L'augmentation de la violence envers les chauffeurs de bus

M. Dimitri FOURNY (cdH)

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

Frappé dans son bus ! Un chauffeur de bus a été violemment frappé le 28 septembre dernier par un client, âgé de 20 ans sous l'emprise de l'alcool. Les faits se sont passés entre Bertrix et Herbeumont en Province de Luxembourg.

Il y a quelques mois un chauffeur d'une autre société de Virton était également violemment frappé.

En milieu rural, ces agressions physiques ne sont donc plus des phénomènes isolés.

Certes, nous ne sommes pas dans des banlieues où des jeunes lancent des cocktails Molotov sur les bus mais en Luxembourg aussi, les conducteurs de bus commencent à s'inquiéter pour leur sécurité.

Les utilisateurs réguliers s'inquiètent également, de même que les parents de jeunes étudiants qui n'ont d'autre moyen de déplacement que les transports en commun.

Ces agressions présagent d'une augmentation, en Province de Luxembourg, de la violence dans les transports en commun.

Monsieur le Ministre, ces faits vous sont-ils connus ? Quels sont les moyens mis en œuvre pour d'une part, accompagner ces victimes, mais d'autre part afin de les protéger au quotidien dans l'exercice de leur métier ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Réponse

M. le Ministre André ANTOINE

Il convient tout d'abord de préciser que les agressions physiques restent fort heureusement un événement rare. On dénombre ainsi pour le secteur TEC en 2006, 101 accidents de travail pour 212,5 millions de voyageurs transportés et plus de 91 millions de kilomètres parcourus, même si chaque cas de violence n'en reste pas moins inacceptable.
La survenance de deux événements en province du Luxembourg à quelques mois d'intervalle pourrait donner à penser que les manifestations de violence se multiplient, mais il n'en est rien, s'agissant d'événements rares et aléatoires.
L'évolution de la société civile en général laisse cependant moins de doutes quant à la montée des incivilités, des manifestations de non-respects vis-à-vis des chauffeurs, des manifestations de plus basse intensité qui traduisent une dégradation continue et lente du « vivre ensemble ».
Le secteur des TEC a élaboré depuis la décennie 80 une réponse de plus en plus élaborée à la montée de ces phénomènes : en augmentant la présence du personnel sur le terrain ; en rendant les communications internes plus rapides ; en équipant progressivement ses véhicules de caméras ; en formant son personnel, en soutenant spécifiquement les personnes agressées ; en restaurant la montée par la porte avant, etc.
Parmi les dernières mesures, je citerai le plan SécuriTEC, qui prévoit un nombre plus important de contrôleurs et d'agents d'ambiance, de voitures rapides pouvant intervenir rapidement sur les lieux, l'équipement en caméras des véhicules des TEC, les collaborations toujours plus étroites avec la police.
Le secteur mettra en place en 2008 un système de sanctions administratives des incivilités. Il s'agit du projet CiviliTEC. Ce projet a été approuvé par le Gouvernement. Il viendra compléter le plan SécuriTEC.

M. Dimitri Fourny (cdH)

Je remercie M. le Ministre pour les efforts déployés en vue d'assurer la
sécurité des usagers et des chauffeurs. Le respect des règles entraînera certainement le changement des mentalités.