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Les mauvais résultats de la Belgique au sondage Eurobaromètre sur l'esprit d'entreprise

16 octobre 2007 | Question orale de M. René THISSEN à M. le Ministre Jean-Claude MARCOURT

M. René THISSEN (cdH)


Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Chers Collègues,

Ce n'est pas la première fois que je vous questionne sur ce qui me semble être un des éléments fondamentaux pour assurer sur le long terme le redressement économique de notre Région : l'esprit d'entreprendre. En effet, le 30 janvier dernier, je vous interrogeais déjà à ce propos mais c'était alors sur la base d'une autre étude internationale, le Global Entrepreneurship Monitor (GEM). Celle-ci était coordonnée par le secteur privé et académique, soit la London Business School et le College Babson aux États-Unis. Chez nous, l'étude (soutenue tant par la Région wallonne que flamande) était alors relayée par la Vlerick School mais aussi par les Universités de Gand et de Liège.

Aujourd'hui, il s'agit plutôt d'un sondage « Eurobaromètre », publié par la Commission européenne, et concernant 25 États de l'Union, la Norvège, l'Islande et les États-Unis. Plus de 20 000 personnes ont ainsi été interrogées par téléphone, au début de cette année. L'étendue peu commune de l'échantillon retenu pour ce sondage, de même que le sérieux et l'objectivité rattachés aux Eurobaromètres, font de cette enquête un outil particulièrement utile et sur lequel on peut s'appuyer sans crainte. D'autant plus que, dans le cas que nous évoquons aujourd'hui, ces enquêtes Eurobaromètres sont répétées à chaque année, permettant donc de mieux percevoir les grandes tendances et les enjeux majeurs qui se cachent derrière la multitude de chiffres collectés.

Malheureusement, tant avec l'étude GEM de janvier dernier qu'avec cet Eurobaromètre, complété en mai dernier, les chiffres sont franchement inquiétants pour la Belgique.

Ainsi, pour l'étude GEM, la Belgique avait un des résultats les plus faibles –sinon le plus faible !– parmi une quarantaine d'autres États étudiés, dont 16 États membres de l'Union européenne (soit nos principaux partenaires économiques et commerciaux...). Il était ainsi noté, par exemple, que moins de 2,73% de la population belge âgée de 18 à 64 ans gérait l'an dernier une affaire naissante ou était propriétaire d'une entreprise opérationnelle depuis moins de 42 mois...

Le sondage Eurobaromètre, de son côté, nous confirme ce triste constat. Ainsi, seuls 18% des Belges souhaitent devenir indépendants –l'un des chiffres les plus bas d'Europe, seule l'Autriche faisant moins bien que nous avec un taux de 16% (la moyenne européenne, quant à elle, est de 28%, contre 42% aux États-Unis). Pire encore, la tendance décrite par l'Eurobaromètre, depuis 2000, montre une stagnation et même une baisse progressive du choix du statut d'indépendant en Belgique...

Ce ne sont là que quelques unes des nombreuses informations fournies par ce sondage de grande ampleur, mais elles sont déjà fort préoccupantes à mes yeux. En effet, au-delà de ces résultats de « dernier de la classe » qui se trouvent à nouveau confirmés, il est troublant de ne pas constater d'amélioration depuis 2000, malgré toute une série de politiques de soutien à l'esprit d'entreprise –politiques d'ailleurs mises en place sous deux législatures et deux Majorités différentes.

Par ailleurs, afin de préciser nos analyses, disposons-nous dans le cadre de cet Eurobaromètre, d'une ventilation selon chacune de nos trois Régions ou devons-nous nous contenter des chiffres globaux belges ?

J'aurais donc aimé entendre votre point de vue sur ces résultats assez décevants pour la Belgique. Quelles conclusions tirez-vous de ce sondage à grande échelle ? Venant confirmer les mauvais résultats de l'étude GEM, qu'implique-t-il concrètement pour notre Région et l'efficacité de nos politiques en la matière ? Que devrions-nous revoir, réévaluer, modifier, renforcer, pour enfin nous améliorer quelque peu et stimuler réellement l'esprit d'entreprise en Wallonie ?

Pour ma part, en effet, je n'ai aucune difficulté à évaluer chacun de nos dispositifs en la matière, sur base, justement de ces enquêtes internationales objectives. J'ai ainsi toujours pensé qu'il valait mieux connaître et affronter la réalité des chiffres plutôt que de se voiler la face et d'ignorer les difficultés. Et je ne vois pas d'autres manières d'avancer qu'en cherchant constamment à nous améliorer, en étant ouverts à la critique et aux propositions constructives.

Car évidemment il nous faut absolument améliorer ces résultats ! Mais sur ce point, je crois savoir que vous partagez bien sûr mon analyse... Cette étude vous conforte-t-elle dans votre volonté de faire encore davantage pour l'esprit d'entreprise en Wallonie ? Quelles mesures croyez-vous qu'il soit possible de renforcer ou d'adopter rapidement dans cette optique ?

En janvier dernier, j'espérais que vous percevriez le « mauvais bulletin » dressé par le GEM, comme une incitation pressante à renforcer les mesures existantes, à en développer d'autres selon le même esprit, et ainsi à être davantage proactif, pour qu'à l'avenir nous n'ayons plus à nous inquiéter de tels chiffres. Les mauvais résultats récents fournis par l'Eurobaromètre ne peuvent que renforcer ma conviction et, je l'espère toujours, votre volonté à agir en ce sens.

Je vous remercie d'avance, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et vos précisions.

Réponse

M. le Ministre Jean-Claude MARCOURT


Le sondage Eurobaromètre publié par la Commission européenne conforte les résultats des 2
dernières études GEM : la Belgique figure parmi les pays européens où l'esprit d'entreprendre est le plus faiblement développé et ce, sans différence significative entre les régions. Notons que ces résultats ne peuvent être adéquatement comparés, en raison de contextes socio-économiques fondamentalement différents, avec les résultats très élevés des Etats-Unis que vous soulignez et qui atteignent 42 % d'après l'Eurobaromètre.
Je souhaite attirer votre attention sur le fait que l'étude GEM et l'Eurobaromètre mesurent « l'intention » d'entreprendre d'une population ; ces résultats ne correspondent pas aux entreprises « effectivement » créées. Qu'il me soit permis de mettre en relief les derniers résultats de l'IWEPS sur la démographie d'entreprises : ceux-ci indiquent une croissance de 5,18 % du nombre total d'entreprises commerciales entre 2004 et 2006 et une
croissance de 34,38 % entre 1996 et 2006. Par ailleurs, le nombre brut d'entreprises créées en 2006 est de 5.548 ce qui représente une croissance de 12,40 % par rapport aux 4.936 entreprises créées en 2004. Ces résultats tangibles relatifs à la création effective de nouvelles activités commerciales sont encourageants, davantage que
les baromètres qui mesurent la volonté d'entreprendre.
Néanmoins, pour répondre à votre question, mes efforts ainsi que ceux du Gouvernement wallon restent concentrés sur la nécessité capitale de stimuler davantage l'esprit d'entreprendre tout en soutenant les créateurs d'entreprises.
Ma réponse en ce début d'année 2007 face à votre précédente interpellation sur le faible taux d'esprit d'entreprendre au sein de la population wallonne était la suivante : pour atteindre la moyenne européenne, nous devons travailler sur les principaux freins à la création d'entreprise mis en relief par différentes études dont le GEM. Ces freins sont les suivants :
• un enseignement primaire et secondaire qui encourage peu la prise d'initiatives ;
• une confusion dans le paysage de l'animation économique qui ne facilite pas la quête d'informations
par les utilisateurs ;
• et enfin, une réglementation et des formalités trop lourdes.

Depuis le début de l'année, un travail important a été accompli en vue de résorber ces freins.
Faut-il le rappeler, le second axe du Plan Marshall porte sur la nécessité de développer davantage l'esprit
d'entreprendre dans l'enseignement ainsi que la nécessité d'améliorer l'accompagnement des porteurs de projet et des entreprises. L'Agence de Stimulation économique a été créée en vue notamment d'atteindre ces deux objectifs qui font référence aux deux premiers freins cités.
Au niveau de la sensibilisation des jeunes à l'esprit d'entreprendre, afin de résorber le manque de synergies et de coordination entre les différentes actions de sensibilisation à l'esprit d'entreprendre s'adressant aux établissements scolaires, l'ASE a réalisé un programme coordonné d'actions, opérationnel depuis la rentrée scolaire et académique 2007. Les actions du programme touchent tous les niveaux d'enseignement : le primaire,
le secondaire et le supérieur de type court et long.
Les apports du programme par rapport à la situation préexistante sont les suivants :
• ce programme a été élaboré en partenariat avec la Communauté française, à travers la constitution d'un Comité d'accompagnement de l'Esprit d'Entreprendre dans l'Enseignement et la Formation créé en 2007 et qui se réunit régulièrement à l'Agence ;
• pour ce qui concerne les actions : des synergies ont été créées entre les actions existantes, certaines actions se développent en vue d'atteindre un plus grand nombre de jeunes et de nouvelles actions ont été créées afin de répondre à des besoins non rencontrés à ce jour, comme par exemple : l'éveil des étudiants à la créativité, la nécessité de stimuler davantage le partage d'expériences entre professionnels et étudiants. Ces nouvelles initiatives s'ajoutent aux actions existantes reconduites en vertu de leur qualité parmi lesquelles : les mini-entreprises, les clubs d'étudiants entrepreneurs, les journéesrencontres avec des entreprises, les 5 soirées Génération Entreprendre et le concours Start Academy créé en 2006 ;
• le budget annuel consacré aux actions de l'esprit d'entreprendre a été doublé et est passé de 700.000 euros à 1,5 millions d'euros ;
• la communication de ces actions est améliorée par l'engagement au sein de l'ASE depuis le mois de septembre, de 5 agents de l'Esprit d'entreprendre sélectionnés parmi le personnel éducatif de l'enseignement ; ces agents ont pour mission de présenter le programme d'actions de l'esprit d'entreprendre aux responsables des établissements et aux enseignants, et cela de manière cohérente afin de résorber le caractère « dispersé » et la confusion qui régnaient jusqu'alors dans les démarches de promotion des initiatives par les opérateurs ;
• outre le public cible prioritaire que constituent les jeunes, le programme d'actions se concentre sur 2 autres cibles : les responsables d'établissement et le personnel enseignant en tant qu'acteurs dans la transmission des savoir et des valeurs ainsi que les médias dans l'optique d'un travail culturel de fond portant sur l'évolution des mentalités face à l'acte d'entreprendre.
En outre, l'ASE travaille actuellement en collaboration avec la Fondation FREE, à la mise en oeuvre d'indicateurs d'évaluation de l'impact de ce programme auprès des jeunes.
Au niveau de l'accompagnement du créateur d'entreprise, la responsabilité des pouvoirs publics et la mission de l'ASE consistent à aider les porteurs de projet à mieux connaître les dispositifs d'aide à la création
d'entreprise et à faciliter leurs démarches. Pour ce faire, les objectifs poursuivis à travers la réforme de la stimulation économique sont de coordonner, rationaliser et intégrer les opérateurs et les actions de stimulation économique, ainsi que de réduire significativement le nombre d'opérateurs et favoriser les regroupements et partenariats au sein de chacune des 6 Structures Locales de coordination.
En vue du futur appel à projets lié aux objectifs de « Compétitivité et Emploi » et de « Convergence » dans le cadre des financements Fonds structurels, l'ASE a analysé les programmes pluriannuels d'actions de proximité des Structures Locales de coordination et remis son avis au Gouvernement wallon. Sur base de cet avis, le programme pluriannuel d'actions de chaque SLC a été approuvé par le Gouvernement ce 28 septembre.
Chacun de ces programmes reflète ce que le Gouvernement a souhaité développer en Wallonie en matière de stimulation économique et définit le périmètre des projets qui pourront être introduits auprès de la Task force ad hoc, ainsi que le niveau de qualité minimal exigible.
Les programmes d'actions approuvés par le GW se caractérisent par une réduction d'environ 50 % du nombre d'opérateurs (de 42 à 26), davantage de synergies entre ceux-ci et une professionnalisation accrue de chacun par la capitalisation des savoir-faire sur certains métiers.
A travers cette meilleure coordination des actions locales, il s'agit de dire aux gens « osez, construisez vos projets car c'est possible de le faire en bénéficiant d'une information claire, d'un suivi et d'une expertise précieuse ». Ce message, l'Agence l'a notamment formulé ce 7 septembre dernier à l'occasion du lancement de la première édition du Concours de l'entrepreneuriat « Grand Prix wallon ». Ce concours résulte de la fusion des
anciens concours Grand Prix de la TPE et Prix Crescendo ; cette opération de coordination a permis de construire une initiative d'ampleur régionale qui, pour la première fois est portée et relayée par la totalité des opérateurs de l'accompagnement à la création d'entreprises en Région wallonne.
Pour ce qui relève de la simplification administrative, je tiens à souligner cette actualité qui repose sur l'accès de l'administration wallonne à la Banque carrefour de la Sécurité Sociale et aux comptes annuels de la Banque Nationale de Belgique ; cet accès a l'avantage de dispenser de facto les entreprises de transmettre de nombreux documents lorsqu'elles sollicitent une aide financière de type prime à l'investissement et prime à l'emploi.

M. Daniel Senesael (PS)


Je salue la volonté et la détermination de M. le Ministre d'avancer dans ce dossier. Je note que les budgets ont été débloqués afin d'entreprendre conformément au Plan Marshall.

M. René Thissen (cdH)


Les chiffres qui nous ont été donnés sont encourageants, mais il ne faut pas se
satisfaire uniquement de chiffres. Cela ne veut pas pour autant dire qu'il faut bouder son plaisir. Nous nous trouvons dans une tendance positive et il faut l'accentuer.
Il est nécessaire de faire converger les actions sur le terrain et la formation. Je souligne notamment que je soutiens les partenariats.
Concernant la simplification, on voit déjà apparaître certains résultats.
Il convient de rester attentifs à cette question. Les résultats de l'Eurobaromètre semblaient constituer le bon moment pour faire le point.
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