Les chèques-formation Langues destinés aux entreprises

M. Benoît LANGENDRIES (cdH)

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

Vous nous avez dit en commission que les chèques-formation Langues connaissaient un franc succès au point de faire exploser le budget prévu.
Le budget alloué en 2007 à FOREM formation prévoit des crédits à hauteur de 8.993 milliers EUR pour les chèques-formation. De même sont inscrits au budget de l'IFAPME 585 milliers EUR pour la mise en œuvre, à destination des indépendants, du plan langues du plan Marshall.

Le plan-langues a, entre autres, l'ambition de financer pour les travailleurs 500.000 chèques-formation Langues supplémentaires.

Tout d'abord, pouvez-vous me dire quelle part des crédits alloués au FOREM et à l'IFAPME a été prévue pour les chèques-formation langues destinés au personnel des entreprises (donc, hors bourses d'immersion destinées aux enseignants, étudiants, travailleurs, demandeurs d'emploi ; hors formations intensives pour demandeurs d'emploi ; hors bourses AWEX) ?

Je voudrais savoir aussi

* si un plan de communication a été mis en place pour la promotion de ce nouveau dispositif, lequel, et s'il est jugé satisfaisant ;
* combien de chèques-formation Langues ont été " achetés " par les entreprises depuis qu'ils ont été créés ;
* si on peut avoir une idée du type d'entreprises demanderesses et de la répartition des " commandes " entre les 5 catégories d'entreprises prévues par le système.


Enfin, puis-je vous demander, Monsieur le Ministre, comment vous voyez l'avenir de ce dispositif : comptez-vous l'étendre, le recadrer ? Ferez-vous pour le budget 2008 des demandes de crédits supplémentaires pour cette action ?

Ceci dit, il n'est sans doute pas inutile de rappeler que ces efforts magnifiques de la Région wallonne pour améliorer les compétences linguistiques des (futurs) travailleurs pourraient sans doute être réduits si la formation initiale délivrée par l'enseignement obligatoire atteignait mieux ses objectifs. N'y aurait-il pas, de la part de la Région wallonne, des démarches en ce sens, à entreprendre en direction de la Communauté française pour qu'on remette à plat les modalités, les méthodes de l'enseignement des langues, tant dans l'enseignement de transition que dans l'enseignement qualifiant (sachant que l'enseignement en immersion, présenté comme un idéal, ne peut être une solution généralisable) ?

Je vous remercie déjà de votre écoute et de votre réponse.

Réponse

M. le Ministre Marc TARABELLA

Je tiens tout d'abord à préciser l'articulation des budgets.
Le budget de 8.993.000 euros que vous citez concerne les Chèques-Formation « classiques ». Quant aux Chèques-Formation en langue, il s'agit d'une mesure prévue par le plan Marshall, Axe 5, « Susciter des compétences pour l'emploi », Mesure 5.2 « Lancer un plan langue ».
L'objectif à atteindre, en nombre de Chèques, est de 500.000 Chèques-Langue en 2009. Les objectifs annuels, et donc les budgets correspondants, ont été prévus de manière croissante pour atteindre cet objectif global.
Ainsi, l'objectif 2006 était de 45.000 Chèques-Langue pour un budget de 675.000 euros. En 2007, l'objectif est de 75.000 Chèques-Langue, pour un budget de 1.185.000 euros.
Pour atteindre l'objectif de 500.000 Chèques-Langue en 2009, les objectifs 2008 et 2009 devraient logiquement être de 160.000 et 220.000 Chèques-Langue.
Concernant la communication, la cellule Chèque-Formation de Forem Conseil a réalisé un premier mailing d'information en novembre 2006, à destination de quatre publics différents :
1. les entreprises clientes et actives dans le dispositif
2. les indépendants clients et actifs dans le dispositif
3. les entreprises non-clientes
4. les indépendants non-clients

Des affiches promotionnant le dispositif des Chèques-Formation en Langue ont été réalisées et diffusées auprès des centres agréés en août 2006. De nouveaux mailings sont prévus pour novembre 2007 et février 2008.
Concernant l'utilisation des Chèques-Formation Langue, en 2006, 52.122 Chèques-Formation en Langue ont été achetés par 1.187 entreprises. L'objectif de 45.000 a donc été dépassé. Concernant l'année en cours,
45.318 Chèques-Langue ont été émis, et donc achetés, au 30 septembre 2007.
Le dispositif prévoit cinq catégories d'entreprises en fonction de leur taille :
1. Entreprise employant de 0 à 1 personne
2. Entreprise employant de 2 à 50 personnes
3. Entreprise employant de 51 à 100 personnes
4. Entreprise employant de 101 à 200 personnes
5. Entreprise employant de 201 à 250 personnes
Si l'on prend les chiffres de l'année 2006, 40 % des entreprises consommatrices de Chèques-Langue relèvent
de la première catégorie, c'est-à-dire les entreprises unipersonnelles, et 52 % de la deuxième catégorie. On constate déjà la même tendance en 2007, même si l'année n'est pas complète.
Deux secteurs d'activité en particulier ont consommé plus de la moitié des Chèques remboursés en 2006 :
- commerce de gros et détail ; réparation de véhicules et d'articles domestiques
- immobilier, location et services aux Entreprises
Enfin, à la question de savoir comment j'envisage l'avenir de ce dispositif, je m'en tiens pour le moment à
l'objectif évoqué tout à l'heure de 500.000 Chèques-Formation Langue à atteindre en 2009.
Si le dispositif a montré un certain succès dès la première année de mise en oeuvre, il ne faut pas perdre de vue que la montée en puissance prévue d'ici 2009 est très importante. Elle nécessite un effort constant des services du FOREM afin de promouvoir le dispositif auprès des entreprises.
Par ailleurs, n'oubliez pas que les textes légaux relatifs aux incitants financiers à la formation des
travailleurs ont été modifiés pour permettre la création des Chèques-Langue, ce qui indique une volonté de ma part de maintenir ce dispositif dans le temps.

M. Benoît Langendries (cdH)

Je remercie M. le Ministre pour le caractère complet de sa réponse. Je ne
connaissais pas les chiffres de 2007, mais il s'agit indéniablement d'une très belle montée en puissance. Il existe néanmoins certains types d'entreprises davantages attirés que d'autres par ce système puisque deux secteurs englobent à eux seuls plus de 50 % des chèques formations. Je plaide donc pour une meilleure répartition des aides entre les secteurs.

M. le Ministre Marc Tarabella

Il est vrai que les chèques sont surtout utilisés au sein des TPE. La raison est simple, c'est qu'il n'y a pas d'alternative. Dans les plus grandes entreprises, il y a toujours bien l'un ou l'autre employé qui parle une langue étrangère.