L’impact de la crise du COVID-19 sur l’offre de bus TEC

Monsieur le Ministre,

La pandémie de COVID-19 touche de plein fouet la Belgique. Diverses mesures d’hygiène et de nettoyage du matériel roulant ont déjà été prises. Néanmoins, le coronavirus a également un impact budgétaire et un impact sur l’organisation de l’offre de bus. La relance de l’activité TEC doit aussi être préparée. De nombreuses questions se posent.

Monsieur le Ministre, en matière d’organisation de l’offre :

1. Des chauffeurs de bus TEC sont-ils atteints du COVID-19 ? Si oui, quelle proportion ?
2. De quel pourcentage l’offre de bus TEC a-t-elle été réduite ? Quelles sont les zones (communes et provinces) les plus touchées par cette diminution de l’offre ?
3. Les bus ne peuvent contenir que cinq personnes au maximum en leur sein pour respecter les mesures de distanciation sociale. La presse s’est faite l’écho que cela provoque des comportements agressifs à l’égard des chauffeurs. Combien d’agressions de chauffeurs ont été relevées durant la mise en œuvre de ces mesures ?
4. La réduction de l’offre TEC concerne-t-elle également le transport scolaire vers des établissements spécialisés ? Si oui, de quel pourcentage l’offre est-elle réduite ? Les parents des enfants concernés ont-ils été prévenus de cette diminution de l’offre ?
Monsieur le Ministre, en matière de recettes :
1. La diminution de l’offre et les mesures de distanciation sociale impliquent de larges pertes financières pour l’OTW. A combien se chiffrent ces pertes depuis le 19 mars 2020 ?
Monsieur le Ministre, en matière de relance de l’activité une fois la crise terminée :
1. Le personnel chauffeur de bus sera-t-il mobilisable directement une fois les mesures de confinement levées ?
2. Les TEC disposent de nombreux bus et le COVID-19 ne va disparaitre d’un coup. Les TEC ont-ils un personnel suffisamment formé pour assurer un nettoyage suffisant des bus ? Les TEC ont-ils assez de matériel désinfectant pour ce faire ?
3. Le Gouvernement va-t-il octroyer une aide en matière de formation et en matière d’achat de matériel désinfectant pour faire face au nettoyage des bus après les mesures de confinement ?
4. Le Gouvernement compensera-t-il les pertes financières de l’OTW une fois la crise terminée ?

D’avance, je vous remercie.

Réponse du Ministre P. HENRY le 05/05/2020

L’absentéisme des chauffeurs de bus a, comme dans tous les secteurs, augmenté lors du début de la crise du Covid-19, avant de revenir actuellement à un niveau normal. Quant au nombre de chauffeurs infectés par le Covid-19, il n’est pas connu, le testing généralisé n’étant pas encore la norme à cette période.

En ce qui concerne l’offre, l’ensemble du TEC est passé à l’offre « vacances scolaires » une semaine avant les vacances de Pâques et y restera jusqu’au 18 mai. Cette décision a permis de garantir la distanciation sociale dans les bus et trams et a permis de dédoubler certaines lignes et de renforcer les lignes vers les hôpitaux.

L’offre complète correspondant à « l’horaire scolaire » sera relancée pleinement à partir du 18 mai.
Le transport scolaire (transport de carence) a été quasiment arrêté pour sa part le 18 mars et reprendra le 18 mai également. Cependant, l’offre vers les internats et homes permanents de l’enseignement spécialisé a été maintenue lorsque le besoin était présent.

De nouvelles règles de transport ont été communiquées aux clients durant cette période : monter par la porte arrière, ne plus valider afin de préserver la sécurité du conducteur, car les valideurs se trouvent à l’avant du bus et, enfin, respecter la distanciation sociale entre voyageurs.
Ceci a conduit le TEC à limiter sa capacité à cinq personnes dans un bus standard, 12 personnes dans un bus articulé et 15 personnes dans le tram et métro de Charleroi, avant l’imposition du masque décidée par le Conseil national de Sécurité le 24 avril dernier.

Cette obligation est entrée en vigueur ce 4 mai. À partir de cette date, le nombre de places admis dans les véhicules a aussi été revu à la hausse : 12 places dans les bus standards, 18 dans les articulés et 20 dans les trams. Ce nombre continuera d’évoluer en fonction des différentes phases de déconfinement. La limite fixée aujourd’hui est valable jusqu’au 17 mai prochain.

Bien que certains évènements aient effectivement été relayés par la presse, ces règles ont globalement été bien respectées par les clients des TEC.

Concernant le nettoyage adéquat des véhicules, depuis le début de la crise, le TEC a intensifié son nettoyage à l’intérieur du matériel roulant, soit par le personnel interne, soit par de la sous-traitance. Aucune pénurie de matériel n’a été constatée. L’estimation des coûts supplémentaires de nettoyage n’est pas clôturée.

La décision de confinement prise par le CNS a eu un impact sur les recettes et sur les remboursements d’abonnement pour un total estimé, TVAC, à 6 015 040 euros au 19 avril 2020.

Le Gouvernement wallon a pris la décision le 23 avril dernier de maintenir les subventions d’exploitation de l’OTW au niveau prévu par le Contrat de service public malgré la moindre production kilométrique. Selon les derniers calculs de l’OTW, actuellement, le maintien de la dotation à son niveau habituel permet à la fois de compenser les pertes de recettes et les coûts supplémentaires liés à la crise, notamment l’indemnisation des transporteurs sous-traitants des TEC.