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Le manque de campings en Wallonie

28 juin 2010 | Question de M. Maxime PREVOT à M. le Ministre Paul FURLAN

Monsieur le Ministre,

A la lecture d’une étude d’Eurostat, on apprend que seuls 9,3 % des nuitées touristiques dans notre pays se font en camping. A titre de comparaison, ce chiffre atteint 22,3 % aux Pays-Bas, 32,8 % en France et 33,2 % au Luxembourg.

Ce phénomène tiendrait, en partie, au déficit chronique de places de camping dans notre pays, à peine 100.000, soit un septième de ce qui existe aux Pays-Bas. Or nous savons tous qu’un public spécifique existe pour ce type de nuitées, sans pour autant concurrencer les autres lieux d’accueils.

Monsieur le Ministre :

- Avez-vous pu prendre connaissance de cette étude ?
- Disposez-vous d’une ventilation des chiffres par région ?
- Pouvez-vous nous exposer les pistes que vous envisagez afin d’augmenter le nombre et l’attractivité des campings en Wallonie ?


Je vous remercie.

Réponse de M. Furlan, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville


Rapidement, sur la question des Mobilhomes, puisque cela ne faisait pas l'objet de votre question, je répondrai simplement que c'est une vraie problématique. Effectivement, ce type de tourisme se développe et ce d'une manière relativement anarchique. Nous allons probablement mener - je voudrais l'indiquer au conditionnel afin que vous ne me réinterpelliez pas dans un mois pour savoir si c'est fait -, en tout cas sur le Site des Barrages de l'Eau d'Heure, une opération pilote pour un investissement spécifique. Finalement, ils ont besoin de peu de choses : une arrivée d'électricité, de l'eau et une forme de gardiennage contre rémunération. Donc c'est à l'étude, en tout cas, sur le Site des Barrages de l'Eau d'Heure.

Je ne désespère pas que cela puisse se développer ailleurs, si tant est que notre initiative trouve un écho favorable. Pour les Mobilhomes, je pourrais développer, mais comme ce n'était pas l'objet de la question, vous me permettrez de ne pas le faire ici. Je pense que c'est effectivement un créneau à suivre dans les prochaines années pour le développement touristique en Wallonie.

En ce qui concerne la question relative à l'attractivité des campings, je peux vous informer d'un certain nombre d'éléments.

D'abord, entre 2000 et 2010, le nombre de terrains de camping autorisés en Wallonie - vous parliez de la politique de mon brillant prédécesseur - est passé de 318 à 221, soit une diminution de près de 30 %. Parallèlement, le nombre de terrains de camping toujours existants ne détenant plus d'autorisation est, quant à lui, passé de 73 à 97. Vous voyez le phénomène des vases communicants.

Les chiffres du camping wallon à ce jour, en termes de places-lits, s'élèvent à 135.936. Ces chiffres ne correspondent pas à ceux d'Eurostat, lesquels parlent de 100.000 places-lits pour l'ensemble de la Belgique. Il y a donc une différence.

Selon mes services, la Belgique ne reprendrait dans ses statistiques que les places des seuls emplacements « libres », dits de passage, qui sont aptes à accueillir des touristes itinérants.

En d'autres termes, cela veut dire que la caravane résidentielle n'est pas reprise comme une place de camping. Ce qui vient évidemment perturber le nombre de places disponibles. Donc, le chiffre wallon, c'est 135.936.

Petite analyse, si vous le voulez bien, des causes de la diminution du nombre de campings autorisés en Wallonie.

Cette diminution généralisée s'explique par plusieurs facteurs, dont :
- l'important travail fait par mes prédécesseurs, de mise en conformité aux normes d'équipement et de confort touristique des terrains de campings en Wallonie mené depuis plusieurs années par les Ministres et plus singulièrement par le Commissariat général au Tourisme, a eu pour conséquence une amélioration sensible de la qualité de ceux-ci mais également le retrait de l'autorisation touristique pour un certain nombre d'entre eux, gérés de manière trop peu professionnelle ;
- la nécessité de rencontrer les standards européens de protection de l'environnement et de sécurité des touristes au travers de nouvelles réglementations.

À titre d'exemple, on peut relever notamment :
- l'attestation de sécurité incendie obligatoire depuis 2005 pour tout terrain de camping entraîne parfois des coûts importants ;
- le permis d'environnement que doit détenir tout exploitant de terrain de camping depuis 2003, entraînant parfois la nécessité de création d'une station d'épuration.

Il est évident que l'ensemble de ces normes de sécurité, dans le durable, de qualité, va dans le sens d'une amélioration de l'accueil, la sécurité, de la qualité et de la protection de l'environnement et donc, du consommateur campeur, mais a nécessité de la part de nombre d'exploitants des investissements financiers conséquents bien que subsidiés par la Région wallonne, mais qui font qu'un certain nombre d'investisseurs dans les campings sont découragés par les investissements réalisés, soit la mise en conformité décourage aussi et certains préfèrent fermer, voire ne plus avoir l'agrément touristique. Convenons également qu'il y a eu certains abus dans le domaine et je pense - je suis détaché de toute ligne politique personnelle puisque mes prédécesseurs qui ont mené cela sont Serge Kubla, en passant par Benoît Lutgen - je crois que le secteur avait besoin d'une adaptation.

D'après le Commissariat général au Tourisme, en charge de la mise en œuvre de la réglementation, il apparaît - le tout, c'est de savoir s'il y a suffisamment de places de camping - que la Wallonie ne souffre aucunement d'un manque de place de camping. Cet avis est partagé par la Fédération professionnelle Walcamp, laquelle a été interrogée dans le cadre de la préparation de ma réponse.

Celle-ci confirme qu'en moyenne, le nombre d'emplacements est actuellement suffisant, et peu de campings peuvent prétendre être complets ou saturés, même au cours de la meilleure saison.

La création de nouveaux terrains de campings en Wallonie ne m'apparaît dès lors pas aux professionnels - et je me fais d'ailleurs leur écho - comme la solution, sans toutefois m'y opposer. Lorsqu'il y a un investisseur, je ne lui dis pas qu'il doit s'en aller. Le renouvellement d'un produit, fût-il un terrain de camping, postule la disparition des établissements désuets et l'apparition de nouveaux concepts.

L'avenir s'oriente plutôt, vu les investissements à consentir par les nouveaux investisseurs, plutôt vers une extension de campings existants - je pense que là, l'investissement au lit créé est beaucoup moins important que dans un nouvel investissement - et sur l'amélioration indispensable de la qualité de l'accueil dans les campings. On sait qu'aujourd'hui, le campeur n'est plus le campeur des années 1960-1970, qui faisait du stop pour rejoindre son emplacement de camping - ce que j'ai moi-même pratiqué - mais aujourd'hui, si vous n'avez pas de piscine, de restaurant, des douches convenables... On a tous connu des campings où on se lavait à l'eau froide, je pense que cela ne correspond plus à l'exigence touristique actuelle et donc, l'imposition de normes était une nécessité, elle engendre des coûts, cela réduit le nombre de campings et pour l'avenir, me semble-t-il, c'est l'extension de structures existantes qui offre des capacités de return sur l'investissement à mon avis suffisant.

Le camping en Wallonie est vivant et en constante mutation. Il est en cours de transformation. Il doit évoluer et se professionnaliser. Il doit diversifier son offre en hébergements et faire preuve de créativité dans l'organisation d'un certain nombre d'activités.

Le Commissariat général au Tourisme, associé au Centre d'Ingénierie touristique wallon, s'emploie à accompagner cette évolution positive.


Réplique de M. Prévot (cdH)


En l'occurrence, une réflexion par rapport à la réponse du Ministre qui était assez complète et je l'en remercie. Il y a effectivement eu un gain qualitatif davantage que quantitatif en matière de campings. Pour ne donner qu'un exemple, celui de la Région de Bruxelles Capitale. On avait historiquement un seul camping qui avait même fermé parce que le coût de la mise aux normes était exorbitant, sans parler du fait qu'historiquement, il était localisé dans une zone dite inondable, ce qui n'était peut-être pas nécessairement l'endroit le plus approprié, mais bon.

Toujours est-il que c'est vrai qu'on n'a pas, contrairement à la France, du côté des municipalités, une tradition historique de développement de campings municipaux. Dans beaucoup de communes en France, c'est le cas et il faut bien reconnaître que, ces dernières années, en tout cas depuis plusieurs décennies, la tendance en Belgique a plutôt été au développement de campings à initiative privée davantage que municipale.

Cela serait peut-être intéressant de voir s'il n'y a pas lieu, soit c'est pas le cas parce que, effectivement, il y a une offre et une demande qui correspondent, soit il y a peut-être l'une ou l'autre initiative pilote de développement de campings municipaux qui pourrait effectivement être réimpulsé. Je sais, par exemple, du côté de Namur, que cela fait partie des besoins que l'on doit essayer de rencontrer et à l'égard desquels on est parfois en questionnement et j'ai la naïveté de penser que ce ne serait peut-être pas la seule commune.

Ce serait intéressant à l'instar de ce qui se fait en matière d'accueil pour les gens du voyage, par exemple, d'avoir quelques expériences pilotes et je crois que ce serait une démarche d'ailleurs appréciée au-delà du barrage que vous avez évoqué tout à l'heure, à l'égard des mobilhomes également puisque c'est vrai que là, il y a surtout un accompagnement, une guidance technique qui est recherchée du côté des communes pour pouvoir développer la localisation où cela peut se faire, c'est une chose, mais l'accompagnement, pour voir techniquement ce à quoi il faut penser, c'est une autre chose.

Voilà quelques pistes intéressantes à pouvoir poursuivre ensemble.
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