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Le chlore dans les piscines

21 septembre 2010│ Question orale de Mme Anne-Catherine GOFFINET à Mme la Ministre Eliane TILLIEUX

Madame la Ministre,

Ce n’est pas la première fois que nous abordons ici les divers problèmes provoqués par le chlore dans les piscines, et notamment ses effets néfastes sur la santé. En effet, la toxicité du chlore est connue depuis plus d’un siècle. Par contre, les risques liés à la fréquentation des piscines ne sont étudiées que depuis une dizaine d’années. Or, les nageurs et maîtres-nageurs présentent statistiquement un taux plus élevé de pathologies asthmatiques, allergiques et infectieuses que le reste de la population.

A l’heure actuelle, la grande majorité des piscines, tant privées que publiques, sont désinfectées via des produits dérivés du chlore. En effet, le chlore est bon marché, facile à utiliser, et a une action rapide et puissante sur les bactéries.

En 2006, la Ministre Catherine Fonck, qui était en charge de la Santé en Communauté française et le Ministre Benoît Lutgen, qui s’occupait durant la précédente législature de l’Environnement avaient pris l’initiative commune d’une étude épidémiologique ayant pour objectif de préciser les risques chroniques de l’exposition des jeunes enfants aux produits chlorés contaminant l’eau et l’air des piscines.

Début août, les résultats d’une étude réalisée par l’équipe de l’unité toxicologique de la Faculté de médecine de l’Université Catholique de Louvain ont été publiés dans la presse. Cette recherche révèle que les bébés nageurs développent quatre fois plus de bronchiolite, une infection virale respiratoire qui peut s’avérer grave. D’autre part, ces enfants subissent un risque d’asthme multiplié par huit.

En effet, les piscines où l’activité est dense sont plus chaudes et contiennent plus de pollution d’origine organique, facteurs favorisant la formation de produits de dégradation du chlore. Il en est de même pour les piscines extérieures et les piscines privées, qui sont plus chauffées et nettement plus chargées en produits de dégradation du chlore.

Une précédente étude mettait déjà en évidence des conclusions allant dans ce sens ; elle stipulait que le risque d’asthme augmente de façon quasi linéaire avec l’exposition cumulée aux piscines chlorées, tant extérieures qu’intérieures.

Des solutions existent, par exemple, la mise en place de normes plus strictes en matière de chloration avec en parallèle des contrôles beaucoup plus stricts. De plus, d’autres systèmes sont disponibles sur le marché, comme la chloration des piscines par électrolyse de Sel domestique, laquelle est un moyen naturel, efficace et économique de désinfection de l'eau. Ou encore, un système de filtre cuivre-argent, qui est déjà mise en place dans les piscines de Louvain-la-Neuve et Saint-Vith.
Sans la mise en place de solutions alternatives, le professeur Alfred Bernard, auteur de l’étude, va même jusqu’à déconseiller la pratique de la technique des bébés nageurs ! Or, cette pratique est régulièrement recommandée aux parents pour ses bienfaits sur le développement des bébés.

La pratique d’une activité physique et en particulier, de la natation est fondamentale pour le bien-être de tout un chacun et spécialement les enfants. Cependant, il est indispensable que les facteurs de risque liés à l’utilisation du chlore soient parfaitement identifiés et dès lors, que des procédés alternatifs de purification d’eau soient encouragés.

Les constats de cette étude, m’amènent Madame la Ministre, à m’interroger quant à la situation en Région Wallonne.

1/ Suite aux études, y-a-t-il une réflexion en cours concernant l’arrêté du Gouvernement Wallon du 13 mars 2003 fixant les conditions intégrales relatives aux bassins visés à la rubrique n°92.61.01.01 ?

2/ Votre administration a-t-elle entamé une réflexion afin de trouver une alternative au chlore dans les piscines publiques ? Si oui, où en êtes-vous?

3/ Que pensez-vous de ce dispositif alternatif ? Le procédé de filtre cuivre-argent utilisé dans quelques piscines est-il intéressant ? Des contacts à ce sujet ont-ils été pris avec votre collègue le Ministre HENRY ?

4/ Ne serait-il pas opportun d’envisager une sensibilisation des exploitants de piscines, ainsi que des installateurs, afin que ceux-ci puissent informer les utilisateurs des risques encourus, notamment chez les enfants ?

5/ L’association des Etablissements sportifs a réalisé un vade-mecum des piscines. Cet ouvrage a été rédigé par un groupe de travail composé de professionnels d'horizons et de formations très divers, intéressés d'une façon ou d'une autre aux problèmes de sécurité liés à l'utilisation des réactifs en piscine. Il s’agit là d’un outil très intéressant et sans aucun doute très utile ! Ne conviendrait-il pas Madame la Ministre de profiter du travail déjà réaliser, de l’actualiser, et de le diffuser largement aux acteurs du secteur ?

6/ Enfin, suite aux résultats de cette étude, le Gouvernement wallon s’est-il positionné ? Quelle est sa position à ce sujet ? Quelles sont les mesures qui ont été ou qui seront éventuellement prises à l’avenir sous cette législature ?

Monsieur le Ministre, je vous remercie pour vos réponses.

Réponse de Mme Tillieux, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Égalité des chances


Une étude récente publiée dans revue scientifique « Pédiatrica » fait la synthèse des différentes recherches. Les conclusions sont variées. Il apparaît nécessaire de poursuivre d'autres études encore plus détaillées et comparables notamment en ce qui concerne les conditions d'exposition.

Des études sont mentionnées concernant l'exposition professionnelle, les sportifs d'élite, les bébés et enfants nageurs et selon différentes méthodes, questionnaires, tests respiratoires ou analyses sanguines.

Une étude belge a montré une corrélation significative entre la prévalence de l'asthme et la fréquentation des piscines chlorées chez les bébés et les enfants nageurs.

Avec des méthodes différentes, d'autres études allemandes, norvégiennes, espagnoles aussi, ont été menées et les résultats belges ne sont confirmés que par l'étude norvégienne.

Il faut remarque qu'à l'époque, le taux de trichloramine mesuré dans les piscines belges était largement plus élevé que pour les piscines de l'étude allemande ou de l'étude espagnole.

Comme souvent en matière d'impact de l'environnement sur la santé, les résultats de ces différentes études scientifiques ne permettent pas encore d'établir un lien de cause à effet entre la fréquentation des piscines et la prévalence de la maladie asthmatique.

Toutefois, les résultats semblent plus que convergents en ce qui concerne les nageurs d'élite qui ont été comparés à d'autres sportifs de haut niveau.

Le bas âge, je veux dire par là, les bébés nageurs et les petits enfants, et le temps cumulatif d'exposition à la trichloramine, semble jouer le rôle le plus important quant au risque de développer des symptômes asthmatiques.

Ces informations incitent bien sûr à réfléchir sur l'exposition à la trichloramine et sur les mesures de protection à prendre surtout pour les enfants en bas âge qui fréquentent nos piscines.

Il apparaît donc important en cette matière de poursuivre les études de l'impact sanitaire de la fréquentation des piscines chlorées et de prendre des mesures de prévention primaire telles que la diminution raisonnable, bien sûr, pour pouvoir garder l’effet bactéricide nécessaire, diminution de la quantité de chlore dans les piscines ou diminuer la contamination biologique de celle-ci en encourageant des mesures sanitaires assez simples, comme par exemple, le passage à la douche.

En termes de médecine préventive, c’est la Communauté française dois-je vous le rappeler, qui est compétente en la matière.

En ce qui concerne les questions que vous me posez, elles concernent principalement différents aspects relatifs aux permis d’environnement des piscines. J’ai pris contact avec mon collègue, M. le Ministre Henry à cet effet.

A l’heure actuelle, la réglementation en vigueur est en cours de révision au sein du SPW, de l’Administration wallonne. Des modalités relatives au contrôle de trichloramines présentes dans le hall des bassins de natation désaffectés au chlore, bien sûr, y sont précisées au niveau notamment de la périodicité des contrôles, des modalités de prélèvement ou éventuellement, des mesures à prendre en cas de dépassement des valeurs limites. Cette révision tiendra compte des résultats des différentes études scientifiques et elle vise notamment à améliorer les conditions d’exploitation de ces établissements, en matière de qualité de l’air, en matière de qualité de l’eau, eu égard au public, eu égard bien sûr, pensons-y, au personnel de ces établissements.

Les conditions sectorielles relatives aux bassins de natation laissent la porte ouverte à d’autres techniques de désinfection que le chlore, sans en réglementer l’usage de manière aussi spécifique. Il est donc loisible aux exploitants de ces établissements, d’introduire une demande de permis d’environnement pour l’exploitation d’une piscine utilisant un procédé alternatif au chlore. Je vous invite pour cela à consulter l’article 32 § 2 de l’arrêté du Gouvernement wallon du 13 mars 2003, qui porte aux conditions sectorielles relatives aux bassins de natation.

Le procédé de traitement des eaux de piscine au cuivre argent est un procédé qui n’est guère répandu en Wallonie. Deux piscines publiques, à Louvain-la-Neuve et à Saint-Vith, utilisent ce système de désinfection.

Si cette technique de désinfection présente effectivement certains avantages du point de vue de la santé publique en offrant une alternative au traitement classique qui utilise le chlore, il apparaît toutefois que la qualité bactériologique des eaux qui utilisent ce procédé est bien moindre que dans les cas de bassins de natation désinfectés au chlore. Ce procédé a d’ailleurs été interdit dans un pays voisin, c’est-à-dire en France et cela depuis 1985.

Les procédés d’électrolyse au sel – vous voyez que l’on passe tout en revue – que vous mentionnez, par ailleurs, est un procédé de fabrication d’hypochlorite de sodium, à partir de l’électrolyse d’une solution de chlorure de sodium. Ce mode de désinfection est identique à celui des autres formes du chlore : chlore gazeux, hypochlorite de sodium, hypochlorite de calcium et présentent les mêmes inconvénients pour les voies respiratoires, en tout cas pour les personnes exposées.

Les résultats des différentes études ont été largement répercutés dans la presse et de nombreux exploitants sensibilisés aux effets de l’éther lié à l’exposition prolongée au chlore optent aujourd’hui pour un système de désinfection combiné tel que le chlore, plus l’ozone ou le chlore plus l’UV. Le chlore étant nécessaire pour assurer ce fameux caractère désinfectant de l’eau.

Les procédés combinés présentent l’avantage de pouvoir réduire la quantité de chlore, tout en garantissant la quantité minimale nécessaire en chlore libre dans l’eau de baignade.

Voilà pour le principal des réponses apportées à cette vaste question des eaux de nos piscines.

Je vous remercie.

Mme Goffinet (cdH)


Je remercie Madame la Ministre pour la réponse fouillée qui a été donnée. Je voulais juste peut-être signaler qu’il n’y a pas que la Belgique qui avait fait cette étude. Il y a une étude canadienne et espagnole qui rend les mêmes résultats. On voit bien que d’autres pays s’intéressent à la problématique. Je pense vraiment qu’il faut suivre cela de près, que c’est vraiment important, notamment pour tout ce qui est bébé nageur, puisque c’est aussi un phénomène de société où l’on pousse vraiment les mamans à mettre les enfants de plus en plus tôt dans les piscines. On a quand même un devoir de prévention dans ces établissements, au moins en limitant peut-être à trois ans l’usage de la piscine.

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