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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales L’évolution de la Pauvreté en Belgique et en Wallonie

L’évolution de la Pauvreté en Belgique et en Wallonie

10 janvier 2012 | Question orale de Marc ELSEN à la Ministre Eliane TILLIEUX - Réponse disponible

 

Madame la Ministre,

Le risque qu'un Belge tombe dans la pauvreté s'élève à 20,8 %. Le chiffre atteint même 35 % chez les parents seuls. Près de 23 % de la population européenne, soit 114 millions de personnes, risque de devenir pauvre. 14,6 % de la population totale belge vit dans la pauvreté. Si ce chiffre est stable depuis de nombreuses années maintenant, il est cependant constaté que la pauvreté augmente dans ce groupe !

Ces chiffres sont publiés sur base du plus récent rapport de la Commission européenne sur le marché du travail et la situation sociale en Europe. En décembre dernier, le tout premier rapport de la Commission européenne sur la situation sociale pointait la Belgique comme le pays de l'Union qui compte le plus de citoyens vivant dans un ménage sans emploi. 12,6 % de la population belge vit dans une famille sans emploi, ce qui correspondrait à une augmentation de 10 % par rapport aux statistiques précédentes, et à un record en Europe ! La Belgique affiche ainsi un score inférieur à la moyenne européenne, laquelle est de 9,9 %.

Ces chiffres ne viennent que confirmer ceux que les Restos du cœur ont encore publiés la semaine dernière, à savoir qu’ils devaient faire face, à Mons-Borinage/Quiévrain, à 20 à 40% de demandes supplémentaires par rapport à l’an passé ! Ce qui est énorme !
Les demandes peuvent selon eux venir de personnes ayant fait peu d'études mais aussi, et c’est encore plus interpellant, de médecins, de psychologues ou d'architectes…

Cette hausse de 40% à Mons, c’est quatre fois plus que la moyenne belge ! Et non loin de là, à Quiévrain, les demandes ont elles-aussi augmenté de 20%...

A Quiévrain, le Resto du Cœur propose des colis de nourriture depuis 15 ans mais aussi de l'aide administrative ainsi que les conseils d'une assistante sociale. Le but est de proposer une aide d'urgence mais aussi une certaine convivialité. Le premier constat qu’il fait est le suivant : entre 180 et 200 personnes bénéficient désormais de l'aide proposée et une soixantaine de colis sont distribués chaque semaine, soit bien plus bien plus que l'an dernier ! Aussi, les gens viennent, semble-t-il, de de plus en plus loin, comme de Dour ou de Boussu.
Les Restos constatent enfin que les demandent viennent de personnes de plus en plus jeunes, ou de familles nombreuses qui ne s'en sortent plus.

Madame la Ministre, cette hausse de demandes constatées au Resto du Cœur de Mons-Borinage/Quièvrain peut-elle être appliquée et généralisée à toutes les régions du territoire wallon ?

Quelles sont selon vous les causes et les raisons de cette augmentation galopante du nombre de personnes dans le besoin sur notre territoire ? Disposez-vous de chiffres très précis concernant l’évolution de la Pauvreté en Wallonie ?

Face à ces nouveaux constats que je viens d’évoquer, que préconisez-vous ? Estimez-vous que la Wallonie devrait prendre des mesures d’aide sociale supplémentaires ? En a-t-elle les moyens ? Le secteur associatif ne devrait-il pas également être plus et mieux soutenu, afin de pouvoir faire face à ces demandes toujours plus importantes dans notre Région ?

Je vous remercie

 

Réponse de la Ministre E. TILLIEUX

 

Permettez-moi tout d’abord d’attirer votre attention sur les différents chiffres qui recouvrent parfois des
concepts différents.
 

Le taux de pauvreté en Belgique s’établit à 14,6 %, ce taux correspond au pourcentage de Belges dont les
revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian.
 

Le chiffre de 20,8 % est lui un indice synthétique qui évalue le risque de pauvreté et est composé de trois
dimensions : la pauvreté monétaire, c'est-à-dire le pourcentage de personnes bénéficiant d’un revenu inférieur à 60 % du revenu national médian, mais aussi la privation matérielle qui évalue la possibilité qu'ont les ménages à faire face à certains types de dépenses et encore la présence de revenus du travail au sein du ménage, l’hypothèse étant qu’un ménage qui ne bénéficie pas d’au moins un revenu professionnel ou assimilé, vit dans des conditions de précarité.
 

Ces chiffres diffèrent entre les régions du pays. Le taux de pauvreté et l'exposition à la pauvreté sont
effectivement plus élevés en Wallonie et à Bruxelles.
 

Si ces chiffres indiquent une faible évolution du nombre de personnes pauvres en Belgique, l'intensité de la
pauvreté s'accroît. On peut expliquer cette évolution par l'augmentation du prix de la vie. Je pense notamment au coût du logement et des charges énergétiques, mais aussi au renchérissement du prix de certains produits de base comme la farine, par exemple.
 

Les chiffres publiés par le Resto du Coeur de Mons m'ont néanmoins interpellée. Les données, très parcellaires, à ma disposition, indiquent que cette augmentation est présente partout en Wallonie, peut-être de façon moins sensible que dans la région de Mons-Borinage.
 

La décision de l'Union européenne de ne plus distribuer, à partir de 2014, que les surplus de production
dont elle dispose, place les banques alimentaires dans une situation difficile.
 

Cette question est aussi liée à la mise en oeuvre de l'accord de Gouvernement pris au fédéral, qui prévoit la
régionalisation du BIRB (Bureau d'Intervention et de Restitution belge), dont une des missions est la
distribution des surplus alimentaires européens.
 

En Wallonie, le 11 octobre dernier, j'ai pris l'initiative d'une réunion de travail avec des institutions
publiques et privées, qui prennent en charge la distribution de vivres aux plus démunis. Outre la nécessité d'au moins maintenir le niveau d'aide alimentaire aux plus précaires, les participants ont pleinement souscrit à la proposition qui leur était faite d'entamer une concertation en vue d'améliorer, si possible, l'organisation de ce secteur.
 

En ma qualité de Ministre de l'Action sociale, je suis consciente des enjeux et ferai le maximum pour dégager des moyens pour soutenir les actions des services, publics et associatifs, impliqués dans l'aide aux
personnes, malgré les difficultés budgétaires que nous connaissons actuellement.

 

Réplique du Député M. ELSEN

 

Merci, Madame la Ministre, pour cette réponse.
 

Le principal intérêt de ces chiffres était — mais ce n'est sans pas nécessaire, ni pour vous, ni pour nous —
de nous interpeller et, finalement, de nous laisser en état d'éveil par rapport à une problématique qui interpelle, que l'on regrette et à laquelle nous sommes sensibles.
 

On peut effectivement regretter qu'un certain nombre de décisions en d'autres lieux ne fassent qu'accroître la pauvreté et, comme vous l'avez fort bien dit, la pauvreté d'un certain nombre de couches de la population et, notamment, cette fameuse question des surplus de production européenne. Voyons ce qui est de notre ressort. Je note avec intérêt que vous restez vigilante et qu'un certain nombre de concertations sont entamées avec les secteurs public et privé en matière d'aide à la pauvreté, avec une attention particulière sur ce secteur des restaurants sociaux, comme les Restos du coeur. Mais il y a d'autres restaurants sociaux dans le secteur associatif. Je pense qu'ils sont de très bons mesureurs de l'évolution de la pauvreté et que, au-delà de cela, ils mériteraient, dans la mesure des possibilités, de bénéficier de davantage de moyens pour répondre aux besoins qu'ils n'inventent pas.

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