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Les premiers résultats de l'étude multifactorielle sur le dépérissement des abeilles domestiques en Wallonie

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20 juin 2006 | Question orale de M. René THISSEN à M. le Minstre Benoît LUTGEN

M. René THISSEN


En Belgique, les apiculteurs et leurs associations ont mis en avant un problème de dépérissement des colonies d'abeilles domestiques depuis 1999. La raison la plus souvent invoquée était l'utilisation de deux insecticides principalement utilisés en désinfection des semences : l'imidaclopride ou Gaucho et le Fipronil ou Régent.
Tenant compte de ces faits et de l'importance des abeilles domestiques, le Parlement wallon, en sa séance
du 13 mai 2004, a voté une résolution visant à prévenir cette mortalité des abeilles, prévoyant notamment un
programme d'études mutilfactorielles et interdisciplinaires pour comprendre les causes du dépérissement des
insectes pollinisateurs en Wallonie.
Cette étude sur le dépérissement des abeilles domestiques en Wallonie, au sujet de laquelle je vous ai déjà
interrogé, a donné ses premiers résultats. En voici quelques faits marquants. La mortalité des colonies
d'abeilles en Région wallonne s'élevait à 17 % en 2005. Il n'y a pas de relation entre l'environnement agricole
et le dépérissement de l'abeille domestique, ni de relation entre la présence de pesticides à usage agricole et le
dépérissement de l'abeille domestique en Wallonie. Le parasite Varroa destructor est lié au dépérissement des
abeilles domestiques en Wallonie et constitue un facteur de risques avéré. La loque américaine, maladie à
déclaration obligatoire, est présente à l'état latent dans 26 % des ruchers wallons. L'état sanitaire des ruchers en
Wallonie est désastreux. La connaissance des apiculteurs concernant les pathologies et parasites sont
parcellaires. L'encadrement et les conseils prodigués aux apiculteurs devraient faire l'objet d'améliorations.
De plus, les méthodes de lutte contre les parasites de l'abeille domestique sont peu nombreuses et pour la
plupart inefficaces. Le parasite Varroa destructor est présent dans tous les ruchers wallons et aucune méthode de
lutte actuellement autorisée ne permet d'éradiquer cet acarien devenu résistant aux différentes molécules
employées. De plus, il existe une corrélation entre le taux de mortalité et le nombre d'acaricides d'usage
apicole présents dans les ruchers.
Plusieurs pistes de solutions ont été avancées notamment dans le domaine de la santé de l'abeille
domestique et de l'apiculture :
• mise en place d'une stratégie de lutte contre ce parasite chez tous les apiculteurs belges, basée sur
l'utilisation de plusieurs matières actives vis-à-vis desquelles l'acarien ne présente pas encore de
résistance ;
• mise au point d'une surveillance des populations des varroas dans les ruchers wallons avec diffusion aux
apiculteurs ;
• développement de méthodes de diagnostic et de surveillance des virus sur le territoire belge pour évaluer
au mieux l'impact de ces pathologies sur l'abeille domestique ;
• actualisation et renforcement de la formation des assistants apicoles ;
• meilleure standardisation et diffusion des informations afin de permettre à tous les apiculteurs belges
d'être mieux épaulés et conseillés.
Allez-vous suivre ces recommandations ? Si oui, comment allez-vous les mettre en oeuvre et quel en sera le
timing ?
Je rejoins la proposition de M. Walry d'inviter M. Hautbruge à nous présenter les résultats de ses recherches.
Lorsque que je vous ai interrogé pour la première fois à ce sujet, vous avez déclaré que vous alliez demander
à nos représentants dans les groupes de travail européens d'initier une réflexion sur la possibilité d'une
organisation européenne sur le dépérissement des abeilles, vu leur rôle important au niveau de la pollinisation
et de la fécondation des plantes végétales. Où en est-on à l'heure actuelle ?
Dans une précédente réponse à une question sur la mortalité des abeilles, vous avez parlé de la création d'un
groupe de travail spécifique sur l'agréation et le contrôle de la commercialisation des pesticides par votre
Collègue du Fédéral, Rudy Demotte, auquel le secteur de l'apiculture et les Régions seraient associés. Quel est
l'état d'avancement de leurs travaux ?
Enfin, une demande pour une nouvelle subvention de deux années a été introduite auprès de la Direction de
l'Agriculture du Ministère de la Région wallonne, afin de poursuivre les recherches sur le dépérissement des
abeilles en se basant sur trois points :
• la qualité des ressources alimentaires des abeilles domestiques en Wallonie ;
• la détection des pesticides dans le pollen au niveau des ruchers en Wallonie ;
• la détection et la quantification des métabolites du Gaucho dans les différentes matrices.
Cette subvention sera-t-elle accordée ?

(...)

Réponse

M. le Ministre Benoît Lutgen

Il s'agit d'un sujet qui me passionne. Le taux de mortalité dans les ruches de notre région reste important et
préoccupant. L'étude qui a été commandée par la Région en mai 2004 vise à définir les facteurs possibles de
cette surmortalité des abeilles. L'analyse visait également à observer la présence éventuelle de traces de
pesticides dans les résidus présents dans la ruche. Il me semble peu pertinent de vouloir étudier ce qui a déjà
été l'objet de recherches dans d'autres pays de l'Union européenne. Évitons les doublons en la matière.
Les méthodes d'analyse utilisées dans le cadre de la recherche mise en oeuvre sur l'initiative de la Région
wallonne, mobilisent des modes opératoires très sensibles. C'est pourquoi, dans un premier temps, cette
recherche ne visait pas à identifier les traces de pesticides dans le pollen apporté par les abeilles dans la ruche :
en effet, une telle recherche mettait en oeuvre des méthodes complexes et difficiles à réaliser. Toutefois,
aujourd'hui, la méthode est au point pour détecter des traces de pesticides au sein du pollen. Une étude à ce
niveau peut donc être entreprise. Le deuxième argument qui explique les choix effectués dans la première phase
de l'étude réside dans le fait qu'une priorité a été accordée à l'analyse de traces éventuelles de pesticides dans le
miel. En effet, c'est ce produit qui menaçait le plus la santé de nos concitoyens.
En France, le Gaucho a été retiré du marché. Mais les semences françaises pour lesquelles ce produit était
utilisé sont très différentes des cultures pratiquées en Belgique. En outre, malgré l'interdiction du Gaucho, une
étude réalisée en France au printemps 2006 révélait par endroits un taux de mortalité de 100 % des abeilles. Il
semblerait donc que l'utilisation du Gaucho n'ait pas d'impact sur la survie des abeilles. Toutefois, nous
devons rester prudent dans notre région avant de mettre ce pesticide hors de cause.
Il est urgent d'encadrer les apiculteurs wallons dans la recherche de solutions. C'est pourquoi, en septembre,
une formation obligatoire consacrée à ce sujet sera proposée aux assistants apicoles.
Des contacts réguliers sont établis entre les services du Ministère de la Santé, les différents acteurs de la
Santé publique wallonne et mes services pour faire le point sur les effets sanitaires des pesticides. Dans ce
cadre, une réflexion est entreprise sur l'impact des pesticides dans les ruches wallonnes. Je soulignerais que j'ai
donné l'instruction écrite à l'ensemble du personnel de mes services, de communiquer systématiquement à mes
collègues du Ministère de la Santé, toute information liée aux activités apicoles et agricoles, pouvant concerner
la situation sanitaire en Région wallonne.
Enfin, une subvention a été accordée, d'un montant d'environ 280.000 euros, pour prolonger les études
entreprises, notamment afin de détecter d'éventuelles traces de pesticides au niveau des pollens introduits dans
les ruches, ou pour étudier la disponibilité et la variété des ressources nutritives à disposition des abeilles.
En conclusion, je rappellerais qu'il est important d'établir un dialogue à la fois avec les apiculteurs et avec
les agriculteurs. Au niveau des a priori politiques, affectant l'appréciation des données scientifiques pourtant
avérées, j'ai demandé que d'autres études soient menées pour vérifier à 100 % les résultats parus. Enfin, à titre
personnel, je souhaite qu'un débat donne la parole, au sein de cette Commission, au Professeur Hautbruge,
comme l'a proposé M. Walry.

M. René Thissen (cdH)

À mon tour, j'aimerais souligner quatre éléments. Tout d'abord, la formation des apiculteurs et la sensibilisation à la question de la surmortalité des abeilles sont essentielles.
Par ailleurs, la concertation avec les autres entités concernées (notamment le Ministère de la Santé) est à
poursuivre.
De plus, je me réjouis de la subvention supplémentaire accordée au travail de recherche pour prolonger
l'étude de deux ans : il faut en effet affiner l'analyse entreprise.
Enfin, je suis sensible au fait que certains n'acceptent pas les résultats établis scientifiquement, sur base de
principes ou de lignes politiques.

(...)
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