La rénovation du petit ring de Charleroi

Monsieur le Ministre,

Quatre décennies après sa construction, le ring R9 de Charleroi mérite une solide rénovation. La cure de rajeunissement de l’ensemble programmée par le SPW est d’ailleurs prévue pour durer trois ans à partir de l’ouverture du chantier, espérée dès cet été. Elle vise à redonner à cette voie de communication centrale de la métropole une nouvelle jeunesse pour les trente années à venir.
Les travaux prévus sont conséquents, en effet on va tout démonter, à l’exception des structures portantes, et tout reconditionner.

Des travaux aussi importants ne seront pas sans conséquences sur la circulation locale et le SPW fait part de sa volonté de tout mettre en œuvre afin de réduire, autant que faire se peut, les nuisances pour les usagers, notamment en mettant en place une signalisation afin de dévier le trafic de transit, en particulier les camions.

Monsieur le Ministre :

- Est-il envisagé dans le cadre du chantier d’améliorer le code couleur du ring ?
- Des enseignements ont-ils pu être tirés du chantier de la bretelle de la Chaussée de Philippeville, dont la durée a laissé de biens mauvais souvenirs aux usagers, afin de limiter les désagréments ?
- Le R9 marque de son empreinte le paysage carolorégien, dix des quatorze entrées de Charleroi passent sous le ring, et contribue à l’image de la cité. Des citoyens appellent à mettre en valeur celles-ci afin de changer l’image de la ville et, dans la foulée, demandent que l’on enlève au ring son statut d’autoroute. Quelle est votre position par rapport à ces propositions ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses,
 

Réponse du Ministre C. DI ANTONIO

Merci. Monsieur Tanzilli, c'est d'abord un plaisir pour moi de répondre à votre première question parlementaire, ici, dans cette commission.
 

Effectivement, comme vous l'avez dit, c'est une fameuse cure de jouvence que va recevoir, dès cette année, la partie du petit ring de Charleroi située en viaduc entre le pont de l'Abeille et le tunnel Mayence. Il s'agit de travaux de grande ampleur qui concernent la réfection complète, tant en face supérieure qu'en face
inférieure, des zones dites 6, 7 et 8 du viaduc, ainsi que le renouvellement complet des installations électromécaniques.
 

Dans le cadre de ce marché, en plus des travaux habituels d'entretien sur ce type d'ouvrage, sont prévus:
– le remplacement du revêtement de l'autoroute A503 et de ses accès dans les deux sens de circulation, ainsi que les joints de dilatation des ouvrages ;
– la fourniture et pose de glissières de sécurité avec un «design» spécifique ;
– le renforcement et le remplacement d'éléments nécessaires à la stabilité ;
– le traitement de la charpente métallique ;
– la mise à deux voies permanentes de la sortie « porte de France » en direction de l'A503 ainsi que de l'entrée en provenance de cette même A503 ;
– la mise en lumière de quatre portes d'accès à la ville situées sous le R9.
 

Le délai global de l'entreprise est de 1 095 jours calendrier, effectivement, trois ans.
 

Actuellement, les analyses des offres de prix remises par les entrepreneurs sont toujours en cours. Je peux
toutefois dire que l'estimation s'élève à près de 34 millions d'euros HTVA qui seront pris en charge par la
SOFICO dans le cadre du Plan Routes. C'est un des gros dossiers du Plan Routes.
 

Le chantier de la bretelle de la Chaussée de Philippeville a consisté en un test à petite échelle avant
d'entamer la réfection de grande ampleur du ring. C'est ce qui a justifié sa durée puisque, en fait, lors de ce
chantier, qui était un chantier expérimental, une dizaine de techniques de rénovation ont été testées afin de retenir la mieux adaptée pour le viaduc complet.
 

Par rapport aux délais, il ne faut donc pas considérer ce qui s'est passé sur cette bretelle comme étant la
norme pour le reste.
 

En matière de mobilité, comme vous y faisiez allusion dans votre question, toute une série de mesures est prévue par le cahier des charges. Elles concernent, notamment, les déviations de trafic, ainsi que le maintien des conditions minimales de circulation sur le R9 pendant la durée des travaux. Elles sont le fruit de plusieurs réunions avec, entre autres, les autorités de la Ville de Charleroi, bien évidemment.
 

Pour en revenir à vos questions, en ce qui concerne la couleur du ring, j'ai entendu que vous vouliez faire
disparaître le bleu, une dizaine de réunions ont déjà eu lieu entre les services la Direction des routes de
Charleroi, de l'Urbanisme régional et de la Ville de Charleroi, ainsi qu'avec la Commission consultative de
l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité sur l'esthétique du ring.
 

Ainsi, il a été décidé de faire appel, dans le cadre du marché de travaux, au service d'un architecte paysagiste coloriste qui sera chargé de faire des propositions à un Comité d'accompagnement composé du fonctionnaire délégué, de deux représentants de la DGO1 et de deux représentants de la ville. Ce comité devra arrêter définitivement la teinte de la couche finale de la charpente métallique du ring.
 

Enfin, pour ce qui est du statut autoroutier du ring, certains rêvent effectivement d'un Charleroi sans ring
autour. Cependant, il faut rester réaliste et surtout cohérent. La Ville de Charleroi, dans ses dernières
réflexions sur la mobilité intra ring, souhaite réduire, à juste titre, la pression automobile dans le centre urbain.
Pour ce faire, elle compte sur un report maximum du trafic automobile du centre-ville vers le ring. Ainsi, à
l'avenir, le ring sera appelé à jouer plus encore un rôle majeur dans la mobilité du centre de Charleroi.
 

Dans ce contexte, le R9 doit conserver son statut autoroutier. C'est en tout cas l'analyse qu'en fait notre
administration.
 

Réplique du Député A. TANZILLI

Monsieur le Ministre, c'est pour moi un plaisir que de pouvoir vous interroger dans cette commission et je vous remercie tout d'abord pour la réponse rassurante par rapport au chantier de la bretelle de l'axe de Philippeville.
 

Je me réjouis que des aspects et des considérations esthétiques aient pu être pris en compte. On sait que
trop souvent, à Charleroi, on a voulu privilégier l'aspect pratique sur l'aspect esthétique, le délaissant un peu et c'est justement un signal très positif que votre administration ait pu être réceptive à ces différentes
demandes émanant notamment de la CCATM. Le recours à cet architecte-paysagiste est une bonne nouvelle.
 

Quant à votre dernière réponse par rapport au statut autoroutier, il ne s'agissait bien évidemment pas, de mon chef, de dire qu'il ne fallait plus utiliser l'outil tel que le ring, mais vous n'ignorez pas que les dernières études pour un schéma de mobilité à Charleroi démontrent que le ring est déjà à relative saturation et donc, vouloir dévier plus de circulation du centre-ville vers le ring est une bonne idée, mais qui ne pourra se faire que si l'on y diminue la circulation de transit.
 

C'est pour cela que l'on va tout d'abord avoir, contraint et forcé par le chantier, une bonne occasion de voir si les mesures de type informatives, vont avoir un effet dissuasif sur l'utilisation, notamment par les poids
lourds, du petit ring de Charleroi comme simple axe de transit. La proposition de faire perdre le statut
autoroutier au ring de Charleroi avait surtout un intérêt lié au GPS qu'il faudra peut-être envisagé si l'expérience ne se révèle pas concluante après le chantier. Par conséquent, il ne s'agit pas du tout de diminuer la taille du ring. Ce ring est là, il faut autant profiter de cette infrastructure et de la rentabiliser au maximum, mais il faut par contre éviter qu'elle ne serve d'autoroute urbaine et que des gens qui viennent de Bruxelles ou du nord de la Belgique se rendent en Champagne Ardennes en traversant la Ville de Charleroi, ce qui cause des problèmes de congestion de trafic.
 

Je vous remercie et nous aurons certainement l'occasion de revenir sur ce chantier lorsqu'il sera lancé,
Monsieur le Ministre.