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Les mauvais résultats de la Belgique à l'étude internationale Global Entrepreneurship Monitor sur l'esprit d'entreprendre

30 janvier 2007 | Question orale de M. René THISSEN à M. le Ministre Jean-Claude MARCOURT

M. René THISSEN (cdH)


Ministre de l'Economie et de l'Emploi
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

Il y a une quinzaine de jours nous avons appris que, dans le cadre d'une importante étude internationale, la Belgique obtenait d'assez mauvais résultats en termes d'esprit d'entreprendre... Celui-ci serait un des plus faibles –sinon le plus faible !– parmi une quarantaine d'autres États étudiés, dont 16 États membres de l'Union européenne (soit nos principaux partenaires économiques et commerciaux...). Ainsi, par exemple, moins de 2,73% de la population belge âgée de 18 à 64 ans gérait l'an dernier une affaire naissante ou était propriétaire d'une entreprise opérationnelle depuis moins de 42 mois...

Bien évidemment, cela m'inquiète sérieusement, d'autant plus qu'il s'agit là d'une étude scientifique sérieuse, qui en est à sa huitième édition annuelle et qui est coordonnée par des institutions reconnues et prestigieuses, telles la London Business School et le College Babson aux Etats-Unis. Chez nous, ce Global Entrepreneurship Monitor est relayé par la Vlerick School qui était chargée du volet belge de l'enquête en 2006, mais aussi par les Universités de Gand et de Liège. Et son soutien financier est assuré par le Ministère flamand de l'Économie... et par votre propre administration !

Je ne peux d'ailleurs que vous féliciter pour votre soutien à ce type d'études et de comparaisons internationales. J'ai en effet toujours pensé qu'il fallait accepter de se faire ainsi évaluer par des experts neutres et extérieurs et qu'il valait toujours mieux connaître et affronter la réalité des chiffres plutôt que de se voiler la face et d'ignorer les difficultés. Je ne vois pas d'autres manières d'avancer et de mener objectivement les meilleures politiques possibles pour le redressement de notre Région.

Ceci étant dit, cette étude pose plusieurs questions... Premièrement, si vous disposez du rapport intégral, pouvez-vous nous dire si il n'existe dans celui-ci que des chiffres « belges » (comme c'est le cas dans les résumés disponibles sur internet) ou si ceux-ci sont également détaillés et ventilés selon les diverses régions (flamande, bruxelloise et wallonne) ? Si tel était le cas, ce serait là une source d'information encore bien plus pertinente pour nous tous. Et, qui sait ?, on pourrait peut-être même y trouver l'un ou l'autre motif de réconfort pour la Wallonie ?!

Quoiqu'il en soit, j'aurais aimé entendre votre point de vue sur ces résultats et les conclusions que vous tirez de cette étude. Je ne pense pas qu'il faille s'alarmer outre mesure des mauvaises comparaisons avec des pays qui connaissent des situations économiques fondamentalement différentes à la nôtre, qu'ils se trouvent en Asie, en Amérique latine ou même en Europe centrale. Il me semble évident qu'on ne peut tirer d'enseignements vraiment sérieux en comparant par exemple des économies émergentes avec celles des pays développés. Cependant, 16 États de l'UE participaient aussi à cette étude : et là, la comparaison avec nos voisins et principaux partenaires est nettement plus pertinente... et inquiétante ! Quelle est votre analyse sur cet aspect essentiel ? Quelles sont les conséquences concrètes pour la Wallonie de ce « mauvais bulletin » belge par rapport au restant de la classe européenne ? Que devons-nous et pouvons-nous faire pour tenter de remonter la pente et améliorer nos résultats à l'avenir ?

Car il nous faut absolument améliorer ces résultats ! En effet, sans un esprit d'entreprendre solide et réellement implanté dans notre Région, je vois mal comment nous pourrions réussir le redéploiement économique que nous appelons tous de nos vœux... Mais sur ce point, je suis en bonne partie rassuré car je sais bien que vous partagez mon analyse... Depuis le début de cette législature, le Gouvernement a mis le développement de l'esprit d'entreprendre en Wallonie au centre de ses priorités économiques et je ne peux que l'en féliciter. Déjà, la DPR l'énonçait clairement et le Plan Marshall le consacre sans détours. Tout doit être fait pour faciliter la création d'activités, et le développement de nouvelles entreprises dans notre Région et c'est vers cela que tendent chacune des mesures du Plan Marshall. Il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour refuser de voir que toutes ces politiques visent principalement à faciliter la création d'entreprise et son corollaire, l'intensification de l'esprit d'entreprise ! ...Mais il faudrait aussi être aveugle pour ne pas constater qu'à la lumière des chiffres de cette étude, cela ne semble pas encore être suffisant.

Partagez-vous mon sentiment ? Cette étude vous conforte-t-elle dans votre volonté de faire encore davantage pour l'esprit d'entreprise en Wallonie ? Quelles mesures croyez-vous qu'il soit possible de renforcer ou d'adopter rapidement dans cette optique ?

J'évoque des mesures « à renforcer », car, justement, la Région wallonne n'est pas restée les bras croisés et par conséquent des politiques existent bel et bien dans ce domaine. À nous –à vous, surtout– d'accroître leurs moyens et de multiplier leurs actions. Dans ce contexte, je me réjouis du retour annoncé pour 2007 du salon « Créawal », après une interruption (heureusement momentanée) en 2006. Même si il est bien normal de vouloir évaluer de temps à autres les effets concrets de ce genre de manifestations, cela reste un outil fort intéressant en faveur de l'esprit d'entreprendre en Wallonie.

Par ailleurs, nous pouvons légitimement être fiers du prix européen remporté par la Fondation FREE (« Fondation pour la Recherche et l'Enseignement de l'Esprit d'entreprendre ») le 7 décembre dernier. En effet, dans le cadre des « Prix européens de l'esprit d'entreprise » où étaient mis en compétition près de 400 projets provenant de toute l'UE, la Commission européenne a alors remis à FREE le 1er prix dans une des 6 catégories finales, soit celle « de l'investissement dans le capital humain », pour son travail remarquable afin de favoriser la diffusion de l'esprit d'entreprendre dans les écoles et les universités.

Nous le constatons donc de manière évidente : tout n'est pas noir dans le ciel wallon, loin de là ! Des outils, des politiques, existent et ne demandent qu'à être intensifiés pour faire pleinement sentir leurs effets sur le terrain. Certaines de nos initiatives, comme FREE, sont enviées à l'étranger. Cependant, nous le constatons aussi avec cette étude « GEM », ces actions bien réelles ne se traduisent pas encore en chiffres. J'espère dès lors que vous percevrez le « mauvais bulletin » dressé par le « GEM », comme une incitation pressante à renforcer les mesures existantes, à en développer d'autres selon le même esprit, et ainsi à être davantage proactif, pour qu'à l'avenir nous n'ayons plus à nous inquiéter de tels chiffres.

Je vous remercie d'avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.

Réponse

M. le Ministre Jean-Claude Marcourt


L'étude GEM est un programme de recherche mondial qui mesure entre autres la part de la population active d'un pays qui se trouve à la base une entreprise en démarrage. Cette étude existe depuis 2004 et notre pays a chaque fois été repris dans le spectre de recherches, sauf en 2006. Il n'existe pas de chiffres ventilés par région. L'étude
complète devrait être disponible en avril.
Nous avons estimé que l'Université de Liège qui est associée à cette étude, participerait tous les deux ans et
se concentrerait davantage sur certains points. Ainsi, nous voudrions doubler l'échantillon de population étudié.
Jusqu'à présent, seuls 2.000 Wallons actifs avaient été pris en compte parmi lesquels se trouvaient 3,6 %
d'entrepreneurs. En chiffres absolus, cela correspond à 72 personnes, ce qui n'est pas très représentatif. Nous
envisageons également de travailler en partenariat avec les Régions bruxelloise et flamande.
En 2005, l'étude révélait que le taux de création d'entreprises de la Wallonie (3,6 %) n'était pas
significativement différent de la moyenne belge (3,9 %) et du taux flamand (3,7 %). Cependant, la Wallonie et la
Flandre présentaient déjà un retard important par rapport à la moyenne européenne (5,2 %) et par rapport à la
moyenne de tous les pays ayant participé à l'étude en 2005 (8,3 %).
Comme vous le soulignez, les résultats de la Wallonie ne peuvent de manière appropriée être comparés à
ceux des pays émergeants d'Asie et d'Amérique latine où les contextes socio-économiques sont
fondamentalement différents.
Mon constat, il y a un an, était le suivant : pour atteindre la moyenne européenne, nous devons aller plus
loin, plus vite et plus fort. La Wallonie doit travailler sur les freins à la création d'entreprise mis en relief par
l'étude GEM : un enseignement primaire et secondaire qui encourage peu la prise d'initiatives, une
réglementation et des formalités trop lourdes et enfin, une confusion dans le paysage de l'animation économique
qui ne facilite pas la quête d'informations par les utilisateurs. Par ailleurs, en comparaison avec d'autres pays de
l'UE, nos entrepreneurs semblent nettement moins souvent engagés dans des projets à potentiel de croissance
comme le sont les entreprises innovantes, créatrices d'emplois ou tournées vers l'exportation. La Wallonie a
besoin de plus d'entreprises, mais également d'entreprises en expansion, d'une politique industrielle qui se
développe à partir de la recherche et des nouvelles opportunités d'innovation, d'une main d'oeuvre formée aux
spécificités du marché. Ce sont les objectifs du Gouvernement wallon à travers le Plan d'Actions prioritaires, dit
Plan Marshall.
Faut-il le rappeler, le Plan Marshall concentre les efforts sur cinq axes majeurs : la création de pôles de
compétitivité, la stimulation de la création d'activités, l'allègement de la fiscalité, l'accroissement de la recherche
et de l'innovation, des mesures spécifiques pour l'emploi. Il dispose sur une période de 4 ans de moyens
additionnels d'un milliard d'euros auquel on peut ajouter 600 millions d'euros de financement alternatif et liés
aux nouvelles mesures fiscales. À titre comparatif, le budget des dépenses de la Région wallonne s'élève en
2005 à 5.723 millions d'euros.
Pour ce qui relève des cinq pôles de compétitivité, ceux-ci sont aujourd'hui en activité. Le 7 juillet 2006, le
Gouvernement wallon a approuvé et labellisé les projets de pôles Wagralim (agroalimentaire), Biowin (sciences
du vivant), Wallonie Espace (aéronautique et spatial) et le pôle Transport et logistique. Le pôle ingénierie
mécanique (Méca Tech) a été labellisé le 5 octobre 2006. Un second appel destiné à sélectionner de nouveaux
projets dans chaque pôle a été lancé en octobre 2006 et un jury international rendra avis sur ces projets en mars.
Au total, les pôles représentent 31 projets, 180 entreprises, 103 facultés universitaires et de hautes écoles, 34
centres de recherche, 29 centres de compétences et 2.000 emplois directs qui pourraient être créés dans les cinq
années à venir auxquels il faudra ajouter les emplois indirects qui graviteront autour de ce tissu industriel en
construction.
Pour ce qui relève de l'animation économique, l'Agence de Stimulation économique est chargée de présenter
au Gouvernement un programme pluriannuel cohérent et coordonné d'actions visant l'aide aux entreprises. Cette
Agence, est aujourd'hui en place avec à sa tête pour directeur, M. Vincent Sovy. Celui-ci, aidé de son équipe,
procède actuellement à l'analyse des programmes de proximité élaborés par les six structures locales de
coordination regroupant les opérateurs publics et privés d'aide aux entreprises actifs sur le bassin concerné. À
terme, chaque coordination locale se matérialisera progressivement par un lieu unique (bâtiment) où les
entreprises pourront rencontrer l'ensemble des services offerts, tant par les opérateurs locaux spécialisés que par
les services régionaux. Les entreprises pourront ainsi introduire leurs dossiers de demande d'aide (à
l'investissement, à la recherche, à la consultance, à l'emploi, ...) directement auprès du guichet local, qui sera
leur interlocuteur pour toute question relative au suivi du dossier.
Pour ce qui relève de la simplification administrative, l'actualité repose sur l'approbation en 3ème lecture de
trois projets d'arrêtés. Ces projets d'arrêtés introduisent le principe de confiance pour l'obtention des primes à
l'investissement ce qui signifie la suppression des attestations fiscales et sociales liées à l'introduction d'un
dossier. Ces attestations seront demandées dorénavant lors de la liquidation de la prime pour autant que
l'administration n'en dispose pas électroniquement.
Conscient que la dimension culturelle n'est pas étrangère au développement de l'entrepreneuriat, ainsi que
vous le soulignez, l'Agence de Stimulation économique, en collaboration avec la Fondation FREE et en
partenariat avec la Communauté française, travaille actuellement à l'élaboration d'un programme pluriannuel
d'actions de l'esprit d'entreprendre auprès des jeunes en âge scolaire. L'objectif de ce programme est de
coordonner au mieux les différentes actions de sensibilisation des jeunes au goût d'entreprendre et dont le
nombre croît chaque année. À titre illustratif, un nouveau projet a vu le jour en 2006 : la « Start Academy »,
concours de business plans qui s'adresse aux étudiants des écoles supérieures. Ce projet s'ajoute aux actions déjà
existantes et reconduites chaque année en vertu de leur qualité : les mini-entreprises, les clubs d'étudiants
entrepreneurs, les journées-rencontres avec des entreprises, des animations de plus en plus souvent dédiées aux
jeunes dans les salons économiques. L'un des aspects de la mission de l'ASE aidée de la Fondation FREE porte
sur le développement d'indicateurs permettant d'évaluer les résultats de ces programmes.
Enfin, la diffusion des ces initiatives étant essentielle, le Gouvernement du 14 septembre a approuvé le
financement d'agents de l'esprit d'entreprendre chargés d'amplifier leur communication auprès jeunes et des chefs
d'établissements scolaires de tous niveaux d'enseignement, en Région wallonne.

M. René Thissen (cdH)


Je remercie M. le Ministre pour sa réponse.
En commentaire, je voudrais indiquer que je souscris pleinement à ce projet d'étude sur deux ans afin
d'obtenir un échantillon plus représentatif. Il est vrai que 72 personnes, c'est trop peu. Les thèmes évoqués
correspondent à ceux du Plan Marshall. Par cette question, je voulais vous rappeler l'importance de ce problème
et vous inciter à rester proactif en la matière.
Je suppose que nous en reparlerons au mois d'avril.
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