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Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales La politique d’alphabétisation en Région wallonne

La politique d’alphabétisation en Région wallonne

21 septembre 2010 │Question orale de M. Maxime PREVOT à Mme la Ministre Eliane TILLIEUX

Madame la Présidente,
Madame la Ministre,
Chers Collègues,

Le mercredi 8 septembre dernier, c'était la Journée internationale de l'Alphabétisation, déclarée par l’Unesco. L'illettrisme des adultes reste un tabou. Pour que cela change, "Lire et Ecrire” a lancé une vaste campagne de sensibilisation.

Pour cette rentrée du Parlement wallon, il était donc impensable de ne pas aborder une nouvelle fois ce sujet avec vous Madame la Ministre…
En Communauté française, 15.516 personnes ont suivi des formations auprès d'opérateurs du secteur de l'alphabétisation en 2009. Le nombre d'apprenants, qui a crû quasi continuellement depuis 1990, a connu il est vrai un tassement en 2007. Mais, malgré ce tassement, chaque année plus de 3 000 demandes de formation doivent être refusées !
On le répète depuis longtemps, 1 adulte sur 10 est actuellement analphabète. Le plus interpellant c’est que ces chiffres n’évoluent pas favorablement !

L'accord de coopération relatif à l'alphabétisation des adultes qui a été conclu en 2005 entre la Région wallonne, la Communauté française et la CoCoF prévoit la tenue d'une conférence interministérielle annuelle et l'institution d'un Comité de pilotage. Deux conférences interministérielles ont été organisées depuis 2005. La conférence ne s'est plus réunie depuis février 2008… Je me dis qu'il y a plus de deux ans qui se sont écoulés et que, in fine, on ne voit pas les choses avancer, ou si peu !

Aussi, lors de la dernière conférence interministérielle, différentes propositions avaient été présentées par le comité de pilotage. Elles étaient notamment en lien avec la mise sur pied de dispositifs de coordination territoriale. Pour l'heure, ces réseaux de partenaires qui devaient être pérennisés dès 2008 via la mise en place du dispositif coordonné de plateformes territoriales, n’ont pas encore vu le jour…
Vous nous disiez en juin que le dispositif de partenariat territorial pour l'alphabétisation impliquait les comités subrégionaux de l'emploi et de la formation. Il s'agissait donc selon vous d'engagements pris en termes d'emploi dans le cadre de la politique liée à l'emploi.
Votre collègue à la Communauté française, la Ministre Laanan, vient d’indiquer qu’en vue d’une stratégie coordonnée, ces plateformes territoriales de coordination entre écoles, CPAS et organismes professionnels allaient être « mises sur pied d'ici quelques mois »...

Madame la Ministre peut-elle me dire quand la Conférence s’est réunie pour la dernière fois et si c’est à cette occasion que la décision a été prise de manière coordonnée, avec le Ministre de l’Emploi notamment, d’enfin mettre sur pied ces plateformes ? Comment cette mise en place va-t-elle s’effectuer concrètement ? Les cabinets ministériels ont-ils trouvé une solution pour les mettre en place, dans le contexte budgétaire que nous connaissons ?
Aussi, une nouvelle conférence interministérielle sera-t-elle organisée cet automne, comme vous nous l’aviez annoncé lors de notre dernière intervention à ce sujet ? En effet, c’est à cette occasion que de nouvelles recommandations doivent selon vous être proposées, et qu’un plan d'actions pour les deux années à venir doit être défini…

D’autre part, une convention-cadre a été signée, pour 2009-2010, entre la Région wallonne et l'asbl Lire et Écrire en Wallonie. Une subvention de 175.000 euros lui a été attribuée dans le cadre des budgets Action sociale et l'asbl a aussi pu bénéficier des apports du Plan Marshall, avec la mise à disposition d'un poste APE à 8 points pour leurs 8 régionales. Quid maintenant pour 2011 Madame la Ministre ?

Pour combattre le risque d'exclusion et pour faire émerger la demande, il est nécessaire d'effectuer un travail de sensibilisation, de prospection et de conception d'une offre de formation adaptée. L'illettrisme persiste, et l'accès à l'alphabétisation de tous est loin d'être une réalité. Selon le coprésident de "Lire et Ecrire”, il est plus difficile de s'inscrire dans une dynamique d'alphabétisation dans les milieux ruraux : lieux de cours éloignés, transports publics rares, garderies difficiles à trouver… Pouvez-vous me préciser, Madame la Ministre, comment la Région pourrait-elle mieux intervenir pour sensibiliser au maximum le public cible et les communes rurales à ce problème ? Aussi, sur quels groupes cibles seront à l’avenir concentrés les efforts Madame la Ministre ? Quid de la possibilité d'élargir le public concerné par les démarches de formation aux prisonniers, où le taux moyen d'analphabétisme est nettement plus élevé qu'ailleurs, ainsi qu’aux « ruraux » ?

Enfin, votre collègue à la Communauté française, la Ministre Laanan, a annoncé que les pouvoirs publics francophones mettent au point, je cite, « une base de données commune sur les actions d'alphabétisation » ainsi qu'un « kit d'autonomie à destination des bibliothécaires », pour aider ceux-ci à travailler avec les publics éloignés de la lecture. De votre côté, quelles actions concrètes sont prévues ? Une note au Gouvernement wallon devait, si je ne me trompe pas, arriver sur la table du Gouvernement fin juin - début juillet. A-t-elle effectivement été déposée ? Que contient-elle comme mesures concrètes ?

On voit, au travers de sa DPR, que la volonté du Gouvernement est ambitieuse. C’est une bonne chose, encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions… J'ai un peu de frustration quand je vois que les choses, malheureusement, n'avancent pas suffisamment vite. Madame la Ministre, la question est de savoir où en sont aujourd'hui, au regard de vos engagements, les actions concrètes qui seront effectivement mises en œuvre ?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.

Réponse de Mme Tillieux, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Égalité des chances


Depuis la conclusion, en 2005, de l'accord de coopération relatif à l'alphabétisation des adultes entre la Région wallonne, la Communauté française et la COCOF, deux conférences interministérielles ont été organisées : les 8 septembre 2006 et 22 février 2008.

Cet accord de coopération prévoit également l'institution d'un Comité de pilotage permanent sur l'alphabétisation des adultes auquel l'administration wallonne participe.

Constitué depuis juin 2005, ce comité, se réunit au moins quatre fois par an.

Le 6 septembre dernier, un séminaire sur l'alphabétisation des adultes a été organisé. A cette occasion la quatrième édition, un état des lieux a été présenté qui reprenait, notamment, les données sur l'évolution du nombre d'apprenants, les dispositifs existants, l'offre de formation et les besoins.

Le comité de pilotage assure donc la coordination de tous les acteurs oeuvrant dans le domaine de l'alphabétisation des adultes. Les recommandations de ce comité peuvent être présentées lors de conférences interministérielles. Cela étant, l'organisation de réunions de Gouvernements conjoints Communauté française, Région Wallonne et CoCof permet aussi de prendre des décisions politiques appropriées.

Lors de la dernière Conférence interministérielle, en février 2008, différentes propositions avaient été présentées par le Comité de pilotage et notamment la mise sur pied des dispositifs de coordination territoriale.

Ces dispositifs qui doivent permettre de mesurer les besoins exprimés ou détectés en matière d'alphabétisation ne sont en effet pas encore mis en place. Cependant, les cabinets ministériels ont trouvé un accord de principe mais il reste encore aujourd'hui au Ministre de la Formation et du Budget à affecter les moyens matériels y afférents.

I1 est évident que la mise en place concrète de ces dispositifs dépend des moyens humains qui y seront affectés afin de remplir les missions qui leur sont dévolues.

Quant à la convention-cadre signée par la Région wallonne et l'asbl « Lire et Ecrire» en Wallonie visant le développement d'une politique globale et coordonnée de l'alphabétisation en Région wallonne, le groupe de travail intercabinets a décidé que les modalités d'octroi de la subvention pour les années 2009 et 2010 seraient maintenues en 2011.

Une subvention de 175.000 euros sera donc attribuée à l'asbl « Lire et Ecrire» dans le cadre des budgets consacrés à l'Action sociale.

Enfin, les postes APE à 8 points dont bénéficient les 8 régionales de l'asbl devraient également être maintenus.

Pour le futur, un appel d'offre destiné à la réalisation d'une étude précise qui permettra d'établir un inventaire des besoins par catégorie d'apprenant sera réalisé. Ce cadastre permettrait de répartir les moyens destinés à l'alphabétisation en fonction de la nature des apprenants tout en tenant compte de la nécessité de couvrir tout le territoire de la Région wallonne. Cela se fera bien entendu avec l'arbitrage du Gouvernement wallon.

Enfin, hormis les actions effectuées dans le champ de l'insertion socio-professionnelle, la Région wallonne via mon département soutient un ensemble d'initiatives en lien avec l'apprentissage du français dans une perspective d'intégration sociale.

Il s'agit de l'appel à projets intégration des personnes étrangères ou d'origine étrangère. Ces actions visent essentiellement un public primo-arrivant ou de personnes installées depuis plusieurs années mais pas encore familiarisées avec la langue du pays d'accueil.

L'apprentissage du français langue étrangère, la compréhension des codes sociaux et culturels ainsi que la connaissance des institutions du pays d'accueil est un des axes proposés par le décret. La part des opérateurs financés dans le cadre des initiatives locales qui consacrent en tout ou en partie leurs activités au soutien d' actions de type alpha-Français Langue Etrangère (FLE) est en accroissement constant et représente pour 2010 environ 50% des opérateurs subventionnés.

Je pense également au cofinancement dans le cadre du FIPI de projets consacrés à l'apprentissage du français.

Une note d'orientation relative à l'alphabétisation des adultes devrait être déposée conjointement par les exécutifs francophones d'ici la fin de l'année.

Pour terminer, le comité de pilotage a précisé, dans l'état des lieux présenté le 6 septembre, les points qui devront faire l'objet de réflexions approfondies.

Parmi ces points se trouvent la prise en compte des coûts spécifiques de formation liés à certaines zones géographiques en référence aux zones rurales et la nécessité d'élaborer et mettre en œuvre des réponses adaptées à une série de besoins non satisfaits en raison de la spécificité de certains publics en ce compris les personnes incarcérées.

Pour ces derniers, 6.400 périodes de promotion sociale sont disponibles en Communauté française.

Et pourtant, la capacité d'accueil au sein des établissements pénitenciers reste le principal frein à la mise en œuvre du projet.

Un accord de coopération avec le fédéral permettrait en outre d'avancer sur les questions des infrastructures déficientes et la surpopulation carcérale.

Comme vous pouvez le constater, le travail réalisé et la méthodologie adoptée montrent tout l'intérêt de l'accord de coopération précité qui est je le répète, actuellement un outil indispensable pour une concertation des politiques relatives à l'alphabétisation des adultes et l'organisation de leur complémentarité en vue d'un renforcement des actions déjà mises en œuvre.

Je vous remercie pour votre question.

M. Prévot (cdH)


Je vous remercie pour votre réponse mais je pense qu'effectivement, Mme la Ministre a eu l'occasion d'apporter des compléments d'informations. Je me réjouis du dépôt de cette note avant la fin de l'année de l'ensemble des exécutifs francophones. C'est là une concrétisation importante. Maintenant, reste à voir le contenu de la note évidemment puisqu'il ne faut pas réinventer le fil à couper le beurre et redire à nouveau ce que l'on sait et j'espère qu'il ne s'agira pas d'une compilation de constats.

A l'instar de la dynamique Marshall, un document qui ciblera de manière concrète un nombre restreint d'initiatives à l'égard desquelles des moyens conséquents seront dévolus.

C'est avec cette stratégie du ciblage de mesures concrètes que l'on parviendra à avoir un effet levier sensible pour ne pas se perdre dans la dispersion de petits moyens à gauche et à droite qui viendraient un petit peu de manière éparse assaisonner le menu.

Je pense en tout cas que même s'il existe un Comité de pilotage permanent, qui nous amène alors à dire qu'il n'y a pas de raison de s'émouvoir qu'il n'y ait eu que deux réunions de la conférence interministérielle sur quoi, 5 ans ? Il ne faut pas non plus se réunir pour le plaisir de se réunir mais avoir l'occasion de réunir cette conférence interministérielle plus régulièrement que cela et ça ne devrait pas être difficile, marquerait quand même politiquement une volonté forte et le signal qu'il s'agit également d'une priorité également minsitérielle sans quoi ça ronronne, ça tourne sur soi-même...Il y a de l'huile dans le moteur mais le fait qu'à un moment donné, les autorités ministérielles dont vous êtes, réunissent à nouveau spécialement sur cette thématique et peut-être que ce sera l'occasion de le faire. Ca montrerait un signal politique plus fort. Probablement attendu du secteur aussi qui estime avoir alors une prise en considération plus grande des ses revendications et je ne peux que vous inviter cordialement, Madame la Ministre, à être l'initiatrice de cette nouvelle réunion de la conférence interministérielle. Je pense que s'il est bien un enjeu qui en vaut la chandelle parmi les très nombreux sur lesquels nous sommes sollicités, c'est certainement celui-là.


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