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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales La lutte contre l'illettrisme en Région wallonne

La lutte contre l'illettrisme en Région wallonne

23 juin 2008 | Question orale de M. Jean-Paul PROCUREUR à M. le Ministre Didier DONFUT, Ministre de l'Action sociale et de la Santé

M. Jean-Paul Procureur (cdH)


Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Chers Collègues,


Aujourd'hui en Communauté française, l'indicateur de référence pour quantifier les adultes ne maîtrisant pas ou insuffisamment l'écrit est le fait de ne pas disposer au moins du diplôme primaire (Certificat d'études de base – CEB).

L'alphabétisation dépasse le « simple » apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul ; elle vise l'exercice de la citoyenneté, c'est-à-dire la participation sociale, politique, culturelle et professionnelle de chacun.

Au-delà de la dépendance, du handicap et de l'absence d'emploi, on considère généralement que le non accès à un logement décent, le surendettement, l'analphabétisme et l'assuétude constituent les formes extrêmes de l'exclusion sociale. Celles-ci demandent également donc d'agir selon une approche spécifique et coordonnée.

L'objectif wallon de la politique d'alphabétisation est de mettre en place une politique structurelle et structurée en cette matière.

En mai 2005, un accord de coopération conclu entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles–Capitale entrait en vigueur. Il fixait trois objectifs en vue de répondre au problème de l'alphabétisation : une meilleure coordination des politiques, le renforcement des politiques d'alphabétisation, l'élaboration d'un état des lieux annuel.


Pour répondre à ces objectif, une Conférence interministérielle sur l'alphabétisation et un Comité de pilotage permanent réunissant les pouvoirs publics, l'administration et l'associatif ont été mis en place. Un état des lieux annuel a été élaboré et les politiques d'alphabétisation ont été renforcées.


Par le renforcement des politiques d'alphabétisation, il faut entendre l'augmentation du nombre de formations en alphabétisation.


Les acteurs de l'alphabétisation en Région wallonne sont les associations d'alphabétisation notamment dans le secteur de l'insertion socioprofessionnelle et l'enseignement de promotion sociale. Ceux-ci sont des acteurs performants d'alphabétisation et de remise à niveau.


Trois types d'offres concerneront ainsi trois types de publics :

- Alphabétisation (personnes francophones ne maîtrisant pas les savoirs de base);

- Préparation au Certificat d'études de base (personnes francophones ne maîtrisant pas les savoirs de base et désireuses d'obtenir le CEB);

- Français langue étrangère (personnes issues de l'immigration).


Le PST3 Inclusion sociale de 2005 a prévu le renforcement du nombre de places en alphabétisation. Concrètement, sachant que les Wallons représentent la moitié des francophones concernés par ce dispositif, c'est 10.000 formations par an d'ici 2010 qui sont visées. Aujourd'hui, près de 16.000 formations sont dispensées dans l'ensemble de la Communauté française, dont près de 8.000 en Région wallonne. L'objectif est d'augmenter l'offre de formation en alphabétisation de 4.000 places, dont 2.000 sur la Région wallonne. A deux ans de cette échéance, pouvez-vous me dire si cet objectif sera effectivement atteint ?

Les PST2 et 3 prévoient également un programme de détection de l'analphabétisme auprès des agents des CPAS wallons et des services du FOREM.

Pour 2008, on annonçait 900 agents des CPAS et 1650 agents du FOREM bénéficiaires de cette formation à la détection des difficultés de lecture et d'écriture. Ces objectifs seront-ils atteints d'ici fin 2008 ?

Je lisais la semaine dernière dans la presse que les Belges d'origine étaient « les grands oubliés » des cours d'alphabétisation !

Depuis le début des années 60, pour lutter contre le fléau de l'analphabétisme, les pouvoirs publics ont surtout concentré leurs efforts auprès des migrants. Et ce travail porte aujourd'hui ses fruits…

Les apprenants d'origine étrangère sont 70% en Wallonie et 84% à Bruxelles. Par contre, les Belges d'origine, en situation d'illettrisme, seraient nettement sous-représentés.

Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance des enseignements de ce dernier « état des lieux de l'alphabétisation » sur notre territoire ? Peut-il confirmer qu'effectivement les Belges d'origines ne sont actuellement pas assez bénéficiaires des actions mises en œuvre par les autorités pour lutter contre l'analphabétisme et/ou l'illettrisme ?

Ne conviendrait-il pas qu'à l'avenir ces derniers fassent l'objet de plus d'attention et d'offres et actions ciblées ?

Je vous remercie


RÉPONSE


M. le Ministre Didier Donfut, Ministre de l'Action sociale et de la Santé


Comme vous le rappelez, depuis 2005, la Communauté française, la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale et la Région wallonne ont conclu un accord de coopération relatif au développement de politiques concertées en matière d'alphabétisation des adultes.

Au-delà des bonnes intentions et de l'accord politique, je peux d'abord vous confirmer que la Conférence interministérielle fonctionne bien, se tient régulièrement et que le Comité de pilotage multiplie les réunions en vue d'atteindre les objectifs fixés. Je suis attentivement ses travaux et leurs enseignements.

On peut donc considérer que les dispositions sont prises pour rendre plus efficace la lutte contre l'illettrisme et l'analphabétisme.

A cet égard, vous le rappeliez également, le PST1 et le PST3 ont donné à mon Collègue, le Ministre de la Formation, Marc Tarabella des moyens substantiels complémentaires pour développer avec l'asbl « Lire et écrire » une offre plus importante de formation en alphabétisation et un programme de détection plus efficace.

De mon côté, j'ai conclu avec cette même asbl une convention portant sur un montant de 150.000 euros, à l'attention d'un public belge et étranger en décrochage social. En effet, s'il importe de veiller à une intégration harmonieuse des populations issues de l'immigration, il importe aussi, à mon sens, d'éviter toute stigmatisation et toute discrimination, afin de prendre en considération toute personne demandeuse, quelque soit son âge, son sexe, son origine, son niveau de qualification, au risque d'alimenter des discours peu respectueux de la démocratie et de ses principes.

Je ne confirmerai donc pas les commentaires de la presse que vous évoquiez. Rien d'ailleurs ne me le permet, nos relevés statistiques étant assez pauvres et les enquêtes de l'asbl « Lire et Écrire » confirmant qu'il y a, régulièrement, dans ce domaine, et en particulier pour les personnes issues de l'immigration, confusion entre analphabétisme et apprentissage du « français langue étrangère ».

Par ailleurs, récemment, les deux Cabinets se sont rencontrés de manière informelle, en vue d'explorer la possibilité de conclure avec l'asbl « Lire et Écrire » une convention-cadre la liant, non plus séparément avec tel ou tel département mais avec la Région et ainsi préciser la politique globale de la Région wallonne en cette matière. Si une telle piste peut aboutir, elle devra être, politiquement et techniquement, approuvée par le Gouvernement wallon.

Je ne doute pas qu'après avoir marqué son accord sur le principe d'un accord de coopération pour être plus efficace au niveau de l'ensemble de la Communauté française, il pourra approuver le principe d'une politique mieux coordonnée à son niveau.

M. Jean-Paul Procureur (cdH)


Je remercie M. le Ministre pour toutes ces réponses. Je relirai votre réponse avec attention.
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