L’Avenir des Jeunes Agriculteurs

Monsieur le Ministre,

Début mars la Fédération des Jeunes Agriculteurs a organisé son assemblée annuelle à laquelle vous avez participé. Lors de cette assemblée les jeunes agriculteurs ont entre autre présenté leurs revendications à travers différents témoignages vidéos qui ont été diffusés.
 

Ils ne sont plus nombreux, ces jeunes agriculteurs…ces jeunes qui sont passionnés par un métier tellement important pour notre société.

En 30 ans, le nombre d’exploitations wallonnes a fortement diminué… Alors qu’il y avait presque 40.000 exploitations en 1980, on en comptait moins de 15.000 en 2010, alors que la taille moyenne de ces exploitations a presque triplée en ces 30 ans…
Le nombre de jeunes agriculteurs de moins de 35 ans ne représentait plus que 4,4% de la population agricole totale en 2010, alors qu’en 2000 ce nombre s’élevait à 11%...
 

Monsieur le Ministre, je suis soucieux du futur des jeunes agriculteurs qui ont déjà fait le choix de vivre un métier passionnant et pour tous ceux qui désirent le faire un jour. Que comptez-vous entreprendre pour améliorer l’image de la profession afin d’assurer l’avenir de la profession ?

L’évolution que connait l’agriculture en Wallonie (moins d’exploitations agricoles accompagné d'une augmentation de la taille moyenne des celles-ci) a pour conséquence que les investissements qui doivent être faits deviennent de plus en plus lourds. Un revenu décent est donc primordial.

L’une des revendications des agriculteurs, jeunes ou moins jeunes, est depuis bien longtemps la garantie d’un revenu et d’un meilleur positionnement des agriculteurs dans la chaîne alimentaire. Que pourrions-nous imaginer entreprendre afin de voir les revenus des jeunes (agriculteurs) s'améliorer?
 

L’accès aux sols, l’accès foncier, représente pour nos jeunes un défi pour le futur.

Monsieur le Ministre, que comptez-vous entreprendre contre la pression foncière qui est exercée sur nos Jeunes Agriculteurs ? Vous aviez récemment répondu à une question de mon collègue Edmund Stoffels, que vous alliez mettre en place un groupe de travail composé d’experts dans les matières transversales – agriculteurs, notaires, propriétaires, juristes et associations. Ou en est la constitution de ce groupe de travail ? A-t-il déjà pu se réunir et y-a-t-il déjà des conclusions qui en sont sorties ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO

La nouvelle PAC 2014 est un enjeu majeur pour les jeunes agriculteurs car cela concerne directement leurs revenus. Les jeunes ne sont pas oubliés dans les négociations relatives au premier pilier de la Politique agricole commune. Et dans la mise en oeuvre du second pilier, je souhaite saisir toutes les opportunités pour que l'aide aux jeunes agriculteurs continue à être une priorité. Un sous-programme spécifique pourrait être dédié à cette thématique.

Le dossier de l'installation des jeunes est un réel enjeu avec l'accès aux terres, la reprise ou la création d'exploitation.
Ma priorité est que tout jeune qui souhaite s'installer puisse le faire en minimisant les risques. Ma politique en matière d'installation des jeunes ira dans ce sens et je vais privilégier les jeunes agriculteurs dans ce contexte de concertation du second pilier.
 

Concernant le groupe de travail foncier, j'ai déjà rencontré quelques acteurs et identifié avec eux quelques pistes de réflexion. Mon cabinet est en train de les analyser car le sujet est vaste et je souhaite définir mes priorités dans ce dossier avant de mettre en route ce groupe de travail et tenir compte aussi du calendrier de la régionalisation, notamment du bail à ferme.
 

Il est clair que pour les jeunes, l'image de la profession est un élément primordial quant à leurs motivations et décisions pour reprendre une exploitation. Par le biais de la promotion et la réforme de l'APAQ-W, je souhaite redonner une image positive de nos produits agricoles wallons. J'encourage d'ailleurs les agriculteurs dans les démarches spontanées que ceux-ci entreprennent pour valoriser l'image et la communication sur leur métier, les projets émanant du secteur et allant dans ce sens sont d'ailleurs les bienvenus. Je veux que dans la réforme de cette APAQ-W, les acteurs puissent être beaucoup plus intégrés dans les décisions relatives à la promotion de leurs productions.

 

Réplique du Député M. ELSEN

Merci, Monsieur le Ministre. Pour bien vous connaître et connaître ce que vous faites sur le terrain - j'ai encore eu l'occasion de m'en rendre compte la semaine passée - je ne doute évidemment pas de votre intérêt pour cet enjeu important. Je compte sur vous, dans le contexte de négociations que nous connaissons pour la nouvelle PAC, pour qu'on puisse trouver une forme de priorité à donner à travers le deuxième pilier. En ce qui concerne le premier pilier, cela a l'air acquis.
 

En principe, ce caractère prioritaire devrait être partagé par tous, mais on sait qu'il y a parfois d'autres types d'intérêt qui entrent en ligne de compte. L'objet de ma question était de prévoir l'avenir au maximum, d'avoir une vision à long terme. Je vous remercie de partager également cette volonté.
 

Nous suivrons avec beaucoup d'intérêt l'évolution de ce groupe de travail qui a le mérite de mettre les différents acteurs autour de la table. C'est quand même quelque chose d'un peu innovant sous cette forme, j'y prêterai beaucoup d'intérêt.
 

Nous avons bien compris qu'il s'agit non seulement de la promotion d'une image positive des produits d'agriculture dans laquelle vous investissez beaucoup de votre énergie mais aussi l'image du métier au sens large. C'est par ce biais que l'on peut revaloriser, même socialement au sens très large, ce métier ô combien important pour notre société.
 

Je vous remercie, nous ne manquerons d'en reparler par la suite.