Le nouveau contrat de gestion et la pérennité du PASS

Monsieur le Ministre,

Le Parc d'aventures scientifiques (PASS) de Frameries a retenu toute notre attention dans le cadre des débats budgétaires en décembre dernier. Le PASS est un outil unique en son genre, en Wallonie, qui permet de susciter auprès des jeunes l’intérêt pour les sciences et les métiers scientifiques. Aussi, il constitue un instrument qui mérite notre soutien dans le cadre d’une politique globale de promotion des sciences.

Suite à un rétrécissement des crédits budgétaires, le secteur était très inquiet et vous avez pu dégager un accord avec le conseil d’administration du PASS de manière à d’une part assurer des solutions tenables pour assurer l’avenir de l’institution et d’autre part permettre la conclusion d’un nouveau contrat de gestion pour la période 2012-2016.

Selon des informations parues récemment dans la presse, le PASS a accueilli, en 2011, 82.000 visiteurs, ce qui représente une augmentation de 11,7% par rapport à 2010. La hausse de fréquentation se traduit dans tous les segments:

• +17,4% d'élèves accueillis (26.000 élèves),
• +9,2% de grand public,
• +35,8 pc de public issu des événements d'entreprises
• et deux fois plus de visiteurs lors de diverses manifestations.

Ces bons chiffres sont de bonnes augures mais ne suffisent pas à rassurer sur l'avenir du Parc confronté à une réduction de son budget qui, rappelons-le, subit une diminution de 22%.

Aussi, je souhaiterais faire le point avec vous de l’état du dossier actuel et vous interroger sur les questions suivantes :

• Confirmez-vous qu’en termes d’emplois, au-delà des trois départs naturels déjà prévus, les pertes d’emplois se limitent à 5 personnes au lieu des 10 personnes prévues initialement ?
• Vous avez pris l’engagement d’octroyer en 2012 une enveloppe de 250 000 euros par an pendant toute la durée du nouveau contrat de gestion grâce à une intervention des départements de la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Pourriez-vous préciser comment les départements de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) vont intervenir dans le financement du PASS ? Quels seront les articles budgétaires concernés en FWB ?
• Ces dispositions seront-elles suffisantes pour assurer la viabilité du PASS ? Certain évoque que la seule piste de survie du PASS est la prise en charge par la Région des 400.000 euros annuels de charge hypothécaire. Cette prise en charge par la Région est-elle envisageable ? Y êtes-vous favorable ?

Merci pour vos réponses.

Réponse du Ministre JM NOLLET

Le PASS occupe une place de premier plan parmi les infrastructures de sensibilisation aux sciences et de diffusion de la culture scientifique et technique de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour cette raison, il est essentiel de consolider la collaboration entre le PASS, l'administration de la sensibilisation au SPW ainsi que les autres opérateurs de cette politique wallonne de sensibilisation que sont l'Euro Space Center de Redu, le Centre de culture scientifique de Parenville et l'Embarcadère des Savoirs de Liège.
 

Une plus grande interaction entre ces acteurs et une possibilité d'exposition itinérante sont à l'étude. Il est
aussi crucial que soit mieux reconnue la contribution des activités pédagogiques du PASS aux objectifs de la
fédération. Je vous renvoie sur ce point à la réponse apportée récemment par ma collègue, Marie-Dominique Simonet en notre nom à tous deux, à votre collègue, Daniel Senesael, au Parlement de la fédération.
 

La direction du PASS tenait, pour cette raison, à ce que la fédération, soit davantage impliquée. Elle l'est
actuellement par l'attribution de 4 emplois « plan Rosetta ». Dans le projet de contrat de gestion que nous
finalisons avec le PASS, et que nous soumettrons prochainement au gouvernement, il est envisagé de renforcer ce lien par une implication accrue au titre pédagogique, culturel et muséal ainsi que par un apport annuel en matière de gestion immobilière à hauteur de 250 000 euros. Voilà comment la fédération y contribue.
 

La Wallonie a pour sa part garanti une subvention annuelle de 3 500 000 euros qui figurera dans le contrat de gestion déposé sur la table du gouvernement. Le PASS a pour sa part identifié des efforts tant en recettes qu'en dépenses, pour équilibrer son budget et en a tenu mon cabinet informé dans le cadre d'une concertation régulière. Ces efforts impliquant de renoncer à l'usage de certains bâtiments et par conséquent de déplacer certaines expositions, une subvention exceptionnelle pour investissement de 360 000 euros est également prévue en 2012 pour faire face à cette réorganisation.
 

Le PASS est arrivé par ce biais à un plan d'affaires réaliste malgré le contexte budgétaire difficile. Il a dû
opérer effectivement, à 5 licenciements dans ce contexte. Je réponds ainsi à Mme Salvi. Sa trésorerie reste
fragile ce qui est l'héritage de la gestion antérieure.
 

Vous vous souviendrez en effet qu'avant 2008, les comptes de résultats ont été déficitaires. La gestion plus
rigoureuse intervenue depuis lors, et qu'il faut saluer a permis de ramener les comptes à l'équilibre même si
l'emprunt destiné à la recapitalisation pèse encore sur la trésorerie. Les charges hypothécaires constituent un paramètre de cette équation. Je m'emploie à explorer avec le PASS et ses banquiers les différentes voies
techniques permettant d'alléger cet héritage du passé.
 

Pour ce qui concerne le nombre de visiteurs, les chiffres atteints ces dernières années indiquent une
stabilisation aux alentours de 80 000 par an. Prenons ce nombre comme base de travail et ne fantasmons pas sur des objectifs manifestement inatteignables tels que ceux qui ont été définis par le passé.
 

Le principe de réalité doit s'imposer tant par une gestion rigoureuse que par une reconnaissance par tous de l'intérêt de maintenir un tel outil de diffusion de la culture scientifique et technique. Je vous demanderais une fois de plus, Monsieur Crucke, de faire le relais auprès de Mme Galand qui voulait supprimer cette institution.
 

Par ailleurs, via le nouveau contrat de gestion en projet, je m'engage, en tant que Ministre de la recherche, à travailler aux côtés du PASS pour encore mieux exploiter cet outil de premier plan dans le cadre de l'ensemble des politiques de recherche, favoriser un maximum de synergies, et ainsi, je l'espère, faire en sorte que le PASS puisse confirmer son niveau actuel de 80 000 visiteurs, voire le dépasser.
 

Madame la Députée, Monsieur le Député, il y a plus de dix ans déjà, la Région, mais aussi la Commune de
Frameries, le Commissariat général au Tourisme, l'IDEA et l'Invest Mons-Borinage, ont contribué à la mise sur pied de cette infrastructure. C'est tous ensemble, et avec l'apport nouveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qu'ils et elles en ont assuré la pérennité.
 

Quant à la commune de Frameries, j'ose croire qu'elle fera également un effort, en renonçant à ses
additionnels au précompte ainsi qu'à sa taxe sur les spectacles et divertissements. A la lumière des efforts
effectués par la Région et la Fédération Wallonie-Bruxelles, je ne doute pas que la commune, qui siège au CA du PASS, saura se montrer solidaire, elle aussi.
 

Aussitôt les discussions en cours avec les banquiers bouclées, je ne doute pas que nous pourrons border et
approuver l'ensemble des conventions, et assurer le redéploiement de cet outil auquel je tiens, par le potentiel de diffusion qu'il représente et par la qualité du personnel qui y travaille.

 

Réplique de la Député V. SALVI

Je serai brève, M. le Ministre. je constate que vous avez les choses bien en mains sur ce dossier particulier du PASS et que sans doute, il fallait un électrochoc. J'ai entendu M. Crucke dire effectivement qu'il fallait des efforts des deux côtés et je pense que le conseil d'administration a bien saisi tous les enjeux du dossier, le pourquoi des efforts consentis. Je vois qu'au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles et au niveau de la Région wallonne, il y a une vraie volonté de maintien et surtout de développement de l'outil. Je pense aussi qu'on pourrait franchement dépasser les 80 000 visiteurs, mais cela ne peut se faire qu'avec une étroite collaboration entre le conseil d'administration, vous-même et en tout cas, avec l'ensemble de la dynamique qui est aujourd'hui mise en place et donc, j'espère très franchement que les choses pourront aller de l'avant. Quant à la commune, je pense qu'on a quelques relais, les uns les autres là-bas et il serait important qu'on puisse les actionner. Parce que tant qu'à faire des efforts, je pense effectivement que l'ensemble des partenaires doit pouvoir en faire.