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La filière bois et de la régénération de la forêt wallonne

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4 juillet 2006 | Question orale de M. René THISSEN à M. le Ministre Benoît LUTGEN

M. René THISSEN (cdH)


A l'instar de collègues parlementaires, j'ai rencontré le secteur de la première transformation du bois qui tire la sonnette d'alarme sur l'avenir de la production forestière wallonne.

Il n'en demeure pas moins que la filière bois est un secteur économique à part entière et qui, comme d'autres, a besoin de se sentir soutenu mais qui à la différence d'autres secteurs travaille à partir de matières premières renouvelables. D'où l'intérêt d'accorder une attention toute particulière à cet « or vert ».

Comme le faisait remarquer le CRISP en 2005 dans un dossier consacré à l'usage de la forêt wallonne, « la marge de manœuvre du propriétaire est limitée par la contrainte de la rentabilité. Cela explique la sur-représentation de conifères dans les forêts non soumises au régime forestier. Devant le peu de rentabilité, y compris des conifères, des parcelles ne sont plus replantées et la surface de forêt improductive s'accroît.» Ce qui est particulièrement inquiétant pour l'avenir de la forêt wallonne et de la filière bois qui occupe encore plus de 12000 travailleurs en zones rurales.

Ce constat repose avec acuité la question de la réduction des droits de succession qui permettrait sans doute aux propriétaires de diversifier leurs peuplements et qui devrait trouver une solution dans les mois à venir avec la réforme du Code forestier.

Dans l'attente, la question qui se pose ici est celle de la régénération de la forêt wallonne. Pour ce faire la Région a développé un mécanisme de subventions destiné à inciter les propriétaires à diversifier leurs plantations et à aménager autre chose que des pessières en modulant les aides selon les essences.

Or au cours de ces dernières années, il apparaît que 74% de ces aides aux particuliers ont servi pour la plantation de résineux. L'objectif poursuivi initialement de développer des forêts mélangées n'est pas atteint. Il faut donc revoir les choses et tenter d'atteindre cet équilibre entre les espèces. C'est pourquoi il est question dans un avant-projet d'arrêté de revoir le régime des primes et notamment de supprimer celles relatives à l'épicéa. D'aucuns estiment en effet, que cette subvention ne serait pas déterminante dans la décision de planter de l'épicéa puisque à certains endroits 97% des épicéas auraient été plantés sans subvention. Qu'en est-il, Monsieur le Ministre, sur l'ensemble du territoire ?

Cette proposition de modification de l'arrêté subventions est extrêmement mal ressentie par le secteur qui ne comprend pas pourquoi on veut bannir la régénération des épicéas qui sont à l'origine de production ligneuse de qualité très demandée notamment dans le secteur de la construction avec le risque d'être confronté à une pénurie d'épicéas dans quelques années.

Pouvez-vous, Monsieur le Ministre, nous indiquer où en est l'avancement de ce projet d'arrêté ? De quel budget disposerez-vous pour cette année ? N'y aurait-il pas lieu de relancer la concertation avec le secteur afin d'éviter certains malentendus ? Est-il prévu de consulter le Conseil supérieur de la forêt ?

Ainsi, si l'objectif d'arriver à une forêt plus diversifiée est primordial, l'attention à apporter au secteur économique de la filière bois est également importante.

Ne pourrait-on, par exemple :
- mieux tenir compte des conditions stationnelles qui ne permettent pas toujours tous les types de plantations ?
- revoir la problématique du nombre de plant à l'hectare et des distances à respecter entre ces plants ? Il semblerait que ce plus grand écartement préconisé dans le projet conduise in fine à produire un bois de moindre qualité plus difficile à valoriser.

Par ailleurs, qu'en est-il des espèces qu'il est question de promouvoir au travers de ce nouvel arrêté. Ne risque-t-il pas d'y avoir à certains égards des problèmes de manque de débouchés ?

Enfin, la gestion durable des forêts passe aussi sans doute par un meilleur équilibre forêt/gibier car actuellement les surpopulations de sangliers empêchent pratiquement toute régénération naturelle. Quelles mesures seront prises pour remédier à ce problème ?

D'avance je vous remercie,

Réponse

M. le Ministre Benoît Lutgen

Je vous remercie pour cette question qui me permettra de faire le point sur un sujet qui a fait l'objet de nombreuses interventions dans les médias et qui a suscité de nombreuses réactions.
Je tiens à vous signaler que j'ai moi-même rencontré les représentants de la filière bois.
Il est clair que la réduction des droits de succession sera une réponse importante aux attentes des
propriétaires privés.
Concernant le projet d'arrêté octroyant des subventions à la régénération chez les propriétaires privés, celuici
vise avant tout à diversifier davantage la forêt wallonne.
Le coeur du problème se trouve dans la décision de ne plus subventionner l'épicéa.
Cette essence a rapporté de nombreux bénéfices aux propriétaires et restera pour longtemps une essence
primordiale dans l'économie wallonne. J'ai d'ailleurs visité la semaine dernière une entreprise de charpentes et
de maisons en bois et j'ai pu encore apprécier à quel point l'épicéa wallon reste une essence de grande
importance économique.
Cependant, force est de constater que l'épicéa constitue 33 % des surfaces forestières.
Par ailleurs, les propriétaires privés plantent déjà l'épicéa sans subvention. C'est le cas pour 97 % des
plantations privées d'épicéa sur l'ensemble du territoire. Sur une moyenne annuelle de 450 hectares de
plantations qui ont profité des subventions antérieures, seulement 60 hectares concernaient l'épicéa.
Mon intention n'est pas d'exclure l'épicéa, mais d'opérer un rééquilibrage et de promouvoir des espèces à
potentiel de production élevé, qui possèdent des caractéristiques technologiques au moins aussi intéressantes,
une productivité supérieure et qui permettent une valorisation plus poussée dans la filière de transformation. Le
secteur industriel peut être assuré d'une production toujours soutenue de bois résineux de qualité.
L'adaptation des essences à la station est une condition de base du projet d'arrêté. En ce qui concerne les
densités de plantation, elles ne semblent pas poser de problèmes pour les essences retenues dans ce projet. Par
contre, une réflexion s'indique à propos de la révision des densités.
L'enveloppe budgétaire 2006 est de 400.000 euros. Le projet d'arrêté est soumis à l'avis du Conseil
supérieur de la Forêt et de la Filière bois. Ce point sera débattu au sein de ce Conseil le 5 juillet 2006.
Enfin, je rappelle qu'un meilleur équilibre « forêt-giblier » doit être recherché pour limiter les dégâts à la
forêt et préserver la biodiversité, par l'augmentation du plan de tir pour les cervidés.

M. René Thissen (cdH)

Tout comme vous, je pense que la diminution des droits de succession aura un impact plus important qu'une quelconque subvention. Cela est d'autant plus vrai que cette réduction ne constituera pas seulement un avantage fiscal, mais aura aussi des conséquences bénéfiques sur la gestion à moyen et à long terme de l'exploitation et de la forêt. Comme vous l'avez confirmé, 97 % des plantations d'épicéas se font sans subventions. Dès lors, la suppression de cette subvention ne sera pas dramatique pour le secteur. Toutefois, ce qui inquiète les exploitants c'est une déconsidération possible de leur produit par la disparition de cette subvention. Il est donc important que vous fassiez une communication de qualité au secteur afin de lui assurer votre soutien.
Enfin, il est important que vous preniez en compte les pertes naturelles qui existent d'ores et déjà au niveau
de ces plantations. Dès lors, un espacement de 2,5 m me paraît peu opportun.
Quoiqu'il en soit, je me réjouis de votre volonté de concertation avec le secteur.
Pour ce qui est de l'équilibre gibier-forêt, je pense que nous aurons l'occasion de revenir sur cette
problématique un peu plus tard.
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