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Le placement de silhouettes mobiles à des fins de sensibilisation à la sécurité des piétons

22 septembre 2010 | Question orale de Mme Christine SERVAES à M. le Ministre Benoit LUTGEN

Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
chers Collègues,

je voudrais vous parler d'abord d'une expérience qui se passe actuellement en Angleterre. Si je parle de l'Angleterre, c'est parce qu'elle en haut du classement européen des pays qui ont un taux de morts sur les routes le moins élevé.

Cette étude porte sur la disposition d'arbres au bord des routes. Elle rapporte qu'une lignée d'arbres le long d'une chaussée permettrait de réduire de 20% le nombre d'accidents et de diminuer la vitesse moyenne de l'automobiliste de 3 à 5 km/h à cet endroit précis.

Concrètement, l'idée est de jouer sur les effets « porte » qui consistent à donner l'impression au conducteur que la chaussée se rétrécit ou qu'il augmente sa vitesse. Cela se traduit pratiquement par deux méthodes. La première serait de rapprocher au fur et à mesure les arbres du bord de la route, l'autre, de rapprocher petit à petit les arbres les uns des autres. Sous l'effet de la vitesse, ils défilent donc plus vite d'une part et créent une sorte de tunnel d'autre part. Mais il n'y a pas que les arbres qui peuvent jouer cet effet « porte ». Les îlots ou un changement contrasté de lumière peuvent aussi avoir le même effet sur le conducteur.

Il est vrai que les arbres peuvent aussi être fatals en cas de collision et c'est la raison qui a justifié le fait que plusieurs routes bordées d'arbres aient été fortement élaguées.

Monsieur le Ministre, mes questions sont les suivantes : quelle est la réflexion de votre Administration à ce propos ? Une telle analyse, une telle étude a-t-elle déjà eu lieu chez nous ? Si oui, partagez-vous les mêmes conclusions que l'étude anglaise ? Quelles sont les méthodes privilégiées par votre Administration en termes d'aménagements routiers afin de limiter la vitesse sur les routes wallonnes, par exemple, à l'entrée des agglomérations ?

J'enchaîne avec ma seconde question pour vous parler d'une étude qui est menée en Allemagne où les autorités ont décidé de placer des silhouettes humaines mobiles indiquant le lieu d'un accident de piéton dans les rues de ville et ce, à des fins de sensibilisation.

De couleur verte, elles permettent d'attirer l'attention du piéton et des autres usagers de la route, par exemple, à la hauteur d'un passage piétonnier dangereux. Cette initiative mériterait, à mon sens, d'être étudiée. Le rapport coût est faible et me semble tout à fait intéressant. Bien sûr, notre attention au volant est déjà perturbée par de nombreux objets. Pour éviter la « pollution visuelle » que ces silhouettes pourraient donc représenter aux yeux de certains et maintenir l'effet interpellant de celles-ci, elles pourraient être posées à différents intervalles de temps.

Pensez-vous qu'il est nécessaire d'implanter ce même type de silhouette sur nos routes ?

Je sais qu'il y a déjà eu pas mal d'efforts, notamment en matière de protection et d'éclairage des passages pour piétons. Quelles sont les autres initiatives envisagées par votre Administration afin d'agir en faveur de la sensibilisation des piétons à la sécurité routière ?


Réponse de M. Lutgen, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine



Par rapport à la première question concernant les « effets de porte » sur les routes wallonnes, la Direction générale des routes et mon Cabinet ont bien connaissance de l'étude anglaise que vous évoquez, ce qui n'est pas le cas pour l'étude allemande.

Dans celle-ci, il est effectivement évoqué que la présence d'arbres le long des routes engendrerait une diminution de la vitesse moyenne de l'ordre de 3 à 5 km/h. Comme l'on passe généralement d'une limitation de 90 à 70 km/h ou de 70 à 50 km/h, soit un différentiel de 20 km/h, ces effets peuvent être qualifiés de limités mais intéressants si l'on vise uniquement une réduction de la vitesse dans les entrées d'agglomérations.

La dangerosité de ces dispositifs en cas de sortie de route, vous l'avez soulignée, est par ailleurs bien réelle. Les collisions contre des obstacles latéraux représentent environ 50% des tués en Wallonie. Spécifiquement, les collisions contre les arbres représentent 4% des accidents corporels mais plus de 12% des morts sur nos routes. Cela n'est pas rien. Cela montre l'importance d'être particulièrement attentifs à la problématique, à l'enjeu ou au défi des obstacles latéraux.

De plus, ces aménagements sont contraires aux propres normes anglaises de conception et d'aménagement des routes et de leurs abords. Je rappelle qu'il s'agit d'une expérience isolée. Cela ne signifie donc pas qu'elle servira de référence en Angleterre. Cela étant, c'est important de pouvoir suivre l'ensemble des éléments et de voir quels sont les effets positifs de ce type d'aménagement et, le cas échéant, de l'envisager dans d'autres endroits et que nous puissions en tirer des conclusions.

Cela étant, j'ai par ailleurs demandé que l'on puisse favoriser au maximum les autres moyens qui peuvent être utilisés comme « effets de porte » notamment le rétrécissement progressif de la voirie avec élargissement des accotements, l'utilisation de marquages routiers et la mise en œuvre de massifs de buissons ou d'arbustes pour resserrer la perspective. Cela évite d'avoir un obstacle trop important en cas de choc mais on peut quand même créer cet « effet de porte ».

Concernant la deuxième question sur le placement des silhouettes mobiles à des fins de sensibilisation et à la sécurité des piétons, j'ai demandé à mon Administration - c'est l'intérêt des questions des parlementaires, puisque nous n'avons pas connaissance de cette initiative allemande - qu'un rapport soit réalisé sur cette initiative. Il faudra notamment vérifier si ces silhouettes vertes ne constituent pas un obstacle visuel pour les piétons et une « pollution visuelle » supplémentaire pour les conducteurs qui sont déjà fort sollicités.

Je rappelle qu'au-delà de la signalisation, la sécurisation de l'ensemble des passages piétons passe surtout par :
• la suppression des passages non crédibles ou inutilisés ;
• le déplacement de certains d'entre eux ;
• l'examen des itinéraires piétons ;
• la réalisation de trottoirs praticables, etc.

Par ailleurs, un guide sur le thème des traversées piétonnes a été édité par la Direction générale des routes. Il traite des différents types de traversées piétonnes, des conditions d'implantation, de la conception de ceux-ci et des aménagements de ces traversées. Ce guide a été envoyé aux zones de police et aux différents gestionnaires de voirie. Il est également disponible sur le site Internet http://routes.wallonie.be

Enfin, je vous rappelle que la plupart des passages pour piétons aux abords des écoles ont déjà été aménagés (barrières, éclairage, etc.). J’ai d’ailleurs donné les chiffres à M. Binon. Je ne les ai plus mais... Donc, les routes régionales comptabilisent 751 passages piétons aux abords d’écoles et parmi ceux-ci 522 ont été sécurisés dont 400 aménagés avec barrières. De plus, 229 passages pour piétons doivent encore recevoir ce type d’aménagement durant l’année 2011. C’était par rapport à la question budgétaire d’hier avec la réponse déjà aujourd'hui, c’est magnifique.

Dernier élément sur ces silhouettes, ici c’est dans le cadre spécifique des passages pour piétons. Par contre, ces silhouettes, comme elles sont d’ailleurs utilisées en France, vous l’avez déjà certainement vu le long de certaines voiries et grands axes autoroutiers pour indiquer qu’il y a eu une personne tuée à cet endroit-là, on envisage de mettre cela en place avec une association. Cependant, on doit être très attentif et parcimonieux dans l’utilisation de ce type de silhouette puisqu’on voit que cela a un effet au départ important au niveau de la prévention et de l’attitude et du comportement des automobilistes lorsqu’ils voient ce type de silhouette, et puis, il y a le risque qu’une certaine habitude s’installe. Par après, on ne voit plus ce type de silhouette et on a encore le même comportement. Ce type de silhouette n’est pas suffisant à lui-seul. Par contre, cela peut avoir un effet de complément à condition qu’il y ait un renouvellement et qu’on puisse attirer l’attention sur d’autres points pour ne pas que cette habitude puisse se créer.

Voilà ce que je pouvais vous dire en vous remerciant chaleureusement puisque cette partie sur les passages pour piétons peut être très intéressante au niveau de ce qui être en train d’être fait en Allemagne et de voir comment on peut, nous, l’implanter, le cas échéant, chez nous.

Mme Servaes (cdH)


Je remercie M. le Ministre pour ses réponses. Je pense qu’il est utile de prendre connaissance, effectivement, des résultats des différentes études dans les différents pays. Mais il n’y aura pas une solution miracle qui va baisser notre taux de mortalité sur les routes comme cela d’un coup. Je crois qu’il faut aller chercher des idées à gauche et à droite. C’est important. Et c’est vrai qu’il y a déjà eu pas mal de choses pour les passages pour piétons. Je souhaite évidemment que l'on continue dans cette voie.
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