Aller au contenu. | Aller à la navigation

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    François DESQUESNES

     

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    André ANTOINE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Christophe BASTIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    René COLLIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Benoît DISPA

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Anne-Catherine GOFFINET

     

  •  
    Bienvenue sur notre site  !

     

    Alda GREOLI

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Julien MATAGNE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Marie-Martine SCHYNS

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Mathilde VANDORPE

Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Archives Questions orales Le refus, par la Région wallonne, d’un investisseur privé belge pour la Sonaca

Le refus, par la Région wallonne, d’un investisseur privé belge pour la Sonaca

25 juin 2013│ Question orale d'A. TANZILLI au Ministre MARCOURT - Réponse disponible

Madame la Présidente, Monsieur le Ministre, Chers Collègues,

Depuis 2007, la Région wallonne cherche bien légitimement à ouvrir le capital de la Sonaca (qu’elle possède à plus de 90%) à un partenaire privé, (en-dessous des 50%). Pour ce faire, elle a mandaté la banque d’affaires Rotschild. En 2011 la piste du fonds d’investissement français ACE Management, actif dans l’aéronautique, avait été évoquée avec insistance et vous aviez confirmé avoir amorcé de véritables négociations avec celui-ci. Mais cette piste avait finalement du être abandonnée d’un commun accord, notamment parce que ACE était devenu trop exigeant.

Depuis lors, les recherches continuaient donc mais tout portait à croire qu’aucun partenaire sérieux n’avait pu être à nouveau trouvé, ne serait-ce que pour lancer une négociation un peu plus formelle. D’ailleurs, le 29 mai dernier, en réponse à des questions d’actualité, vous indiquiez (et je vous cite) « qu’aujourd’hui, il n’y a pas de dossier ouvert, il n’y a pas de négociation construite avec qui que ce soit » et que vous n’aviez « aucun dossier vous permettant de passer au Gouvernement ».

Pourtant, la semaine dernière, on apprenait que vous auriez écarté à deux reprises au cours de cette période la piste d’un groupe d’industriels belges (pilotés par Olivier Goldberg et Laurent Levaux). Ceux-ci avaient déposé une première offre en octobre 2010, des négociations avaient été amorcées pour finalement être interrompues par la Région en janvier 2011 (lorsque vous avez annoncé publiquement les discussions poussées avec ACE). Puis, suite à l’échec de la piste « ACE », vous auriez relancé les contacts avec ce même tandem d’industriels belges au point d’en arriver à un accord de principe en juin 2012. …Mais c’est alors que vous auriez rompu à nouveau les discussions.

Dès lors, j’aurais voulu avoir de votre part quelques précisions sur ce dossier : tout d’abord, me confirmez-vous les quelques éléments que je viens d’évoquer très brièvement ?

Mais surtout, j’aurais voulu connaître les raisons qui vous ont conduit à rompre ainsi les négociations avec ce groupe d’industriels belges dont l’offre semblait à première vue solide, crédible, avec une vision industrielle à long terme, le maintien de l’emploi, la garantie d’un ancrage local et le maintien du siège social et du centre de compétences à Gosselies. …« Que demander de plus ? » ai-je envie de dire ! Confirmez-vous que cette offre garantissait de la sorte le respect de toutes les conditions wallonnes (des pré-requis que vous avez maintes fois répétés et que nous avons toujours soutenus car ils nous semblent à nous aussi nécessaires pour ne pas « brader » l’entreprise ou mettre en danger ses travailleurs) ? Et si oui, qu’est-ce qui a empêché la finalisation d’un accord qui semblait à portée de main en juin 2012 ?

Enfin, pouvez-vous m’indiquer ce qu’il en est aujourd’hui de la poursuite de la recherche d’un partenaire privé ? D’autres investisseurs sont-ils toujours en discussion avec la Région wallonne ? Quelle est la nature de ces diverses négociations ? L’offre (améliorée ou non) de ces investisseurs belges rejetés par le passé pourrait-elle à nouveau être examinée et discutée ? Faut-il vraiment se résoudre à oublier cette option ?

Quoi qu’il en soit, je reste convaincu qu’il faudra parvenir rapidement à trouver un partenaire privé fiable pour la Sonaca. La Région ne peut pas jouer éternellement le rôle d’unique actionnaire et se voir obligée d’intervenir régulièrement, de devoir recapitaliser à partir des fonds publics. La Sonaca constitue un véritable succès de notre industrie et je me réjouis qu’elle ait pu renouer avec les bénéfices, signe de la bonne santé retrouvée de l’entreprise. Mais celle-ci évolue dans un secteur hautement compétitif : cette ouverture au privé doit donc être une priorité pour la stabiliser, assurer son avenir sur le long terme et garantir les investissements nécessaires à son bon développement. Et dans ce contexte, quoi de mieux –pour une fois !– qu’un partenaire privé belge, garantissant l’ancrage de l’entreprise en Wallonie et le maintien du centre de décision et de l’emploi à Gosselies ?!
 

Réponse du Ministre MARCOURT : 

Monsieur le Député, j'avoue que je ne sais pas comment je dois répondre à ce qui m'est posé comme question. J'ai l'impression de lire un roman. Nous venons d'être autorisés par l'Union Européenne à convertir un peu moins de 50 millions d'euros. Il s'agit de prêts donnés par la région. On va les convertir pour permettre à l'entreprise de remonter ses fonds propres. Ce n'est pas la première fois que la région aide l'entreprise. Alors, lorsque vous dites qu'on ne peut pas continuer à la soutenir, si la région ne l'avait pas soutenue, je ne vous dis pas ce que vous auriez vécu vous dans la région de Charleroi. J'ai pensé, peut-être plus que d'autres, à l'intérêt des travailleurs et consolider l'entreprise. Deuxièmement, ce qui est écrit dans les journaux – moi je n'empêche jamais les journalistes car ils publient en général ce qu'on leur dit souvent – mais ici, on est hors épure.

Vous avez dit, c'est votre responsabilité, que c'est un dossier crédible, sérieux, avancé. J'aimerais que vous me le présentiez et je dois dire que des noms ont étés cités dans les partenaires qui démentent avec la plus grande sévérité ce qu'on leur fait dire ou le rôle qu'ils ont joué. Y a-t-il des gens qui sont intéressés pour participer
au développement de la Sonaca ? Y a-t-il eu aujourd'hui un dossier finalisé permettant de prendre attitude ? Non. Chaque fois que l'on ébruite des choses, je vous rappelle que, dans beaucoup de cas ce sont des groupes cotés en Bourse, à l'exception de Private Equity. Dès qu'une société est cotée en Bourse et qu'on lui dit qu'elle a un projet, elle doit aller se justifier devant l'autorité de marché. Cela ne rend pas les choses aisées. Donc, un, la Sonaca est une société qui, après avoir vécu – et en neuf ans de mandat, j'ai dû passer par tous les éléments – des plans de restructuration, des plans de réembauche suivis immédiatement de plans de restructuration, le changement de l'administrateur délégué que j'assume pleinement, un nouvel administrateur délégué, un nouveau plan, le retour vers
des marges opérationnelles positives qu'il faut amplifier, nous sommes dans un secteur en haut de cycle, il faut
générer plus de rentabilité encore aujourd'hui. Il y a des contrats exceptionnels, un savoir faire exceptionnel, la
volonté de maintenir le QG à Charleroi – pas seulement le QG – je voudrais que les travailleurs travaillent et
assemblent et continuent à le faire. Que ce soit le coeur des choses. Dans un dossier de cette complexité, venir dire il y avait une sorte de chevalier blanc qui allait tout régler, c'est du roman, ce n'est pas exact.
 

Aujourd'hui, j'ai lu l'interview de l'administrateur délégué disant « nous avons le temps devant vous », ce
qui n'est manifestement pas votre opinion puisque vous dites qu'il y a urgence à passer la main. La région est-elle disponible pour trouver un partenaire industriel ? Oui. Je l'ai toujours dit. Dans l'évolution du monde aéronautique qui fait qu'aujourd'hui, nous passons d'une intégration verticale à – comme dans le secteur automobile où lesconcepteurs d'avion les conçoivent et les assemblent,mais entre le deux, sous-traitent l'ensemble de laproduction de pièces – l'installation d'un certain nombre de conglomérats qui sont ce qu'on appelle les tire one etqu'il faut envisager l'évolution du monde aérien. Nous avons une chance inouïe, c'est le caractère critique des pièces que nous faisons à Sonaca. Le savoir-faire qui est là-bas est probablement un des savoir-faire uniques au monde, à l'exception d'une entreprise aux États-Unis qui travaille pour Boeing. L'évolution des matériaux étant un véritable challenge dans un certain nombre d'avions de plus petite taille, on passe de plus en plus au composite. Nous avons là enclins à faire un travail critique. Tous ces éléments pour vous dire que nous sommes face à un dossier complexe. Oui, les choses vont mieux, l'administrateur délégué a dit que nous avions le temps. Le fait que l'Europe vient de nous autoriser à convertir 50 millions de l'argent de tous les Wallons au capital. Cela veut dire que, lorsque nous allons vendre, nous allons faire une croix sur ces 50 millions supplémentaires. En partie en tout cas. C'est un dossier complexe, qui, je pense, mérite la sérénité en accord avec les organisations syndicales. J'ai dit qu'il y a pour moi la volonté de continuer à travailler. De travailler dans la discrétion, parce que, dès qu'un article de presse sort, l'investisseur s'enfuit. Il y a des gens qui sont intéressés par ce dossier qui est complexe, mais sur lequel nous venons de travailler et pour lequel l'avis, l'accord de la Commission européenne vient de lever, à mon avis, un point
important qui était la nature de cette dette de la Sonaca à l'égard de la région. Aujourd'hui, étant remontés en haut de bilan, je dirais que nous avons pu régler cette question. Il nous appartient maintenant, parce que nous avons un gros contrat, et j'en suis vraiment heureux, d'avoir pu négocier ce contrat avec Embraer. Comme vous le savez aussi, un contrat dans l'aéronautique commence à coûter avant de rapporter. Le fait de pouvoir être effectivement considéré comme une entreprise saine va permettre aux pouvoirs publics d'aider une entreprise par des avances récupérables à financer son investissement qui, effectivement, doit pouvoir lui rapporter un milliard de dollars.

L'ennui de tous ces contrats, des contrats à long terme, libellés en dollars, c'est que nous travaillons en zone euro avec des salaires payés en zone euro. Pour vous dire, nous continuerons, je confirme le message que j'ai envoyé aux travailleurs devant vous : toute personne qui pense qu'elle a une bonne idée pour permettre de maintenir l'emploi à Charleroi et de développer l'entreprise est la bienvenue. Nous ne rejetons jamais personne. Cela dit, au moment où je vous parle, je n'ai jamais été en position de saisir le gouvernement pour dire « j'ai aujourd'hui quelqu'un qui répond à tous mes critères et qui me permet de donner un accord et donc d'aller voir les syndicats ». J'ai promis que, dès après le gouvernement, ce serait, excusez-moi d'avoir mis le parlement après, mais du moins de parler aux travailleurs. Je pense que ce sont eux qui sont évidemment les premiers concernés par leur emploi et l'avenir de leur entreprise.

Réplique du Député Tanzilli :

Vous parlez de roman, mais j'ai surtout l'impression que vous avez romancé ma question parce que, tout d'abord, je n'ai jamais dit que la Wallonie devait arrêter de soutenir. Relisez la question. J'ai simplement dit que la Wallonie est toujours dansn le capital à 90 % et que, tout en gardant une part majoritaire, il devenait nécessaire d'envisager, et tant mieux si nous sommes dans un cycle à haute conjoncture pour cette entreprise, de penser de s'adjoindre à un actionnaire privé, fiable dans ce domaine hautement compétitif et hautement changeant. Tout d'abord, je n'ai jamais dit qu'il y avait un dossier crédible et sérieux. J'ai repris un article de presse. Il me semble que c'est encore toute la légitimité de ce parlement de pouvoir vous interroger lorsqu'une information est relayée par les organes de presse. Je vous ai demandé ce qui en était de ce dossier.


Je comprends entre les lignes qu'il s'agissait, au bas mot, d'un canard. Je vous remercie pour votre réponse, mais ne me faites pas dire que j'ai dit, moi, que ce dossier était crédible et sérieux. Je ne l'ai d'ailleurs pas vu. Tout comme je n'ai pas dit qu'il fallait que la Wallonie passe la main. Je pense au contraire qu'il faut continuer à la garder, mais je pense que c'est dès maintenant qu'il faut se poser la question de cette mutation éventuelle du capital. Que c'est dès maintenant qu'il faut réfléchir à comment ce milliard que va rapporter à terme ce gros contrat décroché par la Sonaca, va garantir de l'emploi et pas uniquement dans la recherche et développement, mais aussi de l'emploi manufacturier et ouvrier pour la Sonaca. Autant je m'étonne un peu de la romance que vous avez fait de ma question, autant je vous remercie pour tous les éléments rassurants que vous donnez et je ne manquerai pas de continuer à suivre l'évolution de ce dossier.
 

 

Actions sur le document