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L'accueil en Région wallonne des personnes âgées souffrant de démence

9 juillet 2007 | Question orale de M. Jean-Paul PROCUREUR à Madame la Ministre Christiane VIENNE

M. Jean-Paul PROCUREUR (cdH)


Monsieur le Président,
Madame la Ministre,
Chers Collègues,

En 2000, les plus de 60 ans représentaient environ 22% de la population belge. En 2010, cette proportion devrait atteindre 24%, et en 2030, 30% !

Selon Eurostat, le groupe d'âge des plus de 80 ans est celui qui connaît la plus forte progression en Belgique. Si l'on reprend les chiffres de l'OCDE, il représentera 10% en 2050 !

Notre population vieillit. Mais l'augmentation de l'espérance de vie pose certains problèmes.

Ainsi, progressent notamment les cas de démence dans la population âgée.

La prise en charge de ces personnes âgées pose donc de nombreuses questions.

Dans un récent Rapport sur l'accueil des personnes âgées atteintes de démences dans les lieux de vie résidentiels collectifs, réalisé sous l'égide de la Fondation Roi Baudouin par deux chercheuses, on estime que notre pays est mal préparé à la prise en charge de ces personnes malades.

" Un grand flou " règnerait " quant à l'accueil des personnes âgées atteintes de démence, et quant à une prise en soins réellement ciblée et inscrite dans la durée "...

L'accueil de ce type de patients, qu'ils soient d'ailleurs jeunes ou âgés, requiert il est vrai du temps, de la patience et d'importantes qualifications, médicales, communicationnelles, relationnelles et psychologiques.

Il existe par conséquent peu de services sécurisés en MRPA.

En MRS, la situation ne serait pas plus enviable. Ces structures, destinées à des personnes âgées souffrant d'une maladie de longue durée et ayant besoin d'un aide à la vie quotidienne, assurent une prise en charge plus complète.
Cependant, la présence massive de cas dits " lourds " et l'aspect fortement médicalisé de ce type de structure ne permettent pas une prise en charge du patient selon une approche plus psychologique, familiale et domestique.

Pour ces chercheuses, " ce type de prise en soins des personnes atteintes de démence risque de développer petit à petit une vision réductrice de la personne âgée atteinte de démence, réduite aux aspects médicaux et psychologiques de la pathologie en occultant ses autres dimensions ".

Elles constatent par ailleurs qu'il existe encore de sérieuses lacunes dans la formation des intervenants qui entrent en contact avec les personnes âgées démentes, lesquelles ne vont, je le rappelle, cesser d'augmenter dans les années à venir.

Certains projets " précurseurs ", comme celui développé par le Home Saint-Jospeh de Temploux ou comme celui développé par l'ASBL La Maison de Mariemont à Morlanwelz, existent et apportent déjà des possibilités de réponse à ce problème.

Madame la Ministre a-t-elle pu prendre connaissance des conclusions du Rapport que je viens d'évoquer ?

J'aurais voulu vous entendre sur les constats qui ressortent du Rapport et vous demander de faire le point avec nous sur les actions et réponses que notre Région apporte actuellement, ou compte apporter prochainement, à cela?

Je vous remercie,

Réponse

Mme la Ministre Christiane VIENNE

Le rapport auquel vous faites référence se conclut par des lignes encourageantes : « vivre avec une démence, entouré de l'amour de ses proches et de professionnels formés et à l'écoute peut se conjuguer avec le bonheur ».
Ces mots sont plein d'espoir connaissant l'angoisse nourrie par la population à l'égard du problème que nous évoquons. Lorsqu'on lit complètement le rapport, il apparaît que les deux principales difficultés soulignées sont, d'une part, le manque de personnel et, d'autre part, la formation initiale et continue de celui-ci. Les auteurs de l'étude citent à cet égard le Professeur Hugono, lequel s'interroge sur la perspective, pour les institutions concernées, d'être dotées de personnel plus nombreux et mieux formé en vue d'aboutir à la bientraitance. Les
auteurs manifestent à cet égard l'espoir que leur rapport contribuera à mieux concrétiser cette perspective.
Avec elles, je pense qu'il n'est pas utopique de rêver à une meilleure prise en charge des personnes âgées démentes au sein des institutions.
Je rappelle que les décrets d'assentiment relatifs aux protocoles d'accord conclus entre l'autorité fédérale et les entités fédérées concernant le domaine qui nous occupe, permettront d'accroître considérablement l'offre MRS d'ici 2010, ce qui se traduira par une augmentation du nombre d'emplois. De manière très concrète, je dirai que cette offre sera augmentée de 7.005 unités entre 2005 et 2011, ce qui se traduira par la création de
2.613 ETP. Pour ma part, je viellerai à ce qu'une partie de ces moyens soit orientée vers des établissements qui
accueillent un nombre important de personnes âgées démentes. A titre de précision, que dans la catégorie des lits MR, on compte 6,3 professionnels pour 30 patients, mais que ce chiffre monte à 11 professionnels pour 30 patients dans le cadre de lits MRS.
Toujours avec les moyens qui seront apportés par le protocole, je veillerai à augmenter l'offre en termes d'accueil de jour et de court séjour, dans la mesure où ces dispositifs donnent un répit aux familles des malades.
Sachez qu'en outre, je suis également attentive à l'encadrement des personnes démentes qui vivent à domicile.
C'est tout le sens du soutien que j'apporte, depuis mon entrée en fonction, à des associations comme La Ligue Alzheimer.
Je rappelle que le 19 avril, le Ministre fédéral Rudy Demotte prenait pour sa part un arrêté ministériel fixant les critères d'agrément qui autorisent les praticiens de l'art infirmier à porter le titre professionnel d'infirmiers spécialisés en géréatrie Cette spécialisation en gérontologie-gériatrie vise à soutenir l'acquisition de compétences qui permettent aux patients de rechercher seuls ou en équipe des savoirs, méthodes ou modèles de
communication ainsi que des outils d'évaluation nouveaux permettant d'améliorer la qualité des prestations
offertes aux personnes âgées.
Vous m'interrogez sur la formation initiale des soignants. Je partage à cet égard les conclusions du rapport qui plaident pour une meilleure intégration de ces questions dans les cursus de formation. Je rappelle toutefois que cette matière relève des compétences de la Communauté française, même si elle constitue le socle d'une
prise en charge adéquate. Toutefois, pour l'avenir, je veillerai, dans le cadre d'une prochaine modification de l'arrêté du Gouvernement wallon consacré à ce domaine, à ce que la formation des directeurs de maisons de repos intègre des contenus consacrés à ce type d'accueil. Il est en effet nécessaire que les futurs responsables de ce type d'établissements sensibilisent et dynamisent leur personnel à cet égard.
De manière générale, je partage l'indication du rapport selon laquelle les besoins des personnes âgées démentes sont spécifiques et doivent être investigués afin de dépasser la simple satisfaction de besoins élémentaires pour s'intéresser au droit au respect, à la considération et à la préservation de l'autonomie. C'est tout le sens de la réforme que je mène actuellement relativement à l'élaboration du référentiel qualité et à la réforme de l'inspection.
En date du 14 juin, le GW a approuvé l'avant-projet de décret inhérent à la bientraitance. Il est actuellement aux organes consultatifs et sera par la suite déposé sur le bureau du Parlement. Ce texte vise à organiser un nouveau paysage en matière de maltraitance des personnes âgées, via un regroupement au sein d'un organisme de coodination de l'ensemble des actions déjà menées.
Ce regroupement, baptisé « Seniorwall » sera reconnu par le Gouvernement wallon et se consacrera essentiellement à la diffusion de pratiques uniformisées, la fédération de services agréés, la production de
statistiques, ou encore, notamment, l'organisation d'actions de sensibilisation. Il aura donc pour vocation d'étudier l'ensemble des éléments qui touchent le quotidien de nos aînés, parmi lesquels les problèmes liés au syndrome démentiel qu'ils rencontrent. Nous allons donc ainsi prendre le temps d'apporter les actions qui contribueront à répondre au mieux aux besoins spécifiques de ces personnes.

M. Jean-Paul Procureur (cdH)

Je remercie Mme la Ministre pour sa réponse détaillée. Je n'ai pas retenu
dans le détail chaque élément de la phrase très jolie qu'elle a cité en introduction de sa réponse, si ce n'est qu'elle référait à une famille accueillante et au fait de vivre dans le bonheur. Cet énoncé ne retire rien au fait qu'il faut trouver les moyens de créer un environnement accueillant, notamment en matière d'institutions et de haltes répit pour les personnes qui ont la possibilité de conserver les patients au sein de la famille. Je salue vos initiatives en la matière. Il faut également parler de la formation des directeurs de maisons de repos dans la mesure où nous avons vécu des cas dans lesquels les personnes appelées à ce type de fonctions n'avaient pas
cette vocation ou ce profil qui est pourtant nécessaire pour aider les personnes.
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