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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales L’évolution du nombre de médecins généralistes en Wallonie

L’évolution du nombre de médecins généralistes en Wallonie

25 juin 2013│ Question orale d'A. TANZILLI à la Ministre TILLIEUX - Réponse disponible

Madame la Ministre,


Depuis quelques années, la Belgique connaît un « problème » majeur : celui de la médecine générale. Ce n’est pas seulement moi qui le dis, mais c’est aussi votre collègue la Ministre en charge de la Santé publique au fédéral, Mme Onkelinx.
C’est un constat, aujourd’hui moins de jeunes médecins font le choix de la médecine générale et franchissent le cap de l’ouverture d’un cabinet… Pour tenter d'augmenter la capacité d'accès à cette profession, on assure dans les rangs du cabinet de la Ministre de la Santé publique que le nombre de numéros Inami pouvant être délivrés sur l'ensemble du territoire belge sera doublé en 2018. Ainsi, plutôt que 1230 numéros Inami délivrés, il y en aura 2460 dans cinq ans. Parmi lesquels 800 au minimum seront obligatoirement dédiés à la médecine générale, spécialité que l'on sait aujourd'hui en manque cruel de candidats…


A ce sujet, le cdH avait déjà déposé une Résolution en juillet 2008, relative à la lutte contre le manque de médecins généralistes en zone rurale, lesquelles sont souvent des zones déficitaires. Elle fut adoptée par le Parlement wallon en novembre 2008 et visait à demander au Gouvernement plusieurs choses : intervenir auprès du Gouvernement fédéral pour qu’il revalorise la profession de médecin généraliste ; organiser des contacts avec les Gouvernements de la Communauté française et du Fédéral sur cette question ; envisager des actions communes et concertées entre ces derniers et la Région wallonne ; analyser les situation des zones considérées par l’INAMI comme déficitaires en Wallonie et enregistrer les évolutions futures par zone ; poursuivre sa réflexion à propos de l’octroi d’incitants pour la mise en place et l’organisation de pratiques de groupe en zone rurale, et notamment l’implémentation de maisons médicales ; poursuivre son soutien financier à la mise sur pied de nouvelles maisons médicales (ASI) sur le territoire wallon.


Je sais que la liste des communes qui appartiennent à une zone de médecine générale à faible densité médicale est disponible sur le site de l’INAMI. Mais cette liste est valable du 1er juin 2012 au 31 mai 2013...
Madame la Ministre peut-elle donc aujourd’hui nous faire l’état des lieux de cette problématique en Wallonie ? Une pénurie de médecins généralistes est-elle toujours constatée dans notre Région, sachant qu’en 2011, on répertoriait pas moins de 111 communes wallonnes - urbaines ou rurales - en pénurie ? Dans l’affirmative, Madame la Ministre peut-elle nous préciser les zones ou provinces dans lesquelles cette pénurie est toujours la plus criante ? L’Observatoire wallon de la Santé s’est-il déjà penché sur ce problème majeur ? A-t-il notamment pu enregistrer les évolutions de la situation par zone, comme cela était demandé dans la résolution ?


Ainsi, Madame la Ministre peut-elle me rassurer en me disant que, depuis cinq ans, le nombre de zones dites « déficitaires » est en diminution dans notre Région ? Madame la Ministre peut-elle nous dire quelles mesures concrètes ont été prises par le Gouvernement wallon - avec ou sans la collaboration des autres niveaux de pouvoirs concernés, que ce soit ou non dans le cadre de la Résolution votée en 2008 - pour enrayer ce phénomène inquiétant ? Comment s’effectue notamment la poursuite de l'appui au développement des associations de santé intégrée (maisons médicales) en Wallonie, sachant que celles-ci offrent un cadre structurant à la profession de médecin généraliste ? Le nombre d’ASI a-t-il évolué favorablement depuis quelques années ?
 

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.

 

Réponse de la Ministre TILLIEUX :

Monsieur le Député, votre question me permet de faire le point sur les développements récents. Avant tout,pour répondre à votre question sur la situation actuelle en termes de pénurie, je me permettrai de citer un document de l'INAMI qui est intitulé « Performance de la médecine générale ». Dans ce document, plus particulièrement, j'attire votre attention sur le chapitre IV intitulé « Comment se situe la médecine générale en matière de capacité et de perfectionnement professionnel ? ». Au-delà de la carte que vous pourrez y trouver, il faut essentiellement retenir que nous observons un vieillissement marqué chez les médecins, mais aussi une féminisation encore plus forte de la profession. Pour les zones rurales, il faut en outre moduler le nombre de généralistes en fonction de la densité. Il en faut proportionnellement plus là où la densité de population est faible, puisque forcément les
distances sont plus longues à parcourir. Cela va de soi. L'Observatoire wallon de la santé participe au groupe de travail interadministration qui a accompagné la réalisation de cette étude. Vous pourrez la trouver sur le site Internet de l'INAMI, d'ailleurs. Il est bien entendu sensibilisé aux difficultés de la ruralité et, en ce qui concerne les communes à faible densité médicale, comme elles ont été identifiées par le Fonds « Impulséo », en 2013, ce sont 108 communes situées sur le territoire de la Région wallonne. Vous voyez que le chiffre est plus ou moins stable par rapport aux chiffres que vous mentionnez à propos de 2011. Il y en avait 111, en 2011 et il y en a 108 en 2013. Vous voyez que l'on a gagné trois points. Pour les associations de santé intégrée, leur nombre est passé de 47 en 2009 à 49 en 2013. Un projet de décret sera sera d'ailleurs bientôt soumis à votre assemblée avec, comme principes, la mise en place d'une programmation qui va permettre d'orienter les associations de santé intégrée vers les zones déficitaires, en ce compris bien sûr les zones rurales. Ce projet de décret va aussi permettre une aide à l'installation et en particulier dans les zones socioéconomiques défavorisées et permettra également une procédure d'agrément simplifiée. Qui dit « simplifiée » dit, bien sûr, « accélérée », qui va permettre une installation plus rapide et donc, in fine, un subventionnement aussi plus rapide. Les principales lignes de force de ce décret tendent, vous l'aurez compris, à renforcer le secteur. Cela va dans le sens que vous souhaitez. La pénurie de médecins généralistes peut s'expliquer par plusieurs facteurs, dont un des acteurs est la pénibilité des gardes. Plusieurs de ces facteurs relèvent du pouvoir fédéral, évidemment. La Ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, a fait de la réforme des gardes
une de ses priorités. Par exemple, elle a augmenté les postes de garde, elle a lancé le numéro d'appel 1733, et
cætera. Cela est insuffisant, on en est bien conscient. Aussi, le transfert de compétences prévoit, Monsieur Tanzilli, une défédéralisation majeure de l'organisation des soins de santé de première ligne. Je pense, notamment, au Fonds Impulséo, aux cercles de médecins généralistes, aux réseaux locaux multidisciplinaires, aux services intégrés de soins à domicile, par exemple. Sur cette base, la prochaine législature s'avèrera tout à fait déterminante dans une accélération de la prise en compte des priorités énoncées par le Parlement wallon en 2008, particulièrement en ce qui concerne les zones rurales. Ma conviction est qu'il faut aller plus loin, Monsieur le Député, que la seule résolution de 2008. Évidemment, le temps passe et, en 5 ans, il se passe des choses, et il me semble qu'il faut lancer un vaste débat dans les mois à venir avec la médecine générale, pour identifier les priorités qui seront à intégrer, dans le cadre du transfert que je viens d'évoquer avec vous.
 

Réplique du Député Tanzilli :

Je vous remercie pour ces différentes précisions et surtout pour votre considération générale qui montre bien que vous avez pris la mesure du problème. Je pense que vous aurez compris que le problème étant particulièrement wallon, nous avonsintérêt, nous, les Wallons, à prendre les devants dans cette démarche. On sait combien les concertations sur concertations sont parfois compliquées. C'est surtout une question de leadership et il est donc vraiment important que l'on prenne la main. J'ai simplement deux remarques qui sont liées. Vous me parlez d'une aide à l'installation, mais je n'ai pas compris s'il s'agissait bien d'une aide wallonne et, si c'est le cas, si elle va se cumuler avec l'aide fédérale ou si elle est destinée à la remplacer. J'aurai peut-être l'occasion de vous reposer la question si vous n'avez pas les éléments ici. Si elles se cumulent, n'y a-t-il pas un risque de doublon entre les deux ? Surtout, c'est pour cela que je suis rassuré de vous entendre dans votre volonté de vous concerter avec lesecteurde la médecine générale sur les priorités, parce que les incitants financiers ne sont jamais de refus lorsque l'on veut se lancer dans une activité. Je suis convaincu que ce n'est pas le seul argument financier, loin de là, qui explique la déshérence du secteur de la médecine générale. On a parlé du nombre de numéros INAMI. Il y a aussi des problèmes de pénibilité du travail, spécialement de problèmes de gardes sur lesquelles il serait utile que la Région wallonne puisse prendre la main. Dans ma région, nous avons un système remarquable qui commence à faire ses preuves, un système de garde centralisé dans le centre-ville. Cela a à la fois l'énorme avantage de retirer la « bobologie » des urgences hospitalières, alors que c'est un coût nettement supérieur, et de fournir un cadrebeaucoup plus rassurant pour les médecins. C'est sans doute plus facile à mettre en place dans une zone de forte densité urbaine, pour des raisons de coûts. De manière générale, on touche là à une des raisons, spécialement si on la lie à la question de la féminisation de la profession que vous avez indiquée tout à l'heure, qui peut expliquer un certain frein à se lancer dans la médecine de première ligne.

Réplique de la Ministre Tillieux :

Je vais donner quelques précisions, si je peux me permettre, Monsieur le Président. Des questions précises sont posées, notamment sur la question de la réglementation. Je vousl'ai expliqué, c'est un projet de décret, donc c'est wallon, qui sera soumis à votre assemblée prochainement et qui prévoit une aide à l'installation, avec une différenciation pour les zones socio-économiques défavorisées. C'est très important. Ce n'est pas tout de créer des associations de santé intégrée, encore faut-il les répartir utilement sur le territoire. Jusqu'à présent, c'était une impulsion, une aide, un soutien à l'ensemble des associations qui voulaient voir le jour sur le territoire. Il est maintenant temps de donner des critères pour qu'elles s'établissent là où il y a des manques criants, comme vous le dénoncez aujourd'hui. Ce sera à venir. Soyez attentifs, ce sera les prochains mois sur la table du parlement.
 

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