La désignation d’un nouvel administrateur délégué à la tête de la Sonaca et la mise en place du nouveau plan stratégique
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2008,
Anne-Marie Corbisier,
- Patrimoine, Emploi, Economie, Commerce Extérieur, Formation,
question orale
14 octobre 2008 | Question orale de Mme Anne-Marie CORBISIER à M. le Ministre Jean-Claude MARCOURT
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,
Le dossier de la Sonaca est un dossier qui revient fréquemment dans l’actualité tant gouvernementale, économique que médiatique. Cette fois-ci, la rentrée a été marquée par la démission de son administrateur-délégué depuis 1996, Christian Jacqmin, puis par la nomination de son successeur, Bernard Delvaux, le 8 septembre dernier (sur ce point, on peut d’ailleurs se réjouir de la vitesse de réaction du gouvernement et sur la qualité du candidat retenu (semble-t-il)). Celui-ci aura la lourde tâche de mettre en place le nouveau plan stratégique de l’entreprise.
On sait en effet que celle-ci est confrontée à une série de problèmes structurels (faiblesse de la productivité, difficultés financières récurrentes), conjoncturels (liés au cours du dollar par rapport à l’euro) ou encore « de mentalités » et de relation tendues entre les syndicats et l’ancienne direction. Son statut particulier (la Sonaca est détenue à 88,6% par Wespavia, c’est-à-dire la Région wallonne) ne lui facilite pas non plus la vie dans l’environnement très compétitif dans lequel elle doit évoluer et encore moins dans le cadre d’une éventuelle recherche de partenaires privés pour l’aider dans son développement. Bref, même si les syndicats ont déclaré qu’ils laissaient à Bernard Delvaux « le bénéfice du doute pendant les 3 prochains mois » ( !), on se doute bien que celui-ci n’hérite pas du travail le plus simple qu’il soit !
Ainsi, le plan qui doit être mis en place doit comporter, entre autres, des économies récurrentes de plus de 63 millions €, des mesures prioritaires pour augmenter la productivité (spécialement sur le site de Gosselies), des changements de comportement et d’organisation à travers l’ensemble de l’entreprise (il est même question d’un « urgent besoin de changer les mentalités »), un renforcement du positionnement international de la Sonaca, un climat social apaisé, etc.... Seulement de cette manière, peut-on espérer redresser le résultat de l’entreprise, assurer l’avenir de la Sonaca, et garantir son maintien à Gosselies.
Néanmoins, vous n’envisagez dans ce cadre aucune restructuration, pertes d’emploi, réductions salariales ou autres délocalisations... En outre, « à l’heure actuelle », « aucune demande d’intervention de la Région n’est à l’ordre du jour », selon vous. On ne peut que se réjouir de tout cela, mais, dans ce cas, j’aurais aimé vous entendre nous détailler comment la Sonaca parviendra à atteindre, « sans douleur » ni soutien régional, les objectifs essentiels qu’elle se fixe dans son nouveau plan stratégique. D’autant plus que, pour M. Delvaux, trouver un partenaire extérieur sur lequel adosser la Sonaca « ne fait pas partie de [son] mandat ». Pourtant, il me semble que ça devrait être un dossier prioritaire sur lequel il faudrait travailler activement si on souhaite réellement assurer un avenir viable à la Sonaca en tant que véritable entreprise compétitive. Partagez-vous cette analyse ?
Je ne doute ni de la valeur ni de la volonté du nouvel administrateur délégué, mais, là encore, j’aimerais vous entendre nous expliquer en quoi et pourquoi il devrait parvenir plus aisément que son prédécesseur à appliquer avec succès un plan relativement identique et avec les mêmes contraintes ? Dans ce contexte, pouvez-vous nous détailler les raisons objectives qui ont convaincu M. Jacqmin de quitter son poste (alors que depuis 1996, il n’y avait pas tellement démérité) ? Les conflits entre syndicats et direction, de même qu’au sein du conseil d’administration, doivent-ils expliquer tout cela ?
Enfin, vous expliquez que « le cœur du système doit rester à Gosselies » et qu’il faut y assurer l’avenir industriel de la Sonaca ; toutefois, des « externalisations » sont envisageables. Pouvez-vous nous détailler quelles formes pourraient prendre ces éventuelles externalisations et aussi nous expliquer ce qui sera fait concrètement pour garantir l’implantation de Gosselies ?
Je vous remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.
Réponse
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,
Le dossier de la Sonaca est un dossier qui revient fréquemment dans l’actualité tant gouvernementale, économique que médiatique. Cette fois-ci, la rentrée a été marquée par la démission de son administrateur-délégué depuis 1996, Christian Jacqmin, puis par la nomination de son successeur, Bernard Delvaux, le 8 septembre dernier (sur ce point, on peut d’ailleurs se réjouir de la vitesse de réaction du gouvernement et sur la qualité du candidat retenu (semble-t-il)). Celui-ci aura la lourde tâche de mettre en place le nouveau plan stratégique de l’entreprise.
On sait en effet que celle-ci est confrontée à une série de problèmes structurels (faiblesse de la productivité, difficultés financières récurrentes), conjoncturels (liés au cours du dollar par rapport à l’euro) ou encore « de mentalités » et de relation tendues entre les syndicats et l’ancienne direction. Son statut particulier (la Sonaca est détenue à 88,6% par Wespavia, c’est-à-dire la Région wallonne) ne lui facilite pas non plus la vie dans l’environnement très compétitif dans lequel elle doit évoluer et encore moins dans le cadre d’une éventuelle recherche de partenaires privés pour l’aider dans son développement. Bref, même si les syndicats ont déclaré qu’ils laissaient à Bernard Delvaux « le bénéfice du doute pendant les 3 prochains mois » ( !), on se doute bien que celui-ci n’hérite pas du travail le plus simple qu’il soit !
Ainsi, le plan qui doit être mis en place doit comporter, entre autres, des économies récurrentes de plus de 63 millions €, des mesures prioritaires pour augmenter la productivité (spécialement sur le site de Gosselies), des changements de comportement et d’organisation à travers l’ensemble de l’entreprise (il est même question d’un « urgent besoin de changer les mentalités »), un renforcement du positionnement international de la Sonaca, un climat social apaisé, etc.... Seulement de cette manière, peut-on espérer redresser le résultat de l’entreprise, assurer l’avenir de la Sonaca, et garantir son maintien à Gosselies.
Néanmoins, vous n’envisagez dans ce cadre aucune restructuration, pertes d’emploi, réductions salariales ou autres délocalisations... En outre, « à l’heure actuelle », « aucune demande d’intervention de la Région n’est à l’ordre du jour », selon vous. On ne peut que se réjouir de tout cela, mais, dans ce cas, j’aurais aimé vous entendre nous détailler comment la Sonaca parviendra à atteindre, « sans douleur » ni soutien régional, les objectifs essentiels qu’elle se fixe dans son nouveau plan stratégique. D’autant plus que, pour M. Delvaux, trouver un partenaire extérieur sur lequel adosser la Sonaca « ne fait pas partie de [son] mandat ». Pourtant, il me semble que ça devrait être un dossier prioritaire sur lequel il faudrait travailler activement si on souhaite réellement assurer un avenir viable à la Sonaca en tant que véritable entreprise compétitive. Partagez-vous cette analyse ?
Je ne doute ni de la valeur ni de la volonté du nouvel administrateur délégué, mais, là encore, j’aimerais vous entendre nous expliquer en quoi et pourquoi il devrait parvenir plus aisément que son prédécesseur à appliquer avec succès un plan relativement identique et avec les mêmes contraintes ? Dans ce contexte, pouvez-vous nous détailler les raisons objectives qui ont convaincu M. Jacqmin de quitter son poste (alors que depuis 1996, il n’y avait pas tellement démérité) ? Les conflits entre syndicats et direction, de même qu’au sein du conseil d’administration, doivent-ils expliquer tout cela ?
Enfin, vous expliquez que « le cœur du système doit rester à Gosselies » et qu’il faut y assurer l’avenir industriel de la Sonaca ; toutefois, des « externalisations » sont envisageables. Pouvez-vous nous détailler quelles formes pourraient prendre ces éventuelles externalisations et aussi nous expliquer ce qui sera fait concrètement pour garantir l’implantation de Gosselies ?
Je vous remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.
