Aller au contenu. | Aller à la navigation

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    François DESQUESNES

     

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    André ANTOINE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Christophe BASTIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    René COLLIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Benoît DISPA

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Anne-Catherine GOFFINET

     

  •  
    Bienvenue sur notre site  !

     

    Alda GREOLI

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Julien MATAGNE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Marie-Martine SCHYNS

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Mathilde VANDORPE

Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales La possibilité d’un plan de relance partielle pour Carsid

La possibilité d’un plan de relance partielle pour Carsid

17 juillet 2012│ Question orale de V. SALVI au Ministre MARCOURT - Réponse disponible

Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

La semaine dernière, on pouvait apprendre dans les médias qu’un plan de relance partielle du site sidérurgique Carsid à Marcinelle serait actuellement en discussion entre la direction de Duferco, les syndicats, les autorités carolorégiennes et celles de la Région wallonne.

Il y a une quinzaine de jours, le patron de Duferco Belgique, Antonio Gozzi, aurait ainsi présenté aux syndicats un plan qui permettrait de relancer à terme certaines activités sidérurgiques à Carsid. Par le biais du « déménagement » d’un laminoir de Sicile à Charleroi, ce plan pourrait concerner entre 150 à 250 emplois (à comparer aux 1000 visés par le licenciement collectif consécutif à la décision de mars dernier de fermer définitivement le site, son haut fourneau, sa cokerie et son agglomération). Néanmoins, et toujours selon les rumeurs qui circulent, ledit plan ne prévoirait ni la relance du haut-fourneau, ni l’installation d’un four électrique sur le site carolo (Duferco disposant d’ailleurs déjà de ce type d’outil à La Louvière). En outre, si ce plan devait finalement voir le jour, il ne serait pas effectif avant deux ou trois ans.

Que doit-on penser de cette nouvelle éventualité d’un plan de relance partielle ? Confirmez-vous l’existence de celui-ci ? Avez-vous participé aux discussions entourant son élaboration ? En quoi consisterait ce plan exactement ? Surtout, alors que ce plan ne serait probablement pas effectif avant 2-3 ans, qu’est-ce que cela impliquerait pour les travailleurs aux prises avec la procédure de licenciement collectif et qui devront négocier au mieux le plan social les concernant ? Au final, cette piste est-elle vraiment crédible ? Quelles garanties avons-nous quant à la réalisation de ce projet ? Quelles sont les demandes (investissements, aides publiques, prêts, etc.) que pourrait formuler Duferco auprès des pouvoirs publics afin de le mener à bien ?

Et si ce plan se réalise d’ici 2 ou 3 ans, cela signifie-t-il qu’il ne bénéficiera pas aux travailleurs actuels de Carsid visés par la procédure actuelle de licenciement ? Que deviennent alors ceux-ci ? Ne devrait-on pas plutôt chercher à maintenir un lien entre l’outil actuel et le projet futur, afin de permettre à terme à une partie des travailleurs actuels d’être prioritairement repris, dans deux ans, dans cette possible nouvelle activité ?

Parallèlement à cela, on le sait, la Région et la direction de Duferco continuent activement à rechercher un repreneur et toutes les offres sont étudiées sérieusement. D’autre part, les syndicats tentent toujours de proposer une solution qui permettrait de sauver l’ensemble de l’outil et de relancer le haut fourneau, notamment dans le cadre de collaborations entre divers sites sidérurgiques en Wallonie, y compris potentiellement avec la phase à froid liégeoise. Pouvez-vous m’indiquer si des pistes sérieuses ont pu être examinées en ce sens ? Des études ont été effectuées sur l’avenir de la sidérurgie liégeoise (Laplace, Syndex, …), ne serait-il pas intéressant de faire le même genre de travail pour les outils hennuyers ? Mieux encore : ne pourrait-on pas imaginer mener ce type d’étude au niveau de l’ensemble des outils wallons, tous bassins confondus ?

En outre, afin d’ajouter aux difficultés et ambiguïtés actuelles, il faut aussi s’interroger sur la décision de la direction de Carsid de déclarer jeudi dernier que, pour elle, la phase d’information et de consultation de la procédure Renault était désormais terminée et qu’elle estimait avoir répondu à l’ensemble des questions qui lui ont été posées. Par conséquent, la direction a également averti les syndicats du lancement imminent des procédures qui mèneront à la mise en liquidation de l’entreprise. On comprend aisément que ces déclarations n’aient pas été bien appréciées des travailleurs, loin s’en faut ! Et c’est légitime ! La CSC a ainsi indiqué qu’elle allait déposer un recours pour tenter d’empêcher la direction de clore de la sorte la phase d’information. Comment réagissez-vous à ces annonces de la direction ? Cela ne vient-il pas fortement compliquer la situation et les discussions avec les travailleurs tant sur le plan social (qu’il reste encore à négocier) qu’en ce qui concerne l’avenir du site et de ses outils ? Quelles sont désormais les prochaines étapes dans les négociations ? Quel rôle comptez-vous, pouvez-vous, y jouer ?

En tous cas, face à tant de risques et d’incertitudes, je ne peux que rester extrêmement prudente et réaliste. Je pense aussi qu’il ne faut surtout pas donner de faux espoirs aux travailleurs ou faire des plans sur la comète qui pourraient au final les affaiblir dans la négociation du plan social. Les syndicats eux-mêmes sont d’ailleurs les premiers à vouloir rester prudents, en insistant sur le fait que la priorité, pour l’instant, doit demeurer l’avenir des travailleurs de Carsid qui subiront d’ici peu le plan social proposé par Duferco. Comme eux, je trouve également que si tout projet industriel est bon à prendre, cela ne peut pas être à n’importe quel prix pour les travailleurs.

Comme je l’avais déjà dit en mars dernier, pour moi, dans ce dossier, il est dès lors impératif de tenir un discours de vérité aux travailleurs et à leurs familles. Si vous pensez vraiment qu’il est encore possible de sauver, d’une manière ou d’une autre, ne serait-ce que partiellement, « l’outil Carsid » et les emplois qui en découlent, alors, soit. Mais il faut nous dire comment et cela très concrètement. Y a-t-il l’une ou l’autre activité « de niche » qui pourrait être développée avec succès sur le site de Carsid, que ce soit avec de nouveaux outils ou avec certains des outils actuels ? Au contraire, s’il n’y aucune solution précise, je le redis : on ne peut pas donner de faux espoirs aux travailleurs et reporter à plus tard les décisions nécessaires pour le bon redéploiement économique de la région de Charleroi.

Dans ce contexte, quels sont les éventuels projets de reconversion ou de redéploiement économiques qui seraient susceptibles d’être développées sur les divers sites que Carsid laisserait tomber ? Certes, la volonté de Duferco de maintenir des activités sur les sites carolos est positive, mais cela ne doit pas non plus empêcher que d’éventuelles réaffectations et diversifications industrielles et logistiques puissent se faire de manière optimale, en faveur de Charleroi et de ses travailleurs. Dispose-t-on d’une vision claire à ce sujet ? Des moyens sont-ils disponibles pour soutenir d’éventuels projets ? On se souvient que la Région avait « mis de côté » près de 180 millions d’euros pour réfectionner la cokerie : que sont-ils devenus ?

Je vous remercie d’avance pour les réponses que vous pourrez déjà me donner aujourd’hui. Mais, vu l’importance de ce dossier, je ne manquerai évidemment pas de vous réinterroger à nouveau dès la rentrée parlementaire afin de m’assurer de son bon suivi !
 

Réponse du Ministre JC MARCOURT

 

Les discussions relatives à l'avenir de Carsid ont évolué des dernières semaines. Je voudrais essayer de faire le point sur l'état actuel du dossier.
 

En ce qui concerne tout d'abord l'état des contacts suite aux marques d'intérêt qui m'étaient notamment parvenues en mars dernier, je ne puis que confirmer ce que j'ai exposé à cette même table il y a 15 jours. Le jour de l'annonce, par le Groupe Duferco, de son intention de fermer, soit le 28 mars, nous avons reçu une marque d'intérêt d'un sidérurgiste indien, Buchan Power and Steal Limited. Un premier contact a eu lieu le 30 mars, suivi d'une rencontre plus approfondie le 12 avril.
Lors de cette réunion, ils ont sollicité des informations financières et des informations techniques. Nous avons reçu ces informations qui ont été transférées à cette société. Par ailleurs, Duferco a adressé un courriel en direct à cette société, en lui proposant un rencontre.
Depuis lors, malheureusement, il n'y a pas eu de nouveaux contacts.
 

Le 17 mars, lors d'un voyage à Hong-Kong, j'ai pu rencontrer les représentants d'un bureau de consultance
qui nous a approchés en tant que représentant de sociétés chinoises intéressées à investir dans la sidérurgie en Europe. Cette structure avait notamment comme client China Steal Corporation. L'information a été communiquée à M. Godzy de Duferco qui souhaitait maintenir le contact lui-même avec les différentes
personnes intéressées.
 

Par ailleurs, nous avons fourni à nos représentants de l'AWEx à Shangaï des informations dans la mesure
où le groupe chinois Bao Steal avait marqué un intérêt.
Ces dossiers, sans être interrompus, n'ont pas eu, aujourd'hui de suite positive.
 

Parallèlement aux discussions entre les organisations syndicales et la direction dans le cadre de la phase 1 de la procédure Renault, le Groupe Duferco nous a indiqué avoir travaillé sur différentes pistes visant à recréer un certain nombre d'emplois sur la zone et à relancer une activité industrielle sur une partie du site de la Porte ouest. Dans ce cadre, Duferco a eu des contact avec ses voisins sidérurgiques, c'est-à-dire, Riva et Industeel, en vue de leur proposer de reprendre une partie des terrains contigus à leurs propres installations en contrepartie d'un développement de leurs activités permettant la création d'emplois. Il semblerait que l'une et l'autre société aient marqué un intérêt.
 

Vous m'avez également interrogé sur l'opportunité de réaliser une étude en vue d'examiner les possibilités du Bassin de Charleroi mais aussi les collaborations entre les Bassins sidérurgiques de Liège et de Charleroi et/ou d'ailleurs, entre les sites du Hainaut avec le Brabant wallon et ce, en intégrant certains sites non totalement exploités tels que notamment Aperam. À ce sujet, il convient de rappeler que différents contacts ont été pris avec le groupe ArcelorMittal – je terminais, il y a quelque minutes, une réponse à ce sujet – qui a toujours refusé d'envisager une collaboration avec Carsid en vue de saturer l'outil de production d'Aperam, estimant que ce projet sera en concurrence avec les produits issus de ses propres sites de production.
 

ArcelorMittal a la même attitude vis-à-vis d'une éventuelle alimentation du froid à Liège par un outil de
production extérieur au groupe. Cette attitude paraît être identique vis-à-vis d'une production venant de Carsid, parallèlement à celle qui viendrait d'ailleurs des hautsfourneaux liégeois. Le même raisonnement est produit, considérant qu'il est nécessaire de réduire la capacité de production d'acier en Europe, compte tenu de la réélection structurelle de demande.
 

Dès lors, une étude sur la collaboration entre Arcelor et Carsid ne me paraît pas être aujourd'hui vouée à un grand succès.
 

Suite à la position d'ArcelorMittal et eu égard à la difficulté de vendre des brames sur un marché en forte
surcapacité, le groupe Duferco a recherché d'autres pistes pour assurer le maintien d'une activité industrielle dans la zone. C'est ainsi qu'il a travaillé sur un projet de laminoir en cohérence avec les autres outils dont il dispose en Wallonie, à savoir, le four électrique de La Louvière. La situation du site de La Louvière est difficile, compte tenu du marché. Un laminoir pourrait constituer un aval intéressant pour les brames issues du four électrique. Ce projet peut conduire à la création de 150 à 200 emplois.
 

En ce qui concerne le plan social, il semble en effet que le temps commence à compter. Carsid, nous dit-on,
ne disposerait plus de marge financière suffisante lui permettant de couvrir les frais résultant du maintien de l'activité.
 

Aujourd'hui, et c'est la question qui me préoccupe le plus, c'est la situation des travailleurs. Il y a maintenant plus de trois ans que cette situation perdure. Nous voyons bien, et nous le savons, que ce sont les quotas de CO2 non utilisés qui ont financé le maintien de l'outil en veilleuse et le paiement des travailleurs. La chute du cours des quotas a accéléré le processus face auquel nous sommes.
 

Je suis bien entendu à la disposition de chacun pour examiner toutes les possibilités mais je dirais que c'est
aujourd'hui aux interlocuteurs sociaux de déterminer la stratégie qu'ils veulent développer. Le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir, que ce soit un plan de relance du haut-fourneau, que ce soit un plan de redéploiement ou les deux, mais il est clair qu'aujourd'hui, des décisions doivent être prises en tenant compte, et vous l'avez souligné tous les trois, du fait que le degré d'incertitude est un poison puissant à l'égard des travailleurs et de leur famille.

 

Réplique de la Députée V. SALVI

 

Une réplique vraiment courte, puisqu'on sent bien toute la difficulté de pouvoir aboutir dans le dossier et puisqu'on est face à une triangulation, avec des difficultés de pouvoir avancer sereinement entre les
partenaires syndicaux, donc les syndicats, et la Région wallonne à partir du moment où on a une inconnue qui n'est pas encore résolue, à savoir qu'en est-il d'un repreneur éventuel, puisqu'on sent bien que des pistes ont été lancées à différents niveaux, dans différents continents et que, soit il n'y a pas de suite – en tout cas actuellement positive – soit on est toujours en recherche. Par rapport à Carsid, on n'a pas encore de réelle confirmation de leur volonté en tant qu'employeur premier. Donc, en tout cas, je prends acte des différentes pistes qui ont été lancées par la Région wallonne et je me réjouis de cette volonté de trouver une solution coûte que coûte et malgré tout.
 

J'entends bien également toute la préoccupation du ministre, que l'on partage, sur la situation des travailleurs et je prends acte de cette volonté de collaboration avec les partenaires sociaux.
 

Enfin, concernant l'étude, si j'entends bien les difficultés – et vous avez soulevé ce point – de collaboration entre les deux, je pense que, par ailleurs, s'il y a eu une étude sur Liège, il serait aussi intéressant, indépendamment de la non-volonté de collaboration, de pouvoir malgré tout développer une étude sur tout le bassin hennuyer.
Je pense que cela permettrait également de pouvoir avoir d'autres pistes de recherche. Je vous remercie.

 

Actions sur le document