Le transport public, notamment ferroviaire transfrontalier belgo-luxembourgeois

M. Herbert GROMMES (cdH)

Le Luxembourg offre à la région transfrontalière belge beaucoup de possibilités en termes d'emploi. Enormément de Belges s'y rendent chaque jour pour gagner leur vie.

Selon le Conseil économique et social de la Grande Région (CESGR), seul 7% des frontaliers utilisent les transports publics, comme p.ex. le train ou le bus, pour se rendre à leur lieu de travail situé au Grand-Duché de Luxembourg. C'est très peu, et cela va à l'encontre d'une mobilité respectueuse de l'environnement.

Une des raisons invoquées est le manque d'offre et de coordination entre les sociétés ferroviaires belge et luxembourgeoise.

Ainsi, on déplore, le matin, le manque de trains disponibles de bonne heure au départ des gares de Trois-Ponts et de Vielsalm où le premier train en direction de Luxembourg est apparemment à 9.45 heures. Par contre, on note deux départs de la gare de Gouvy à 5.42 heures et à 6.42 heures. Par contre, le soir, il y a peu de possibilités pour trouver un train ramenant les passagers à leur point de départ (Gouvy), car la plupart des trains s'arrêtent à Troisvierges, terminus pour beaucoup de trains en provenance de Luxembourg Ville et dernière gare avant la frontière belge. Donc, la plupart des travailleurs transfrontaliers qui décident d'utiliser les trains sont obligés de le prendre à Troisvierges ce qui implique souvent un déplacement plus long et coûteux en voiture - sans parler des problèmes de mobilité à Troisvierges.

Aussi au niveau de la tarification, il n'y a pas de cohérence. Ainsi, le moins cher consiste à prendre, au départ de Gouvy, un ticket de EUR 5,80,- jusque Troisvierges (se trouvant à 7 km) et d'acheter ensuite un billet simple Troisvierges-Luxembourg à EUR 4,-. Au niveau des abonnements, les prix varient fortement du côté belge, d'une gare à l'autre. Gouvy (EUR 63,50,-), Trois-Ponts (EUR 116,50,-) ou encore Arlon (80,- ) et Bastogne (EUR 208,50,-).
Du côté du Grand-Duché de Luxembourg, il existe l'Oeko-pass à EUR 45,-, valable en 2° classe sur tous les réseaux de transport grand-ducaux.

Et s'il existe bel et bien une carte de train mensuelle valable entre des gares SNCB et CR, ainsi que sur tous les réseaux luxembourgeois, l'offre de trains disponibles ne suit pas, et le prix n'est pas très attrayant non plus.

Qu'elle est votre position face aux difficultés rencontrées par le transport ferroviaire transfrontalier en termes d'offre de trains, d'uniformisation des tarifs transfrontaliers,… ? Quelles sont les mesures qui ont déjà pu être prises pour inciter les transfrontaliers à prendre les moyens de transport ferroviaire ?

Est-ce que des études ont été faites concernant l'utilisation de l'offre actuelle en trains à partir de Gouvy ? Est-ce que l'offre des trains peut être augmentée du côté belge, comme le demande un comité des frontaliers d'une grande organisation syndicale luxembourgeoise (plus de trains de départ et d'arrivée à partir de la gare de Trois-Ponts) ?
Est-ce qu'il y a moyen d'établir un prix d'abonnement attractif pour les transfrontaliers se rendant au Luxembourg ?

Bien que les chemins de fer ne relèvent pas de la compétence régionale, seriez-vous disposé à défendre les intérêts de frontaliers belges ? Quelles solutions proposeriez-vous aux instances fédérales pour résoudre les problèmes évoqués ?

Au niveau des TEC, y a-t-il une coopération avec le Grand-Duché de Luxembourg ? Comment la situation se présente-t-elle ? Quel est le taux de fréquentation des lignes de bus transfrontaliers ? Est-ce que les tarifs sont harmonisés ?

Réponse

M. le Ministre André ANTOINE

Comme vous le relevez à bon escient, je ne suis pas compétent pour ce qui concerne la SNCB. En ce qui concerne mes compétences, à savoir les TEC, à l'heure de pointe du matin et du soir, le TEC Namur-Luxembourg exploite cinq lignes rapides vers le Luxembourg. D'autres relations existent en journée entre Arlon et le Luxembourg via les villages.

Depuis mai 2007, les abonnés du TEC qui utilisent le bus pour se rendre à Luxembourg, bénéficient d'un accès gratuit aux autobus urbains luxembourgeois. Pour ce qui concerne la desserte ferroviaire, même si cette politique relève du Fédéral, je ne peux négliger son impact sur la mobilité. En conséquence, je suis intervenu immédiatement auprès de la SNCB pour qu'elle me fasse connaître les possibilités d'améliorer son offre tant sur le plan de la fréquence que des tarifs.

Je ne manquerai pas de vous informer des résultats de cette démarche. La liaison Bruxelles-Namur-Luxembourg est un projet majeur et des travaux ont débuté l'an dernier. Reste la problématique de la circulation des bus sur la bande des pneus crevés. Cela permettrait de gagner en rapidité et en efficacité.