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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales La mise en œuvre du Plan National Nutrition Santé

La mise en œuvre du Plan National Nutrition Santé

04 mai 2010│Question orale de Mme Véronique SALVI à Mme la Ministre Eliane TILLIEUX

Madame la Ministre,

En matière de nutrition et d'alimentation, la Belgique s'est dotée pour la période 2006-2010, d'un Plan national nutrition santé (PNNS-B). Lors de l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la santé qui s’est tenue le 21 avril dernier, le bilan du PNNS 2006-2010 a été présenté.

A la lecture de celui-ci, il semble que la Plan n’ait pas réussi à diminuer la prévalence de l’obésité chez les jeunes de 2 à 17 ans ! Le taux national des jeunes obèses n’a en effet pas baissé durant ces dix dernières années. S’ils étaient 4,3% en 1997, ils sont, pour les dernières statistiques disponibles, 4,5% en 2008 !

Ajoutons qu’actuellement, un jeune sur cinq présente déjà un excès pondéral, soit environ 18% des jeunes ! Ce n’est pas très rassurant !

Si le problème est complexe, il est quand même connu depuis de nombreuses années. Aussi, des mesures concrètes pour enrayer le phénomène ne devraient pas être très difficiles à mettre en œuvre…

La qualité de la restauration scolaire est bien entendu primordiale mais, à côté de cela, d’autres mesures devraient également être prises, notamment dans le cadre de la cellule familiale...

L’enquête fédérale de santé relève des disparités régionales concernant l’obésité spécifiquement chez les jeunes : à Bruxelles, 10% des jeunes sont obèses, alors qu’ils sont 5% en Wallonie et 4% en Flandre. Comment peuvent s’expliquer de telles disparités Madame la Ministre ?

Les entités fédérées sont-elles associées, d’une manière ou d’une autre, à la mise en œuvre du PNNS ? De quelle manière s’effectue la collaboration entre les différents niveaux de pouvoirs dans ce cadre ?

Même si la promotion de la santé et la prévention sont du ressort de la Communauté française, au niveau de la Région wallonne, Madame la Ministre pourrait-elle me préciser ses éventuelles responsabilités dans ce dossier ? Dans le plan opérationnel organisant la mise en œuvre du PNNS-B 2006-2010, l’on sait déjà que la Région wallonne s'est impliquée plus particulièrement dans le sous-groupe de travail de l'Axe 5 « Prévention et prise en charge de la dénutrition en maisons de repos et en maisons de repos et de soins »", car c'est le secteur de compétence partagée où son rôle est le plus important.

J’aurais souhaité savoir si la Région wallonne s’était impliquée dans le dossier du PNNS-B sur d’autres thématiques également ?

Outre la dénutrition des personnes âgées, est-ce que des mesures du PNNS actuel et du PNNS futur relèvent de votre compétence Madame la Ministre ? Dans l’affirmative, pouvez-vous me les préciser quelles mesures sont actuellement prises, ou seront prochainement prises dans ce cadre ?

Quid de la lutte contre l’obésité, c’est-à-dire contre un problème de santé publique qui touche en grande partie les nouvelles générations, et donc l’avenir de notre population ?

Qu’en sera-t-il du prochain PNNS, lequel couvrira les années 2011 à 2015 ? La lutte contre l’obésité, chez les jeunes et les moins jeunes, en fait-elle partie ?

Quelles en sont, dans le cadre de votre portefeuille de compétences, les lignes directrices ?

Comment les lignes directrices du nouveau PNNS ont-elles été décidées et fixées ? Est-ce que cela s’est fait de manière coordonnée et concertée entre le Fédéral et les entités fédérées ?

Je vous remercie.

Réponse de Mme Tillieux, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Égalité des chances.


Le Plan national Nutrition-Santé pour la Belgique - PNNS-B - a été élaboré à l'initiative du Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique.

Ce plan a pour objectif premier de veiller à ce que la population belge puisse bénéficier d'actions concrètes, visibles et coordonnées au niveau national, permettant, par l'amélioration des habitudes alimentaires, de réduire le risque de maladies, d'optimiser l'état de santé et d'accroître la qualité de vie, à tous les âges de la vie.

Les mesures proposées reposent sur un consensus résultant de la consultation des acteurs sociétaux et des diverses autorités politiques de notre pays.

C'est ainsi que le 3 juin 2005, la Wallonie a signé un protocole d'accord relatif à la création et l'exécution d'un Plan Nutrition et Santé pour la Belgique, celui-ci a fixé les grandes orientations entre l'État fédéral, les Communautés et les Régions.

Le Plan national peut entreprendre toute action jugée nécessaire à l'amélioration de la politique nutritionnelle déjà menée. Ceci avec une approche spécifique pour les enfants, les jeunes, les adultes et les personnes âgées.

La durée de ce protocole s'étend de 2005 à 2010.

La Région a également participé au groupe de travail du Plan national chargé de la problématique de la dénutrition des personnes âgées dans les maisons de repos et maisons de repos et de soins. Ce travail a débouché sur une Charte qualité-nutrition dont nous avons régulièrement discuté qui a été approuvée et publiée en septembre 2008 en vue d'être prise en compte dans les législations communautaires, régionales et fédérales.

Le 24 octobre 2008, mon prédécesseur a communiqué une Charte qualité-nutrition aux gestionnaires de maisons de repos et de centres d'accueil de jour pour personnes âgées. Toutefois, cette charte n’a pas encore eu l’occasion d’être déclinée en mesures spécifiques.

Je travaille pour que la nutrition en maisons de repos devienne le premier volet de la charte globale relative à la qualité de ces établissements afin d'améliorer la qualité de vie des résidents.

Dans les prochaines semaines, je déposerai une proposition au Gouvernement wallon en ce sens. Dans un premier temps, ces mesures viseront les maisons de repos, ensuite je m'attellerai à développer un plan de mesures pour les personnes âgées résidant au domicile.

Vous comprendrez que je réserve la priorité au Gouvernement mais je serai tout à fait disposée à vous informer davantage à la suite de la décision intervenue.

Vous évoquez un rapport d'avril 2010 du Conseil supérieur de la Santé dont je n'ai pas encore connaissance. Ce Conseil étant un organe d'avis scientifique du SPF Santé Publique, il réserve ses initiatives à la Ministre fédérale en charge de la Santé. Un comité d'experts directeurs évalue les actions menées dans le cadre du Plan national. Il sera sans aucun doute réuni et nous devrons en faire partie. Ce comité sera sûrement interpellé sur d'éventuelles propositions pour les années 2010-2015. C'est la DG4 du SPF Santé publique qui coordonne les travaux.

Évidemment, je me sens concernée par les problèmes nutritionnels à deux titres, en tant que Ministre de la Santé et en tant que Ministre de l'Égalité des Chances. Je veillerai à proposer des lignes d'action pour le nouveau protocole.

En effet, il m’apparaît tout à fait essentiel de poursuivre les efforts pour améliorer l'état nutritionnel des aînés, ce qui contribue directement au maintien de leur autonomie. C'est d'ailleurs un des éléments importants que je relevais dans le contexte d'un plan « santé des aînés ».

Il m’apparaît également essentiel d’étendre les efforts aux autres personnes institutionnalisés comme les personnes porteuses de handicap, par exemple.

Il apparaît essentiel de veiller aux mesures transversales qui peuvent être prises en faveur d'une meilleure santé nutritionnelle pour tous. À ce titre, j'attends de pouvoir lire les plans d'action que vont développer les Associations de santé intégrée pour voir si la nutrition fait partie ou non des priorités qui vont être menées dans leurs missions et leurs partenariats.

Il est également essentiel d’envisager de développer des espaces « Santé des adolescents » pour ceux qui fréquentent les maisons médicales, notamment. Introduire une préoccupation nutritionnelle dans les Centres de Santé mentale pourrait être envisagé.

Il est aussi important de suivre les travaux du Plan national au niveau du comité d'experts. Des contacts seront repris avec les responsables de la coordination du Plan national pour confirmer notre volonté de participer aux travaux.

Pour la question de l’obésité, beaucoup d’entre nous ont été frappés par les chiffres d'obésité chez les jeunes relayés par le Plan national Nutrition Santé. C'est un problème important et interpellant lié, comme vous le dites, à ce qu'on appelle maintenant classiquement la « mal bouffe » et à la sédentarité excessive.

Les études montrent à quel point l'excès de poids, mais surtout l'obésité franche est presque un indicateur de mesure de précarité tant elle lui est associée.

L'Observatoire de la Santé du Hainaut, qui pèse et mesure presque chaque année depuis 1997 des jeunes de la Province, l'a montré depuis longtemps.

Cet Observatoire a cependant aussi, et c'est une bonne nouvelle, observé un certain tassement dans la fréquence de l'excès de poids et de l'obésité en dix ans, évoquant l'hypothèse que certaines mesures d'information ou de prévention commenceraient à avoir un effet positif. Par contre, il semble que les jeunes qui ont passé le seuil de l'obésité franche sont plus gravement obèses qu'auparavant.

Il est important de se rendre compte que, lorsque l'on parle d'obésité, on parle d'un symptôme d'un problème installé qui s'est développé peu à peu. C'est pourquoi il est clair que les actions de prévention sont au moins aussi importantes que la prise en charge de l'obésité installée. En cette matière, comme en matière d'éducation pour la santé, les compétences sont aux niveaux du Fédéral et de la Communauté française, mais il y a néanmoins différentes façons pour la Région de contribuer également à lutter contre ce problème.

Ainsi, il est possible d'agir au niveau des services qui sont susceptibles d'être des points d'entrée des enfants dans le circuit d'aide et de soins, notamment les centres de santé intégrée et les services de santé mentale. Il convient par ailleurs d'être particulièrement attentifs à l'activité physique et l'alimentation dans des collectivités où résident des jeunes porteurs d'un handicap qui ont moins accès à l'information et parfois moins de contrôle sur leur alimentation.

Diverses initiatives concrètes seront envisagées avec l'ensemble de ces secteurs, par exemple, l'augmentation de points de référence santé mentale pour traiter les troubles du comportement alimentaire. On pense tous à l'anorexie, à la boulimie ou bien tous les troubles associés. Il s'agira aussi d'encourager les développements formalisés entre ces services de santé mentale et les centres de références.

Une autre dimension pertinente est celle de la lutte contre les inégalités en matière de santé. Je rappellerai ici le travail qui vient de démarrer au niveau de l'Observatoire wallon de la Santé, en collaboration avec la Fondation Roi Baudouin, qui vise à la fois à stimuler les acteurs locaux et à prendre des initiatives favorables à la réduction des inégalités sociales de santé. Comment ? En expliquant les enjeux, en suggérant des possibilités d'actions. Le travail vise aussi à accompagner des acteurs locaux dans l'élaboration, le suivi et l'évaluation de leur projet et mener une réflexion sur les bonnes pratiques en ce domaine.

Enfin, la Région jouera un rôle actif à l'égard du futur Plan national de nutrition 2010-2015, non seulement en participant au travail de préparation du plan, mais aussi en prenant part aussi au Comité d'accompagnement et au Comité de gestion de ce plan.

Réplique de Mme Salvi (cdH)


Je voulais simplement remercier Mme la Ministre pour l'ensemble de ses réponses extrêmement complètes.

Je pense effectivement que c'est une matière de toute façon difficile, parce qu'indépendamment des causes objectives et visibles, il y a toute une série de causes qui sont également liées à tout ce qui est psychologique. Ce sont des causes sur lesquelles nous n'avons pas toujours un accès direct, mais qui influencent également la prise de poids et malheureusement l'obésité chez les plus jeunes et chez les adolescents.

Je suis ravie d'entendre qu'une série d'actions seront menées dans les centres qui relèvent directement de votre compétence, comme les espaces-santé pour les ados et les centres de santé mentale. Je pense qu'il est important d'informer également les personnes qui n'ont pas un accès direct à l'information. Concernant le sport, c'est le genre de question parlementaire que l'on devrait relayer dans d'autres Commissions, car effectivement, nous ne pouvons pas parler de santé, sans par ailleurs parler de bien-être personnel, corporel, psychologique et dès lors sportif.

J'entends bien le rôle actif que souhaite prendre la Région wallonne, notamment dans la réalisation du plan. Il sera intéressant, lorsque vous en aurez la possibilité, d'en discuter même s'il est clair que vous réserverez les priorités au Gouvernement, c'est tout à fait normal. On pourra néanmoins revenir et rediscuter sur les actions concrètes à mettre en place car quand on voit qu'après cinq ou dix ans, les chiffres ne vont pas mieux, voire empirent, il faut parfois prendre du recul, réfléchir, et peut-être voir s’il n’y a pas d'autres mesures à prendre.

Je pense que c'est le genre de questions sur lesquelles on reviendra au cours de cette législature.
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