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Les pilules de troisième génération et leurs prescriptions dans les centres de plannings familiaux

05 mars 2013│ Question orale de S. MOUCHERON à la Ministre TILLIEUX - Réponse disponible

Madame la Ministre,

Il y a quelques semaines, une plainte a été déposée par une jeune femme française estimant que l’accident vasculaire cérébral dont elle avait été victime était dû à l’utilisation d’une pilule contraceptive de troisième génération.

Les pilules dites de troisième génération, comme celle de quatrième génération, plus faiblement dosée en progestatifs, ont été créées pour diminuer les effets secondaires bénins indésirables liés à la prise de pilules de première et deuxième générations. Ces effets concernent principalement la prise de poids, l’apparition d’acné ou des problèmes de rétention d’eau. Il apparaît cependant que ces pilules de troisième génération seraient responsables d’accidents vasculaires, de phlébites, voire d’embolies pulmonaires. Elles continuent pourtant d’être très régulièrement prescrites, et ce dès la puberté.

En Belgique, beaucoup de jeunes filles prennent, parfois durant de nombreuses années, ce type de pilules pour régulariser le cycle menstruel ou réduire divers maux liés aux règles. En effet, si l’on considère que les menstruations commencent en moyenne à l’âge de 14 ans et qu’une femme a son premier enfant vers 29 ans, on arrive à 15 ans de prise de la pilule contraceptive, souvent de troisième génération.

On le sait, la politique des médicaments est une compétence fédérale, exercée par l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS). Elle englobe la mise sur le marché et la sensibilisation des médecins et du public aux effets indésirables des médicaments, dont la pilule de 3eme génération. Il appartient donc à la Ministre fédérale de la Santé publique d’informer et de sensibiliser les professionnels de santé.

Mais bien que la législation sur les médicaments relève du Fédéral, il me semblait utile de vous interroger, vous aussi Madame la Ministre, sur l’éventuelle sensibilisation, au sein des centres de planning familial notamment, aux risques d’une utilisation peut-être trop rapide de certains types de pilules… Quel rôle la Région wallonne peut-elle donc jouer dans cette prise de conscience, notamment dans la cadre de l’action des centres de planning familial ?

Chaque année, les centres de planning familial reçoivent, via la fédération à laquelle ils adhèrent, une subvention pour leur permettre de distribuer gratuitement une plaquette de pilules contraceptives aux patientes qui, pour raisons culturelles, sociales ou financières, ne recourent pas de leur propre initiative à une contraception régulière. Cette mise à disposition gratuite se réalise dans le cadre d'une consultation médicale dans un des centres agréés. Pour mieux soutenir et pérenniser cette politique, le Gouvernement wallon a en effet décidé, en mai 2010, de conclure des conventions pluriannuelles avec les fédérations de centres de planning dans le cadre de l'accessibilité à la contraception. Ces conventions ont démarré en 2010 et portent sur une durée de trois ans.

La Wallonie et ses Ministres successifs de l’Action sociale ont donc, depuis plusieurs années déjà, axé leur politique sur la gratuité de la première plaquette de pilules contraceptives au sein des CPF. Quelles sont donc, Madame la Ministre, vos marges de manœuvre pour travailler à mieux sensibiliser les femmes sur les risques réels liés à l’usage des pilules contraceptives, mais également sur les alternatives existantes ?
Pour rappel, il y a un an, ma collègue Véronique Salvi vous interpellait quant à la nécessité d'améliorer l'accès à une contraception qui soit réellement adaptée aux besoins et aux situations individuelles des personnes. La question de savoir si d’autres mesures que la gratuité de la première plaquette de pilule au sein des CPF ne devaient pas être mises en œuvre au niveau wallon était ainsi déjà posée…

Comme la pilule est un médicament sous prescription médicale, et que les actions d’information doivent être en priorité dirigées vers les médecins, vous paraît-il opportun de développer, au niveau wallon, et dans le cadre de vos compétences, des actions spécifiques autour de ce médicament ? Ne conviendrait-il pas de renforcer à ce propos l’accompagnement des patientes, et prendre mieux en compte les risques liés à l’utilisation de la pilule contraceptive de troisième ou quatrième génération dans les centres de planning familial ?

Je ne souhaite absolument pas effrayer ou décourager les femmes qui prennent ces contraceptifs, mais je pense qu’il est important de faire toute la clarté sur leurs risques, et sur la manière dont toutes les autorités publiques gèrent actuellement cette problématique.

Je vous remercie

 

Réponse de la Ministre E. TILLIEUX

 

Madame la Députée, votre question me donne l'opportunité de faire le point sur le débat qu'a suscité, en France mais également chez nous, l'utilisation des pilules de troisième et quatrième générations.
 

La firme responsable de la mise sur le marché d'un médicament doit introduire une demande soit au niveau
européen, en l'occurrence auprès de l'European Agency for the Evaluation of Medicinal Products, l'EMEA, soit
au niveau national, en l'occurrence l'Agence Fédérale des Médicaments et Produits de Santé, l'AFMPS.
 

Le dossier de demande doit comporter toutes les informations pertinentes concernant l'efficacité du produit. Il s'agit des résultats des examens analytiques, toxicologiques, pharmacologiques et cliniques.
L'enregistrement officiel constitue une condition de base pour mettre un médicament sur le marché dans notre pays par le biais des pharmacies ou du médecin en ce qui concerne les échantillons.
 

La politique des médicaments est une compétence fédérale. Il appartient à la ministre de la Santé publique
d'informer et de sensibiliser les professionnels de la santé dont font notamment partie les professionnels des centres de planning familial.
 

Au sujet de l'émoi qu'ont provoqué les effets secondaires liés à la prise des pilules contraceptives de troisième et quatrième génération, l'AFMPS a publié, le 18 février dernier, sur son site l'information suivante :
« Le risque de thrombo-embolie veineuse avec ces médicaments est faible mais bien connu et des mises en
garde figurent dans le résumé des caractéristiques du produit et dans la notice, afin de prévenir les patientes et les prescripteurs de ce risque. Lorsqu'un État membre prend des mesures réglementaires pour un médicament autorisé dans plus d'un État membre, la législation européenne requiert une approche européenne coordonnée. Le Comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance va donc évaluer toutes les données disponibles relatives aux avantages et aux risques de ces médicaments et formuler une recommandation sur la nécessité de maintenir leur autorisation de mise sur le marché en l'état de la modifier, de la suspendre ou de la retirer, dans l'intérêt de toutes les patientes de l'Union européenne. La recommandation du PRAC est attendue pour le mois de mai.
 

En attendant le résultat de la réévaluation du PRAC, il est conseillé aux femmes qui prennent actuellement
Diane 35 ou un de ses génériques de ne pas arrêter de prendre leur médicament. Si elles ont des inquiétudes, elles sont invitées à en discuter avec leur médecin ».
 

En Wallonie, le Gouvernement wallon a approuvé, le 27 mai 2010, une convention pluriannuelle liant la Région wallonne aux quatre Fédérations des centres de planning. L'accord portait sur les moyens budgétaires destinés à l'accessibilité de la contraception.
 

Les subventions annuelles telles que prévues par les conventions pluriannuelles visent les stocks de pilules
contraceptives, des pilules du lendemain et des préservatifs ainsi que les frais de fonctionnement de l'association.
 

Je tiens à vous préciser que l'action des centres de planning ne se limite pas à la distribution de pilules
contraceptives. Une des missions essentielles des centres de planning est notamment de mieux préparer
les jeunes à la vie affective et sexuelle et d'informer les personnes et groupes sur tout ce qui concerne la
contraception, la grossesse désirée ou non, l'interruption volontaire de grossesse, les maladies sexuellement transmissibles et tout aspect de la vie sexuelle et affective.
 

Dans ce but, les centres de planning renseignent et guident toutes les personnes intéressées, qu'il s'agisse de femmes ou d'hommes, sur le large choix mis à leur disposition en matière de contraception : pilule, stérilet, patch, anneau, préservatifs masculin ou féminin.
 

Le principe est de conseiller les personnes qui se présentent à eux et de les orienter vers le moyen de contraception qui leur correspond le mieux à chacune des personnes, que ce soit au niveau de leur santé, en fonction de pathologies éventuelles ou en fonction de leurs habitudes de vie.
 

Sachez que je reste attentive à l'analyse qui sera faite quant aux avantages et aux risques des pilules
contraceptives de troisième et quatrième génération.
Nous attendrons donc le rapport d'évaluation du PRAC.
 


Réplique de la Députée S. MOUCHERON

 

Je suis tout à fait consciente, je le disais déjà dans ma question, que la politique des médicaments reste de gestion fédérale. Je suis intéressée par la réponse que vous venez de me donner en disant qu'un avis serait rendu au mois de mai.
J'y serai particulièrement attentive.
 

J'axais mon intervention sur la sensibilisation. C'est important de sensibiliser les femmes sur l'ensemble de
la contraception qui existe, sur ce qui est le plus adapté à chaque situation et éventuellement à l'accompagnement sur les risques qu'on encourt. Vous le dites vous-même, on en est bien conscient. Je ne veux pas à nouveau effrayer ou dissuader ces prises de médicaments. Il y a vraiment un devoir, au niveau de la région, de sensibiliser l'ensemble de notre population.
J'entends les recommandations qui sont données et des notifications qui sont distribuées, mais les femmes ne vont peut-être pas systématiquement lire les avis. C'est un travail de nos plannings à effectuer.
 

On reverra les collaborations en 2013, c'est de 2010 à 2013. C'était l'occasion de retaper sur le clou.

 

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