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Les inquiétudes de la filière bois

08 novembre 2010 | Question orale de M. Maxime PREVOT à Messieurs les Ministres Benoît LUTGEN et Jean-Claude MARCOURT

Messieurs les Ministres,

Depuis bientôt deux ans, les exportations de chêne wallon à destination de la Chine n’ont cessés de croître. Selon la fédération nationale des négociants en bois 30% de la production de bois rond belge part en Asie, soit 35.000 à 40.000 m³ par an. Si le développement de ce commerce représente une opportunité pour nos exploitants forestiers, elle recèle cependant de multiples dangers économiques et écologiques.

Au plan environnemental, tout d’abord, le bois exporté revient le plus souvent sur le marché européen, et donc belge, sous la forme d’un produit fini. Il en résulte un important coût écologique.

Au plan économique, cette flambée pénalise notre filière bois qui se voit privée de sa matière première. Ces entreprises, pour la plupart des TPE familiales, vivent en fonction de leur carnet de commande. Ces dernières ne sont pas en mesure de résister à la concurrence de leurs concurrents asiatiques et ne sont pas équipées pour faire face aux variations de la quantité de travail.

De plus, les entreprises de transformation ne peuvent pratiquer les prix proposées par les producteurs asiatiques. Il en résulte de nombreuses faillites.

Face à ces inquiétudes, les représentants du secteur avancent des pistes : limitation du volume des exportations, meilleur information du client dur l’impact environnemental et valorisation des professions de la filière bois.

Messieurs les Ministres :

- Quelle est votre position par rapport à ces propositions ?
- Envisagez-vous de vous concerter avec les acteurs de ce secteur ?


Je vous remercie.

Réponse de M. le Ministre Benoit Lutgen


Je remercie Monsieur le Président, d'abord, mais aussi Monsieur le Président du groupe cdH du Parlement wallon de m'avoir alerté sur la réalité des difficultés exprimées par le secteur de la filière bois, notamment lors des cinquièmes rencontres filière bois du 29 mars 2010.

Je rappelle certaines dispositions qui ont été prises dans le cadre du nouveau Code forestier qui garantissent, sur le long terme, la production quantitative et qualitative de nos forêts wallonnes pour approvisionner les entreprises de la transformation du bois. Grâce à l'application du Code forestier - votre question permet de répondre à une partie, mais pas à toutes les dimensions que vous relevez avec beaucoup de raison - nous pouvons optimaliser la croissance du bois en qualité et en quantité sur les bons sols forestiers. Nous veillerons à récolter l'accroissement de la forêt grâce au suivi notamment effectué par l'inventaire permanent des ressources forestières qui permet d'avoir le monitoring le plus complet possible. La forêt pourra évoluer de manière à rencontrer des objectifs de multifonctionnalité qui nous sont chers.

Vous posez une question essentielle, la question des exportations de bois wallon vers la Chine sous forme de grumes revient depuis plusieurs années lors des ventes de bois, mais de quelles quantités s'agit-il ?

Qui peut se risquer à donner des chiffres en la matière ? Des données en provenance de l'Institut des comptes nationaux font état de volumes de bois plus élevés en importation qu'en exportation.

Le 24 avril 2010, lors d'une réunion tenue en mon Cabinet, l'Union régionale des entreprises du bois, l'UNEBO, la Fédération nationale des scieries et de Valbois (RND), s'était engagée à fournir pour le 15 juin 2010, une série d'informations de base : les capacités de sciage des scieries wallonnes, l'évolution du nombre de scieries, les volumes achetés par des scieries wallonnes. À ce jour, seule UNEBO a communiqué ses données.

Vous aller me dire que c'est de la mauvaise volonté de leur part. C'est grâce à ces chiffres aussi que nous pourrons prendre des mesures complémentaires, le cas échéant, ou avoir un débat qui est un débat wallon, certes, mais belge et européen, voire mondial.

Je crois que c'est un manque d'outils. Le secteur, d'après les éléments que j'ai, ne dispose pas d'outils suffisamment affinés que pour obtenir des chiffres précis et objectifs. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu la mise sur pied de l'Office économique wallon du bois, avec mon Collègue de l'Economie dont l'une des missions consiste à l'établissement d'indicateurs objectifs des flux de matières premières ligneuses.

D'autre part, il est essentiel de prendre en compte les contraintes visant à limiter des mesures de protectionnisme. L'article 29 du Traité fondamental de l'Union européenne interdit toute restriction à l'intérieur du territoire de l'Union européenne et les règles de l'Organisation mondiale du Commerce doivent également être respectées.

Cela ne veut pas dire que, jusqu'à la nuit des temps - cela m'énerve souvent, cela m'énerve dans le domaine agricole, cela m'énerve dans d'autres domaines - les règles ne sont pas censées évoluer.

Je crois que l’Europe a un rôle très important, au niveau de l’OMC, à jouer demain, que ce soit au niveau de l’agriculture, au niveau de la filière bois. Je ne pense pas, et je crois que vous partagerez mon propos, qu’on pourra réussir le défi à la fois économique, d’emploi et climatique, sans passer par un nouveau mode d’organisation au niveau de l’OMC, qui tient compte de la réalité de ces importations-exportations et qui permet de mieux répondre, non pas par du protectionnisme abrupt et parfois un peu ridicule, à un développement le plus proche possible entre l’aspect du développement des ressources forestières et les entreprises qui ont besoin de bois au niveau local.

Voilà la limite de ce que je peux dire aujourd’hui. L’Office économique du bois qui va se mettre en place nous permettra d’avoir un meilleur monitoring pour savoir de quoi on parle exactement, même si des chiffres existent, mais qui sont relativement épars, et connaître exactement l’ensemble des exportations, des importations, des flux finalement au niveau de la ressource forestière, préparer nos forêts au mieux pour répondre aux attentes des entreprises mais aussi aux défis qui sont les nôtres et qui se retrouvent au niveau du Code forestier : l’aspect emploi et économie, l’aspect environnemental et social, récréatif, loisirs. Par rapport à ces exportations, c’est le cœur de votre question, c'est de porter ce débat au niveau belge, européen, voire au-delà. On n’a pas d’autres moyens à notre disposition pour pouvoir apporter ces éléments. Il y a la liberté d’entreprise, la liberté de circulation des biens et des marchandises. Donc, on se heurte à toute une série d’éléments comme ceux-là, mais je crois que vous posez un vrai problème de risque d’importations et d’exportations folles. Il y a l’aspect exportation mais il y a aussi, et il faudra le chiffrer, les importations qui viennent alimenter finalement la réalité de nos entreprises locales, alors qu’il y a à proximité de chez elles cette ressource forestière suffisante pour faire face à leurs besoins.

Réplique de M. Prévot (cdH)


Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. Je n’avais évidemment pas la prétention d’être le premier à l’alerter sur la question. Je me doute qu’il est bien au fait de ce dossier, mais il est des dossiers sur lesquels il est important de revenir à l’instar d’autres qui sont traités en matière agricole pour pouvoir effectivement s’assurer, progressivement, à travers une politique des petits pas, que l’on s’oriente dans la bonne direction. Je note que le monitoring est loin d’être parfait à ce stade et que l’analyse des chiffres doit se faire avec réserve et prudence. Nonobstant cela, je pense que le phénomène, même si on ne peut pas, de manière juste, mesurer son ampleur, est bien connu et nécessitera des réponses.

Je suis bien conscient que beaucoup de leviers, pour pouvoir apporter des solutions cohérentes et globales, se situent à un niveau supra-régional. C’est vrai que le débat, et vous l’avez souligné à bon escient, est très largement international. Je me faisais une réflexion en écoutant votre réponse : dans quelle mesure ne pourrions-nous pas – vous qui avez d’ailleurs dans différents domaines, qu’il s’agisse des produits agricoles jusqu’à la frite, été l’auteur de campagnes de promotion mettant en valeur nos propres produits –, accentué si cela ne se fait déjà – je n’ai pas la prétention de connaître tout ce qui se fait dans le secteur – ou à défaut initié une campagne ou un labelling permettant de davantage valoriser le bois wallon comme on le fait dans la filière du lait, en essayant de mettre en avant le lait wallon. Peut-être pourrions-nous avoir une indication aussi du coût écologique lié à tout le transport. Nous avons des citoyens de plus en plus sensibles à ces questions-là, cela peut être une manière d’apporter une pierre à notre édifice, et en tout cas de témoigner notre reconnaissance et notre soutien à cette filière des petites PME actives sur ce domaine.

Je sais que vous y êtes sensible. Je vous remercie.
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