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Le développement de BSCA

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17 février 2014 | Question orale de A.TANZILLI au Ministre ANTOINE - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


Début de ce mois, les intentions prêtées aux investisseurs du groupe SAVE, actionnaire de BSCA, de vouloir suspendre les investissements sur le site et de demander un délai afin d’analyser l’impact des investissements futurs ont provoqués un grand émoi.


Il semblait que cette décision était liée aux positions des autorités européennes et aux incertitudes découlant de la nouvelle politique de la compagnie irlandaise Ryanair, malgré les déclarations de son directeur indiquant que Charleroi demeurait le premier choix de la compagnie et prévoyant de continuer à y développer de nouvelles activités.


Dans la foulée, le conseil d’administration de l’aéroport a décidé de repousser cette idée et de poursuivre le développement de l’aéroport, ce dont je ne peux que me féliciter.
 

Monsieur le Ministre :


- Depuis cette « mini-crise » pouvez-vous m’indiquer si des contacts se sont poursuivis avec les partenaires privés ?
- Confirmez-vous la poursuite des investissements ?
- Doit-on voir dans cette démarche une véritable réflexion de l’actionnaire privé ou une volonté de faire pression sur les autorités publiques afin de renégocier des conditions plus favorables ? Auquel cas, je plaide pour que la Wallonie adopte une position ferme de refus !!

D’avance je vous remercie pour vos réponses,
 

Réponse du Ministre A. ANTOINE

 

Monsieur le Député, je vous remercie parce que cela me permet de faire le point sur un dossier difficile, délicat et qui connaît de multiples rebondissements.

 

Au passage, je regrette - vous me direz que rien ne peut rester secret en Wallonie, ni dans notre pays - les
divulgations répétées en provenance du conseil d'administration de BSCA et je pense que l'intéressé s'y
retrouvera, puisque je rappelle que l'article 13 du décret de 2004 relatif au statut de l'administrateur public
précise bien qu'un administrateur ne peut utiliser ou divulguer des informations dont il a connaissance dans
le cadre de ses fonctions, si l'utilisation ou la divulgation de ces informations est de nature à porter préjudice aux intérêts de l'organisme.

 

Je me suis permis de le rappeler au président qui en est victime, mais je souhaiterais que les conseils
d'administration soient uniquement et strictement composés par des administrateurs qui ont la seule
volonté de servir leur société et non pas l'une ou l'autre polémique politique bien stérile en la matière. Ceci étant dit, c'est pour la forme, mais je me dois de rappeler le cadre décrétal que le Parlement wallon s'est donné.

 

Nous avons souhaité, le ministre-président et moimême, rencontrer le groupe SAVE pour leur faire part
d'un certain nombre de points de vue et leur signifier notre mécontentement.

 

Quelques évidences. Nous leur avons rappelé, M. le Ministre-Président et moi, que si nous avions fait le
choix d'un partenaire privé dans le cadre de la procédure d'ouverture du capital à des sociétés privées, cela n'était pas pour répondre à un besoin de financement, mais que nous poursuivions un objectif commercial, sinon industriel. C'est ce qui nous avait amené - vous vous en rappellerez, Monsieur Tanzilli - à écarter un certain nombre d'offres, y compris belges et bien connu, mais qui se fondaient uniquement sur une démarche financière, alors que nous cherchions, nous, des partenaires susceptibles de développer
commercialement, industriellement, notre aéroport.

 

Deuxième élément, nous leur avons rappelé la totale et complète correction de la Wallonie qui, aujourd'hui
comme hier, et comme demain je l'imagine, enfin en ce qui me concerne depuis dix ans, poursuit une oeuvre de dynamisation sans égal de notre aéroport, que ce soit en termes de progression du nombre de passagers, en termes d'investissement sécurité-sureté, ou encore en termes de prise en compte de la réalité des riverains, vu que BSCA est un aéroport diurne.

 

Troisième élément : nous leur avons rappelé aussi les derniers exercices, qui ont permis à l'ensemble des
actionnaires, votre serviteur en tête, de pouvoir toucher des dividendes, ce qui, au passage, démontrait la vertu du mécanisme mis en place, le capital donnant rendement, donnant bénéfice sous forme de dividendes.
D'ailleurs, ces dividendes, en ce qui nous concerne, sont venus nous soulager le budget wallon, et il en va de même pour le groupe SAVE.

 

Quatrième élément : nous avons dû bien regretter que, dès lors que SAVE, ce qui était parfaitement son
droit, a souhaité exercer son put, c'est-à-dire sa volonté de monter dans le capital, nos contacts sont devenus très rares, alors qu'ils étaient intenses, cordiaux et, je dirais, prometteurs par le passé. Nous leur avons rappelé que nous aurions souhaité avoir davantage un contact dans la loyauté de l'actionnariat plutôt que dans une forme immédiate de judiciarisation de la divergence qui peut subvenir entre actionnaires. Nous leur avons rappelé aussi nos contacts avec la Commission européenne, puisque nous nous sommes déplacés pour rencontrer le Commissaire Almunia, l'objectif étant, bien sûr, avant que la commission ne se prononce, de leur rappeler qu’au début des années 2000, il n'y avait pas encore de cadre européen, et qu'une aide aux aéroports n'était même pas qualifiée d'aide d'état. Il est difficile d'adopter
aujourd'hui des lignes directrices qui vaudraient pour le présent et pour l'avenir, mais aussi pour le passé, et qui pourraient entrainer un examen du passé à l'aune de décisions et directives qui n'ont pas été prises en temps utiles.

 

Bref, vous l'avez compris, nous avons souligné auprès du groupe SAVE la détermination qui était la nôtre de défendre nos deux aéroports dans l'évolution des règlements européens, parce que l'aéroport de Charleroi correspond, bien sûr, à une des plus belles promesses économiques, et aussi à une des plus belles réalités économiques d'aujourd'hui, j'en veux pour preuve le nombre d'emplois que l'on a pu créer dans la région de Charleroi, parce que 80 % des emplois proviennent de cette région. Il constitue un phare pour cette région. Nous n'entendions ni brader nos points de vue, ni se montrer négligents, c'est le moins que l'on puisse dire, à l'égard de la valorisation future de l'aéroport. C'était d'ailleurs l'occasion pour nous de rappeler au groupe SAVE notre volonté de connexion ferroviaire, qui faisait partie de la délibération du Gouvernement wallon par rapport à la consultation du Gouvernement fédéral sur les investissements futurs.

 

Et enfin, nous leur avons aussi dit que le master plan, même s'il n'allait pas se concrétiser du jour au lendemain - je rappelle que nous sommes en train de terminer le plan d'investissement décidé il y a 14 ans - il n'empêche, parmi les investissements en question, il y avait quelques urgences, dont l'aérogare, si nous
voulions continuer à accueillir, de manière confortable, les passagers. Comme il avait été conçu au moment où je l'ai inauguré, cette aérogare peut, comme vous le savez, s'étendre.

 

Voilà ce que nous avons dit dans un climat où nous n'avons pas caché notre désappointement. Ayant dit cela, nous leur avons demandé de réfléchir à leur stratégie.

Nous avons, en outre, indiqué que nous ne souhaitions pas poursuivre plus loin le contact, et que nous
attendions de leur part, lors d'une prochaine réunion, qu'ils nous reviennent avec un certain nombre de
propositions, ou en tout cas de résolutions, par rapport à l'ensemble du contentieux que je viens de rappeler vis-à-vis de la Commission européenne, du déménagement de Ryanair, de la valorisation des parts, de l'aérogare, de l'investissement ferroviaire et de notre attente à leur égard sur le plan commercial et industriel.

Nous n'avons cependant pas été plus loin, parce que nous avons voulu dire clairement les choses. Je ne vous donnerai pas plus de détails, parce qu'un certain nombre de ces éléments relèvent aussi des bonnes relations que nous voulons maintenir et restaurer avec le groupe SAVE.

Enfin, comme vous, nous avons eu plaisir à leur rappeler que leur coactionnaire de Belgian Airport n'avait pas soutenu le report du master plan, et que dès lors, même dans leur société, il y avait division entre le
holding et le groupe SAVE. Voilà ce qui a été communiqué de manière brève, ferme, décidée et avec la détermination qui nous anime, Rudy Demotte et moimême, en ce qui me concerne depuis 10 ans, pour
valoriser ces aéroports.

Ils connaissent le menu et nous attendrons leur réponse.

 

Réplique du Député A. TANZILLI 

 

Merci pour vos réponses, Monsieur le Ministre. Tout d'abord, je vous rejoins sur la remarque préliminaire, les textes de loi sont là. Audelà de cela, l'éthique et la déontologie des administrateurs publics devraient imposer à certains d'entres-eux de garder leurs réflexions pour l'intérieur du conseil d'administration, plutôt que de souffler sur des braises, surtout qu'au-delà du plaisir d'attiser une polémique politicienne, je suis absolument convaincu qu'ils ne font pas l'intérêt, ni de l'organe qu'ils représentent, ni de la Région wallonne, en agissant de la sorte.

 

Cela étant dit, vous avez raison de parler d'un projet industriel. Dans une Wallonie qui, on le regrette assez
souvent, se désindustrialise, a des difficultés à trouver des solutions pour les emplois ouvriers et
manutentionnaires, BSCA, c'est un véritable projet industriel, c'est un véritable créateur de valeur ajoutée,
c'est un véritable pourvoyeur d'emplois pour la région, directement et indirectement. Il suffit de se rappeler
l'équation relativement simple qui veut que chaque avion basé à Charleroi représente directement et indirectement entre 150 et 200 emplois pour se rendre compte de combien la concrétisation de l'extension du terminal est la montée en puissance à 10-12 millions de passagers a des conséquences directes sur l'économie wallonne et sur l'emploi, particulièrement dans le bassin de Charleroi.

 

Je comprends assez bien que vous ne pouvez pas me dévoiler, même par le menu, l'ensemble de votre
conversation, mais ce qui me semble important, en termes de calendrier, et vous le dites vous-même, depuis leur volonté d'exercer leur put, on a peu entendu parler des administrateurs de la SAVE, si ce n'est via la presse.
Il me parait important que cette position ferme et déterminée, qu'avec le ministre-président vous avez prise au nom du Gouvernement wallon, soit suivie d'une pression constante pour que CAVE ne vous et ne nous
fasse pas lanterner. BSCA a besoin de savoir si ce partenaire qui a été choisi, pour des critères industriels
et de développement économique et commercial, joue toujours bien la même partition, avec les mêmes règles du jeu. Si nous avions voulu un partenaire purement financier, quod non, on aurait certainement pu trouver d'autres partenaires, peut être moins gourmands, qui seraient venus là simplement pour compter les dividendes sur base d'un investissement. Ce n'était pas la volonté de la Région wallonne, ça ne l'est toujours pas. Il est essentiel que SAVE se positionne par rapport à ses intentions pour un partenariat sur 10 ans, 15 ans, dans le développement de l'aéroport.

 

Je ne manquerai pas de revenir sur le sujet prochainement. J’espère que SAVE reviendra rapidement vers vous.

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