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Le soutien à accorder au secteur de la pierre bleue en Wallonie

16 octobre 2007 | Question orale de M. Jean-Paul PROCUREUR à M. le Ministre Jean-Claude MARCOURT

M. Jean-Paul PROCUREUR (cdH)


Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

Les difficultés que connaît le secteur de la pierre bleue en Région wallonne ne sont pas nouvelles. Alors qu'il s'agit là d'un domaine où le savoir-faire de nos artisans et de nos entrepreneurs est légitimement reconnu ; alors qu'il s'agit là aussi d'un matériau noble et durable ; force est de constater que la pierre bleue wallonne subit durement depuis quelques années déjà la concurrence des pierres chinoises.

En effet, la pierre bleue de notre Région ne parvient hélas pas à rivaliser avec ses concurrentes asiatiques au niveau des prix, ces dernières parvenant à se vendre nettement moins cher. Et donc aussi à remporter –fort logiquement– les divers appels d'offres. Un cas emblématique a d'ailleurs récemment défrayé la chronique, le chantier de la Gare des Guillemins à Liège semblant avoir préféré s'approvisionner en pierres asiatiques plutôt qu'en pierres bleues wallonnes « équivalentes ».

Bien sûr, je peux comprendre, M. le Ministre, qu'il est difficile d'agir directement dans un tel dossier afin, par exemple, de limiter les importations de pierres asiatiques ou de soutenir spécifiquement les producteurs wallons. Il y a en effet des règles de concurrence tant belges qu'européennes ou mondiales à respecter. Et agir de la sorte serait immédiatement contesté par nos partenaires et par les diverses autorités de régulation du commerce international. L'accusation de protectionnisme et de distorsion du marché et des échanges serait dans un tel cas légitime et ce n'est donc évidemment pas cette voie que je vous invite à suivre !

Néanmoins, il me semble que d'autres options pourraient être envisageables par la Région (et donc par vous-même) afin de soutenir un secteur si emblématique et aider ses entrepreneurs.

Ainsi, il existe bien toute une série de filières, de clusters, de centres de compétences, qui bénéficient du support et de l'encadrement de la Région et cela pour de nombreux secteurs. Une filière « pierre » spécifique existe d'ailleurs déjà dans le Luxembourg (associant 4 communes et 9 partenaires privés). Serait-il opportun, sur cette base, d'étendre et d'intensifier cette filière à l'ensemble de la Wallonie afin que la problématique de la pierre bleue puisse y être prise en compte de manière optimale ?

Par ailleurs, dans le but d'éviter toute accusation de « protectionnisme », il nous faudrait peut-être agir plutôt au niveau des cahiers des charges, afin d'y insérer des règles et des contrôles de qualité et de durabilité de la pierre nettement plus stricts qu'aujourd'hui. En effet, la plupart des observateurs considèrent que la pierre asiatique est peut-être bien moins chère mais qu'elle est surtout de moins bonne qualité et nettement plus friable. Si les cahiers des charges incluent de tels critères de qualité plus stricts, tout porte à croire que la pierre bleue wallonne pourrait alors redevenir concurrentielle. Est-ce aussi votre analyse ? Comment pensez-vous qu'il soit possible d'insérer de tels critères renforcés ?

Enfin, il ne faut pas oublier non plus un certain problème de fraude et de tromperie sur la marchandise, certains entrepreneurs peu scrupuleux faisant parfois passer de la pierre asiatique comme de la pierre bleue wallonne à des particuliers peu armés pour bien distinguer l'une de l'autre –avec tout ce que cela implique de prix plus élevés pour une qualité moindre. Ne pourrait-on pas dès lors mettre en place une forme de « label de qualité » et « d'authentification », garantissant l'origine et la qualité des pierres vendues en Région wallonne ?

Ce sont là quelques pistes de solutions qui me semblent intéressantes. Quelle analyse en faites-vous ? Comment vous-même voyez-vous l'ensemble de cette problématique ? Comment pensez-vous pouvoir venir concrètement (et rapidement) en aide aux entrepreneurs wallons de la pierre bleue ? En effet, il y a en Wallonie un important savoir-faire –apprécié légitimement par un grand nombre de nos concitoyens– et je crois qu'il serait vraiment regrettable de laisser péricliter un tel secteur de notre économie.

Je vous remercie d'avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.

Réponse

M. le Ministre Jean-Claude MARCOURT


Je ne savais pas que Mme Dethier-Neumann venait de cette région, c'est une surprise.
Il me semble que d'habitude, le Groupe Ecolo est plutôt favorable à la concurrence.
Je voudrais tout d'abord souligner que le secteur n'est pas en crise. En effet, il voit sa production augmenter,
ainsi que le nombre d'emplois.
À Vérone, le 5 octobre dernier, j'ai pu rencontrer les acteurs du secteur dans le cadre du plus grand Salon mondial de la pierre et du marbre. Tout le secteur était présent.
Il est vrai qu'une grande inquiétude se fait sentir par rapport au fait que les produits provenant d'Asie, tant de Chine que du Vietnam, déferlent chez nous. Lors de cette rencontre, nous avons examiné les choses. Il est vrai qu'aujourd'hui, certains pouvoirs publics utilisent encore le critère du prix comme critère déterminant et ne
font pas référence à des critères intrinsèques. Lors de cette rencontre, on a mis en exergue le fait qu'il faut mettre
en évidence les caractéristiques propres des pierres.
Étant donné le problème et le climat des discussions, j'ai fait la proposition de demander à des géologues d'aider les pouvoirs publics dans leur travail.
Concernant les conditions d'exploitation, je suis d'avis que c'est un problème qui dépasse la Wallonie car cela ne concerne pas seulement la pierre bleue.
S'il suffisait d'interdire aux Chinois de venir s'installer pour qu'il n'y ait plus de pierre provenant de Chine chez nous, je serais d'accord d'aller vers ce type de mesure mais, si ces producteurs chinois s'installent ailleurs
en Belgique, le problème reste le même. Nous en avons discuté lors de cette rencontre.
Une rencontre franche et directe entre les différents intervenants, à laquelle doivent être associés les producteurs de pierre et de marbre, permettrait d'assurer la transparence.
Je suis convaincu qu'il ne suffit pas de dire qu'il ne peut plus y avoir de lieu de dispersion des pierres étrangères en Wallonie pour régler le problème. D'autant plus que les pierres arrivent à Anvers.
Concernant la gare de Guillemins, on m'a dit qu'aucune décision n'avait été prise à ce jour. Je reconnais que le fait de vouloir le moins cher est parfois pervers.
Vu le caractère emblématique du bâtiment, je préfèrerais que la SNCB prenne des pierres de chez nous, surtout que ce bâtiment va incarner la modernité. Je serais très heureux si la SNCB prenait cette décision.
Il convient de fixer des critères objectifs pour donner à nos décideurs une vraie capacité de comparaison. Il faut faire le choix de la qualité intrinsèque et c'est pourquoi j'ai proposé de financer une étude pour permettre de comparer la qualité intrinsèque des pierres.

M. Marc de Saint Moulin (PS)


Je remercie M. le Ministre pour sa réponse.
Lors d'une visite à Bruxelles, j'ai constaté que tous les quais des gares bruxelloises étaient en travaux et que les pierres qui allaient être placées provenaient de Chine.
Je vous remercie de souligner que le secteur n'est pas en crise. Le ton alarmiste de M. Procureur m'a surpris car nos carrières engagent.
Je vous remercie également d'établir des critères physiques objectifs qui permettront d'inclure, dans les cahiers des charges, les considérations dont il est question. De cette manière, nous pourrons « privilégier » nos producteurs locaux. Aujourd'hui, on s'arrache les cheveux pour trouver des arguments permettant d'éviter de devoir commander des pierres chinoises.

M. Jean-Paul Procureur (cdH)


Je remercie M. le Ministre pour sa réponse.
Concernant le ton alarmiste, ce n'est pas le mien mais bien celui de l'analyse faite par un industriel de terrain.
J'apprécie le côté constructif de votre réponse.
Concernant la gare de Liège et la question de savoir comment convaincre d'utiliser les pierres de chez nous, ne pourrait-on pas considérer que la pierre qui est extraite de chez nous l'est par la main d'oeuvre de chez nous et donc que la moitié du chiffre d'affaire retourne à nos pouvoirs publics ?

M. le Ministre Jean-Claude Marcourt


J'ai oublié de souligner qu'en matière de patrimoine, nous disposons d'arguments plus faciles à
mettre en oeuvre. En effet, quand il s'agit de reconstruction à l'identique, il est plus difficile d'aller chercher des pierres étrangères. Les pistes sont donc plus concrètes et plus solides pour le patrimoine.
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