La sensibilisation de la population quant aux objectifs de Kyoto

M. Herbert GROMMES (cdH)

Le protocole de Kyoto est omniprésent aujourd'hui dans le monde politique belge et wallon. Il s'agit de pouvoir satisfaire les obligations nées de sa signature dans un laps de temps assez réduit. Pour la Belgique, comme pour tous les pays de l'UE, ce protocole signifie une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 8% par apport aux émissions enregistrées en 1990 et ceci entre 2008-2012.

D'autres objectifs plus stricts ont été définis à l'échéance de 2020. Pour atteindre cet objectif ambitieux, beaucoup de dispositions ont déjà été prises sur le plan gouvernemental pour préparer la réalisation de cette diminution des émissions notamment en imposant de nouvelles exigences environnementales dans le domaine des transport, des bâtiments ou encore pour les industries. Maintenant, il ne faut pas oublier qu'un des plus grands pollueurs reste néanmoins l'homme ordinaire.

Il existe des initiatives privées pour sensibiliser le citoyen à la problématique environnementale, notamment un fonds belge pour compenser ses émissions de gaz carbonique (initiative d'Oxfam, de Webfabriek et d'Ecolife). C'est certainement une initiative louable et très précieuse ? Qu'est-ce qui est prévu pour permettre une participation plus active, une plus grande adhésion de la masse des citoyens à la réalisation des lointains objectifs du protocole de Kyoto et à ce qui en découle ?

Comment pouvoir introduire des changements significatifs dans les comportements de consommation des citoyens afin de les orienter vers des attitudes plus respectueuses de l'environnement (sachant que la hausse des prix et l'augmentation des factures de mazout et de carburant joue un rôle non négligeable en la matière) ?

Comment les sensibiliser, les familiariser aux exigences environnementales qui paraissent tellement abstraites ? Comment les responsabiliser plus dans leur vie quotidienne et leur faire comprendre de par des exemples concrets que nous sommes en interaction permanente avec l'environnement et que, si l'environnement va mal, nous aussi ?

Qu'est-ce qui est prévu pour arriver à une meilleure compréhension de l'enjeu par le citoyen lambda ? Est-ce qu'il y a des incitants autres que financiers pour le sensibiliser, comme par exemple une campagne d'information ?
Je vous remercie d'avance de vos réponses.

Réponse

M. le Ministre Benoît LUTGEN

Je souscris à vos propos. Il faut noter l'évolution qui s'est opérée entre juillet 2004 et aujourd'hui. Cette évolution est liée à la prise de conscience des citoyens du réchauffement climatique et à la connaissance des statistiques. Je n'y suis donc pour rien. Je voudrais rappeler qu'en novembre 2004, nous avons voté le décret Kyoto. Celui-ci est passé quasi inaperçu. Personne n'en parlait car l'échéance paraissait très éloignée et parce qu'il semblait concerner uniquement les industries.

Au fil du temps, suite à différents phénomènes tels que Nicolas Hulot, Al Gore, etc., les citoyens ont pris petit à petit conscience du réchauffement climatique. Aujourd'hui, ils se demandent comment participer afin de réduire leur empreinte. Différentes associations existent d'ailleurs pour aider les citoyens. Au niveau de la Région, je soutiens le monde associatif environnemental.

Ainsi, la Fondation Nicolas Hulot dont l'objectif est de sensibiliser les citoyens au réchauffement climatique a mené différentes actions dans les écoles et la Fondation Alain Hubert a mené différentes actions de sensibilisation auprès des enseignants. La liste de ces différentes actions est très longue. A côté de ces différentes actions, il faut également noter le Plan Air Climat valorisé au travers de différentes actions politiques. Chaque pays marque son empreinte environnementale. Il est vrai que ce Plan n'est pas suffisamment connu et qu'il demeure difficile pour tout un chacun de participer.

C'est pourquoi, différentes campagnes de sensibilisation vont être lancées dans les prochains mois pour toucher les enfants mais aussi les parents. Ces campagnes seront plus visibles et passeront par une série de recommandations ou encore d'outils pédagogiques. Je pense notamment à l'outil qui permettra de calculer le gain que peut engendrer une conduite écologique. Il revient également à la Région de montrer l'exemple au travers de ses cahiers de charge, de l'achat de matériel ou encore des critères sociaux.

La demande est importante car on passe de la prise de conscience citoyenne à l'action. Les budgets ont été renforcés. Un million d'euros de plus est consacré aux actions et aux campagnes de notre Région. Le travail continue en s'appuyant notamment sur le monde associatif qui profite d'une certaine proximité.

M. Herbert GROMMES

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse très complète. On assiste effectivement à une prise de conscience du réchauffement climatique. Celle-ci est visible. Un Gouvernement thématique s'est tenu aux mois de mars-avril pour déterminer les actions tranversales.

Je constate qu'effectivement, tous les Ministres prennent au sérieux le défi climatique. Je suis content d'entendre qu'à côté des primes et des conseils, des campagnes de sensibilisation vont être organisées.