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La restructuration annoncée à l’imprimerie Hélio à Fleurus

23 avril 2012│ Question orale de V. SALVI au Ministre ANTOINE - Réponse disponible

Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, Chers Collègues,

Le 11 avril dernier la direction de l’imprimerie Hélio, à Fleurus, a annoncé sa volonté de restructurer l’entreprise et de se séparer de 111 de ses 262 travailleurs (90 ouvriers et 21 employés et cadres). Soit près de 40% de son personnel…

Bien sûr, il s’agit là d’un coup de massue pour ces travailleurs et pour une région qui –vous en conviendrez aisément– n’avez pas besoin de cela, à peine quelques semaines après l’annonce de la fermeture de Carsid. Néanmoins, les travailleurs ont gardé leur sang-froid et ont décidé de poursuivre les activités notamment afin d’honorer les commandes. Ce qui est tout à leur honneur.

Dès lors, la procédure Renault a été lancée et elle doit donc suivre son cours avant qu’on puisse connaître précisément les conditions de mise en œuvre de cette restructuration. Une première rencontre entre les syndicats et la direction devait d’ailleurs avoir lieu le mercredi 18 avril.

En tant que Ministre de l’Emploi, vous serez bien sûr appelé à intervenir dans ce dossier, en particulier afin d’aider –via le Forem et par le biais d’une éventuelle cellule de reconversion– au reclassement et à la reconversion des travailleurs qui seront licenciés à la fin du processus. Avez-vous déjà pris contact avec les syndicats et l’entreprise concernée ? Comptez-vous déjà préparer le terrain à de futures initiatives en faveur des travailleurs concernés ?

Je m’inquiète tout particulièrement pour ce dossier car il est bien connu que le secteur de l’imprimerie connaît actuellement une grave crise structurelle dans notre pays mais aussi ailleurs en Europe. Cette crise structurelle est d’ailleurs l’explication principale qu’a fournie la direction pour expliquer sa volonté de licencier : il y a une lente décroissance de la demande de produits imprimés depuis de nombreuses années et celle-ci entraîne une surcapacité de production (de l’ordre de 20% à 30%), et donc une guerre des prix permanente…

Face à une telle situation, je crains que les pistes de reclassement s’avèrent malheureusement bien peu nombreuses et que la reconversion en soit rendue d’autant plus complexe. Car si Hélio va mal, c’est tout le secteur qui est en réalité souffrant.

En effet, Hélio est loin d’être un « petit joueur » dans le monde de l’imprimerie : on parle ici d’une des plus grosses imprimeries de Belgique, un outil moderne qui imprime plus de 150.000 tonnes de papier par an ! Et pourtant, il semble bien que les pertes s’accumulaient depuis un certain temps pour Hélio. D’ailleurs, pouvez-vous m’en dire plus sur la situation financière exacte de cette entreprise ?

En outre, il n’y a pas qu’Hélio : c’est toute l’imprimerie carolo qui a été frappé par la crise qui touche ce secteur de manière structurelle depuis plusieurs années. Ainsi, en moins de dix ans, plus de 615 emplois ont été perdus et six imprimeries ont été fermées ou lourdement restructurées. Confirmez-vous ce portrait assez sombre de l’état du secteur ?

Dans un tel contexte, vous comprendrez mon inquiétude pour l’avenir des travailleurs de Fleurus. Quelles possibilités réalistes de reclassement serons-nous en mesure de leur offrir ? Comment le Forem peut-il agir et être proactif dans ce dossier ?

Plus largement, quel avenir est possible pour ce secteur en Wallonie et dans la région de Charleroi ? Au lieu de réagir au cas par cas, à chaque annonce de restructuration, ne faudrait-il pas essayer d’agir davantage en amont ? Ne faudrait-il pas chercher à imaginer un soutien spécifique à l’ensemble du secteur de l’imprimerie ou une forme d’accompagnement pour que celui-ci puisse mieux faire face aux difficultés actuelles et se relancer dans d’autres domaines moins soumis à celles-ci ? En effet, je crois qu’on peut légitimement craindre que ces contraintes aillent en s’aggravant… Quelle est votre analyse, l’analyse du Gouvernement à ce propos ?

D’avance, je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour les réponses que vous pourrez déjà m’apporter aujourd’hui.

 

Réponse du Ministre A. ANTOINE

 

Je voudrais remercier Mme Salvi et M. Disabato pour le ton qu'ils ont emprunté pour exprimer une détresse sociale que rencontre un certain nombre de travailleurs victimes de licenciements collectifs.
 

Qu'ils me permettent cependant de rappeler deux évidences qui ne sont peut-être pas partagées par tout le monde et que j'ai mentionnées tout à l'heure dans le décret du Forem. Il faut rappeler que le chômage recule en Wallonie, et singulièrement à Charleroi. Malgré les mauvaises nouvelles que nous encaissons, que nous enregistrons, je tiens à dire qu'il y a une dynamique à Charleroi que l'on n'est peut-être pas en train de bien apprécier et qui fait qu'aujourd'hui, le chômage est vraiment en recul. J'insiste souvent sur le succès de le l'aéroport. Cependant, il n'empêche que, avec Liège, ces deux aéroports procurent 17 000 emplois. Nous souhaitons poursuivre dans cette voie.
 

Deuxième élément, j'ai la charge de l'emploi, de l'aspect curatif, outplacement, reconversion, formation. Je laisserai évidemment le soin à M. le Ministre Marcourt de prendre tous les contacts nécessaires pour à la fois bien situer les difficultés financières de l'entreprise et voir quels types d'interventions, le cas échéant, la SOGEPA pourrait organiser.
 

D'emblée, Madame Salvi, je souhaite vous dire que le point n'est pas encore venu au gouvernement. J'imagine qu'il y a un certain nombre de contacts que M. le Ministre Marcourt, son cabinet ou la SOGEPA ont noué avec la société, mais je ne peux pas vous en dire plus, ne l'ayant pas vu au gouvernement.
 

Pour en revenir aux questions légitimes que vous me posez, la procédure Renault a démarré en date du 12 avril, date à laquelle l'imprimerie Helio a informé la direction régionale du Forem de Charleroi de son intention de procéder au licenciement collectif de 111 personnes, à savoir 90 ouvriers et 21 employés.
 

L'entreprise a été informée par le Forem que ses services se tenaient à sa disposition pour répondre aux éventuelles questions relatives aux obligations de l'employeur dans le cadre de la cellule pour l'emploi.
 

Une cellule de reconversion sera également mise en place pour autant que les représentants des travailleurs en fassent la demande. Je rappelle qu'elle doit être exprimée par ceux-ci, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui.
 

Pour compléter la réponse, il est vrai que le secteur de l'édition, de l'imprimerie et de la reproduction est
particulièrement touché par la récession. En fait, il est soumis à trois tensions. D'une part, il y a une concurrence internationale qui s'accroît sur le marché. On constate une diminution des exportations en Wallonie puisque nous étions à 7,1% en 2008 et nous ne sommes plus qu'à 0,5% en 2010. Il y a donc moins de demandes de l'étranger.
 

Par contre, il y a une augmentation des importations qui sont passées, dans le secteur, de 16% en 2007 à 19% en 2010. Autrement dit, nous faisons imprimer beaucoup plus à l'extérieur que par le passé. Nous ne parvenons plus à gagner suffisamment de marchés sur la scène internationale.
 

Deuxièmement, il y a, évidemment, la récession économique qui atteint tous les secteurs, y compris celui de
l'édition et de l'impression.
 

Enfin, il y a la concurrence technologique via l'extension des réseaux informatiques de communication et des
techniques numériques d'information qui remplacent de plus en plus le support papier.
 

Une ouverture possible subsiste peut-être en termes de reconversion. En effet, certaines applications de l'Helio gravure semblent relativement épargnées par la révolution numérique. Il s'agit des impressions à grande échelle sur supports flexibles. C'est une forme d'impression gravée en creux, mais toujours en contexte de concurrence assez vive sur le marché intérieur, contexte ponctué par des incursions concurrentielles internationales, notamment venues des pays de l'Est.
 

Toutefois, les entreprises qui seraient intéressées à se reconvertir dans ce type d'application devraient, d'une part, réinvestir dans un matériel adapté et, d'autre part, former leur personnel à ce type de technique.
 

Comment pourrions-nous intervenir? En ce qui concerne les aspects entreprise, les investissements concernent la SRI voire la SOWALFIN, selon la taille. Ce sont eux qui devrait intervenir. Cela relève de M. le Ministre Marcourt.
 

En ce qui concerne la formation, par contre, des structures existent pour aider les travailleurs à développer ou à adapter leurs compétences aux nouvelles exigences de leur milieu de travail. Je rappelle qu'à Gosselies, nous disposons d'un excellent centre de compétences, le CEPEGRA, que j'ai eu l'honneur de visiter, qui est tout à fait exceptionnel en termes de matériel moderne ou de suivi dans le chef des formateurs. Il ne faut pas oublier que nous avons un centre, à l'identique, pour le Centre de technologies avancées sur Liège.
 

Enfin, il existe ce que l'on appelle les crédits d'adaptation qui permettent à une entreprise de bénéficier de conseils de spécialistes et d'une subvention de six à dix euros par heure et par stagiaire de formation.
 

Réplique de la Députée V. SALVI

 

À mon tour, je voulais remercier M. le Ministre pour sa réponse très complète.
 

Je pense qu'à ce stade-ci, il est difficile de pouvoir en dire plus.
 

J'entends, par ailleurs également, toute la partie économie. Je suis sûre que M. le Ministre Marcourt aura sans doute aussi une série d'information à nous donner.
 

Je m'étonne un peu, concernant la Cellule de reconversion, qu'il n'y ait pas encore eu de contacts plus avancés parce que cela retarde quelque peu l'évolution, mais il y a sans doute des raisons pertinentes. On y verra sans doute plus clair, sur le terrain, avec l'ensemble des syndicats.
 

Je tenais, en tout cas, à souligner le grand professionnalisme de l'ensemble des ouvriers et des cadres dans ce dossier. Je pense qu'avec un mental pareil, il y a sans doute de bonnes et vraies raisons de penser qu'une reconversion leur est possible et s'ouvre à eux.
 

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