L’annonce de la suppression de 601 emplois à La Louvière par NLMK et Duferco

Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, Chers Collègues,

On le voit bien, dans les bassins liégeois et carolo, le secteur sidérurgique souffre actuellement terriblement de la crise économique et de la baisse draconienne de la demande d’acier en Europe depuis maintenant quelques années. Récemment, c’est davantage la situation dramatique d’ArcelorMittal à Liège qui a retenu l’attention des médias et de nos travaux parlementaires. Cela est évidemment justifié …mais je ne voudrais pas pour autant qu’on en oublie les problèmes tout aussi dramatiques que vivent hélas également les travailleurs de la sidérurgie hennuyère.

Ces dernières années, je vous ai déjà interrogé à plusieurs reprises sur la situation du Groupe Duferco (autrefois associé à NLMK au sein d’une joint-venture) mais, généralement, c’était davantage le sort de Carsid qui nous préoccupait. Aujourd’hui, c’est malheureusement au tour des implantations louviéroises de Duferco (produits longs) et aussi de NLMK (produits plats) d’être aux prises avec une restructuration massive entraînant d’importantes pertes d’emplois. En effet, pour tenter de faire face à leurs surcapacités de production, pour réduire leurs coûts et pour limiter leurs pertes financières répétitives, Duferco et NLMK ont tout deux annoncé conjointement il y a à peine deux semaines la suppression de 601 emplois sur les 1357 que comptent les deux entités à La Louvière.

On imagine le choc que cela a été pour les travailleurs et leurs familles. Car même si les syndicats s’attendaient à un plan de réduction des coûts, ils ne le prévoyaient certainement pas d’une telle ampleur !

Néanmoins, il ne semble pas devoir être question de la fermeture complète des deux sites. Les directions des deux entreprises ont ainsi affirmé que différentes pistes avaient été présentées aux partenaires sociaux pour permettre le maintien des activités. D’après le professeur Capron, ce nouveau plan devrait pouvoir permettre à Duferco et à NLMK de survivre, mais reste à voir pour combien de temps… Quoi qu’il en soit, le site louviérois de NLMK devrait pour sa part être en mesure de mieux profiter de l’éventuelle future reprise, puisqu’il est actif dans des produits de niche, seul créneau où nous pouvons encore concurrencer efficacement les pays émergents (face auxquels nous faisons de moins en moins le poids pour ce qui est de la production de base).

Hélas, nous sommes encore loin de cette éventuelle reprise. Et en attendant, il faut tout faire pour trouver des solutions permettant de réduire le nombre de licenciements et d’assurer l’avenir d’un maximum de travailleurs au sein de leur entreprise. En outre, s’il faut bien sûr négocier au mieux ce plan social, il faut aussi garantir l’avenir de ces activités économiques à La Louvière en soutenant les demandes syndicales pour un plan industriel sérieux et crédible avec des perspectives sur les cinq prochaines années. Les travailleurs (mais aussi le Gouvernement wallon) doivent savoir où ils s’en vont à moyen terme avant de s’engager dans l’actuelle restructuration. Enfin, il faut aussi y voir parfaitement clair dans les bilans financiers et économiques de NLMK et Duferco sur ces deux sites (montant précis des pertes de chacun, trésoreries, niveaux des surcapacités de production, réalité des coûts de production, etc.).

Dans ce contexte, M. le Ministre, pouvez-vous nous faire un état des lieux complet de ce dossier et de ses enjeux ? Comment la Région peut-elle intervenir pour aider les travailleurs dans leurs négociations avec les deux directions ? Des alternatives à ces 601 licenciements sont-elles encore possible ? Que peut-on faire pour préserver un maximum d’emplois sur les deux sites ? Quels contacts avez-vous déjà pris en ce sens tant du côté des syndicats que des directions ? Que peut-on espérer en matière de plan industriel sérieux pour l’avenir de ces deux entreprises et de leurs travailleurs ?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses et vos précisions.