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Les récents propos d’un haut fonctionnaire à l’occasion du discours de Nouvel An du WBI et de l’AWEX

18 janvier 2010│ Question orale de M. Maxime PREVOT à M. le Ministre-Président Rudy DEMOTTE

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre-Président,
Chers Collègues,

Nous connaissons bien ici M. Philippe Suinen, un de nos plus importants hauts fonctionnaires, à la tête de l’administration des relations internationales (DRI et CGRI, puis maintenant WBI) et du commerce extérieur (AWEX) depuis maintenant plusieurs législatures.

Il s’agit bien sûr d’un homme de grande qualité et aux multiples talents. Mais qui semble parfois penser et agir davantage comme un « politique » -ce qui n’est certainement pas son rôle– que comme un fonctionnaire…

Il y a à peine quelques mois, le 5 octobre dernier, et en réponse à une question de mon collègue Richard Miller, vous aviez d’ailleurs expliqué à cette commission que vous aviez du écrire un courrier pour rappeler M. Suinen à l’ordre suite à des propos qu’il avait tenus dans une interview au Vif où il prenait à partie des hommes politiques. Vous nous aviez ainsi affirmé votre volonté de mettre les choses au clair avec M. Suinen et –je vous cite– « de le signifier formellement à l'intéressé, car il est important aussi que lorsqu’on détecte ce type d'attitude, on ait immédiatement le réflexe de dire que cette attitude pose un problème sur le plan des usages, avec le ferme dessin que cela ne se reproduise pas ».

On aurait alors pu croire l’incident clos et espérer que M. Suinen aurait bien compris l’obligation de neutralité et de réserve qu’il se doit de respecter. Vous comprendrez donc d’autant plus ma surprise quand j’ai pris connaissance du discours de Nouvel An que celui-ci a adressé récemment à l’ensemble du personnel de WBI et de l’AWEX. En effet, on y retrouve cette phrase qui me semble pour le moins déplacée : « Autre bonne nouvelle : la chasse aux sorcières –que j’ai connue comme dirigeant de WBI sous le gouvernement précédent– est finie. Je suis donc heureux de pouvoir être plus efficace au service de nos quatre groupes de clients : le gouvernement, les Wallons et les Bruxellois, nos partenaires et vous. ».

Que doit-on comprendre d’un tel propos ? De quoi parle exactement M. Suinen ? Qui vise-t-il ainsi ? Le « gouvernement précédent » (que vous présidiez également…) aurait conduit une « chasse aux sorcières » à WBI et aurait ainsi limité l’efficacité de son fonctionnaire dirigeant ? Ce sont là des accusations graves ! Et qui me semblent d’ailleurs totalement fausses… Ce qui est alors tout aussi grave, venant d’un haut fonctionnaire comme M. Suinen.

En tant que Ministre-Président sous la précédente législature, je vous vois ainsi fort mal avaliser une « chasse aux sorcières » quelle qu’elle soit ! J’imagine dès lors que vous aurez à cœur de corriger ces propos. Ou alors d’exiger de M. Suinen qu’il explique ce qu’il a voulu dire.

En outre, quand bien même les propos de M. Suinen seraient exacts –ce que je ne pense pas un seul instant–, ce n’est évidemment pas à un haut fonctionnaire de commenter ainsi officiellement la politique menée par le Gouvernement –qu’il s’agisse de l’actuel ou du précédent ; d’un seul Ministre ou de l’ensemble du Gouvernement. D’autant plus que comme M. Suinen n’est pas un homme politique (ce qu’il semble oublier !), c’est alors à vous, en tant que Ministre responsable, d’assumer (ou non) ses propos et de venir nous répondre aujourd’hui en commission !

Bref, je crois nécessaire de réexpliquer à nouveau ce que signifient l’obligation de neutralité et le devoir de réserve pour un haut fonctionnaire… avec, à nouveau, le ferme dessin que cela ne se reproduise pas ! Et je lirai certainement un jour avec beaucoup d’intérêt les éventuelles « mémoires » de M. Suinen, puisque celui-ci semble avoir tant à dire !

Je vous remercie d’avance, Monsieur le Ministre-Président, pour votre réponse et vos précisions.


Réponse de M. le Ministre-Président, Rudy DEMOTTE


Vous le savez, j'accorde un prix très élevé à la force de nos services et je considère que ce sont des acteurs majeurs du développement humain et des stratégies que nous mettons en oeuvre dans ces services.

Comme Ministre-Président, j'ambitionne forcément qu'ils aient des prestations d'excellence, on a parlé de « processus qualité » tout à l'heure à propos du WBI, nous y tenons grandement, qu'on intègre les technologies les plus modernes, qu'on ait les gens les mieux formés, qu'on travaille avec une obsession de la facilitation des processus de mise à oeuvre des politiques, on a besoin des administrations pour le faire.

Cela nécessite quoi ? Une confiance optimale entre les décideurs politiques et les organismes qui doivent servir la branche exécutive, eux-mêmes contrôlés par l'Assemblée parlementaire.
Je rappelle les choses dans l'ordre en disant cela. Je regrette tout ce qui peut affaiblir ou ébranler ces éléments. Je crois que ceci est déjà un premier message clair. Je pense, et je vais ici utiliser un mot en langage diplomatique, qu'il est inconvenant de tenir de pareils propos qui peuvent, et ce mot « pouvoir » est déjà suffisant, mettre à mal le lien de confiance que j'évoquais. Donc je dois être clair en laissant entendre au personnel de WBI ou de l'AWEx qu'il aurait pu faire l'objet d'une chasse aux sorcières, et que celle-ci serait maintenant terminée du fait d'un changement de Gouvernement, de tutelle.


Je pense que M. Suinen a émis des propos lourds de sous-entendus et que, ce faisant, il aurait pu, ce que je ne souhaite pas, alimenter une polémique entre les formations politiques, qui sont encore partenaires aujourd'hui à l'intérieur de la Majorité, je le rappelle, on n'est pas devant un attelage, même s'il a été élargi et modifié, qui ne comprend que des partenaires différents.
J'ajoute que, par cette attitude, ce responsable peut donner l'impression de manquer à un devoir important dans la fonction publique, qui pour moi est un devoir de neutralité active, il faut agir pour être neutre.

Certes M. Suinen me rappelle que les propos qu'il a tenus devant ses collaborateurs n'avaient pas vocation à sortir de ce strict cadre-là , il ne manquait plus que cela, et, en partant de là, votre question contribue involontairement à donner, dans ce contexte, ce sentiment d'une interprétation de manque d'objectivité.

Il m'assure aussi avoir précisé dans le même cadre que les difficultés rencontrées n'avaient pas de dimension politique, qu'elles avaient plutôt affaire au registre des relations humaines entre lui et ses équipes et un cabinet ministériel en charge des relations internationales à cette époque, ce qui en l'occurrence tendrait à donner à cette manifestation d'amertume un côté rétrospectif qui serait d'autant plus inutile à mes yeux, étonnant, surtout de la part d'un fonctionnaire dont vous avez vous-même souligné le rang mais aussi la qualité.

Il n'en demeure pas moins que je regrette que de pareils propos puissent être tenus. Chacun doit avoir son rôle. Je partage totalement ce point de vue. Je le dis encore publiquement, à l'adresse des membres de cette Commission mais au-delà aussi, quand je m'exprime je sais bien que nous ne restons pas confinés avec les quelques témoins que nous avons ici, que je préfère de loin, si on parle de choix, voir M. Suinen agir en tant que « super-attaché commercial wallon », qui met l'accent sur les points forts de la Wallonie, de ses entreprises, le voir mettre les grandes qualités qui sont les siennes au service de la mission internationale de la Wallonie, en soulignant le dynamisme de nos PME, de nos entreprises, le voir exposer aux Wallons la croissance objective et finalement assez spectaculaire, si on la prend sur une période pluriannuelle, de nos exportations, de dire comment le commerce extérieur, aujourd'hui régionalisé fonctionne bien, quand il rappelle les investissements récents, Google, Microsoft, Baxter, plus proche de chez moi, et de dire tout le travail qui a été fourni ces derniers jours dans le but d'apporter dans un temps record un soutien rapide et sérieux au drame que vient de subir notre partenaire haïtien. Tout cela me paraît être sa première mission et ce en quoi j'aimerais qu'il soit identifié, rien que cela.

J'ajouterai en toute franchise que j'apprécie également l'action du concepteur et du défenseur d'un service public de qualité qui est formé d'agents compétents. Le WBI marche bien en tant qu'outil, reconnaissons-le. Je souligne ici l'importance de l'action de Mme Simonet dans la mise en place de l'outil parce qu'il ne suffit pas de parler de celui qui en est l'acteur administratif, il faut aussi dire que le pouvoir exécutif, à l'époque, a bien fait les choses pour que ce soit rendu possible.

Autant d'éléments qui ne constituent en rien des choses qui pourraient atténuer mon sentiment selon lequel ce devoir de neutralité est essentiel au lien de confiance qui nous relie. Voilà pourquoi je vais dire, un fois de plus et avec fermeté, à M. Suinen, en requérant de lui qu'il se concentre exclusivement sur les domaines sur lesquels il exerce et là où il est de loin le plus utile à la Wallonie, et que pour le reste, nous ne rentrions pas dans le champs, ô combien stérile et dévastateur, de la polémique, si telle en est la conséquence.

M. Prévot


Je remercie très sincèrement le Ministre-Président pour le ton posé et la conviction qu'il a affichés dans la réponse qu'il m'a procurée. Je pense effectivement qu'on a d'autres chats à fouetter au Parlement que de devoir a priori rappeler aussi solennellement à l'ordre un fonctionnaire d'une telle qualité et d'un tel rang. Si j'entends qu'il semble vous avoir indiqué que son propos n'avait pas de visée politique et que dans le même temps il dit « je visais la manière dont les collaborations avec les miens et les cabinets de la Ministre de tutelle se faisaient par le passé », vous m'excuserez de penser qu'il y a effectivement là une dimension politique. Je pense qu'en tout état de cause c'était tout à fait maladroit et je n'arrive pas à penser qu'un homme de sa qualité ait encore la naïveté de croire que ce qui se dit à dix ne reste qu'à dix. Vous avez vous-même mesuré, outre le fait qu'il s'agisse d'une séance publique, que ce qui est dit ici peut avoir des répercussions ailleurs. J'imagine qu'il a déjà pu avoir l'occasion de l'apprendre, peut-être parfois à ses dépens par le passé. Je le crois trop intelligent que pour avoir été éventuellement maladroit.

Je note en tout cas la ferme intention qui est la vôtre, et à travers vous de l'ensemble du Gouvernement, de pouvoir rappeler les prérogatives des uns et des autres. A l'heure où on parle de certains « hyper ministres », réjouissons-nous d'avoir un « hyper fonctionnaire », hyper concentré sur sa seule tâche. Je vous remercie.
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