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La diversification des entreprises

18 octobre 2016 | Question écrite de M-D SIMONET au Ministre MARCOURT - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,

 

La fermeture de Caterpillar Gosselies, si elle est définitivement confirmée, impactera des milliers de travailleurs. Parmi eux – nous l’avons rappelé – se trouvent également des travailleurs de petites et moyennes entreprises qui travaillent presqu’uniquement pour Caterpillar. Leur activité sera donc largement impactée et il s’agira de les accompagner au mieux pour les aider à poursuivre leur activité avec d’autres partenaires.
Malheureusement, ce n’est peut-être que trop tard que ces entreprises se rendent compte du danger encouru suite à un manque de diversification, que ce soit en termes d’activités ou en termes de clientèle. Notons que si le cas des sous-traitants de Caterpillar a été particulièrement mis en lumière, un tel constat vaut certainement pour d’autres situations en Wallonie.


Ainsi, il est un fait qu’en temps normal – quand « tout va bien » - bon nombre d’entreprises ne font pas toujours la démarche de la diversification, a fortiori lorsque l’entreprise est en bonne santé et engrange des bénéfices, mais également lorsqu’elle manque d’expertise en gestion prévisionnelle.
Monsieur le Ministre, disposons-nous d’une photographie de la situation en Wallonie, en termes de niveau de diversification de nos PME ? Des indicateurs existent-ils ? Qu’en est-il de cette approche préventive ? Un screening des entreprises est-il aujourd’hui réalisé afin d’identifier les entreprises vulnérables par manque de diversification ?


Il s’agirait avant tout de les identifier, de leur expliquer les risques potentiels mais également de pouvoir les accompagner par après dans leurs démarches de diversification.

D’avance merci pour vos réponses,

 

Réponse du Ministre JC MARCOURT le 27/10/2016

 

Comme la plupart des économies développées, la Wallonie a connu ces dernières années un double phénomène de désindustrialisation (le drame qui touche Caterpillar est un nouvel exemple d’une longue série) et de tertiarisation de son économie.

Sa structure productive s’est profondément modifiée, passant d’une économie industrielle à une économie de services marchands, qui représentent 57 % de la valeur ajoutée régionale en 2015 contre 14 % pour l’industrie manufacturière.

Même si les chiffres d’Agoria semblent indiquer une certaine dynamique de croissance avec davantage d’établissements industriels et de création de valeur ajoutée, la question se pose quant à savoir qui capture cette valeur ajoutée, étant donné qu’on observe une forte baisse de l’emploi industriel. 4000 emplois en moins en 20 ans ne sont pas à négliger.

Néanmoins, l’industrie conserve son importance, notamment grâce aux effets d’entrainement qu’elle a sur l’ensemble de l’économie par une externalisation croissante d’une partie de ses activités vers les entreprises de services.

Cela signifie que la désindustrialisation et la tertiarisation de l’économie constituent un même phénomène, étant donné qu’une partie de la croissance des services correspond à un simple transfert d’activités des entreprises industrielles à leurs sous-traitants.

De même, cela suggère que viser un pourcentage du PIB dans l’industrie est un objectif peu clair, au vu de la frontière poreuse avec le secteur des services. Tout cela pour dire que notre attention doit certes être portée à l’industrie, mais aussi au développement de nouvelles activités dans les services, porteuses d’emploi et déterminantes pour l’ancrage de grandes entreprises dans notre région.

Comme le suggère l'honorable membre, il est nécessaire d’établir une veille détaillée de notre tissu économique wallon et en particulier sur les entreprises dites systémiques pour la Région.

Même si la très grande majorité des entreprises en Wallonie sont des PME, quelques grandes entreprises ont une importance considérable en termes de valeur ajoutée et d’emploi. Cette importance résulte non seulement de leur taux d’emplois directs, mais également de leur large réseau de sous-traitants qui représentent un large potentiel d’emplois indirects pour notre Région.

Parmi ces grandes entreprises, les travaux du CRISP ont montré l’importance des groupes étrangers. Il est en effet utile de rappeler que la fragmentation croissante des activités économiques ne se limite pas aux frontières nationales.

Pour assurer une veille de qualité de notre tissu économique, la collaboration de toutes les forces vives de notre Région sera nécessaire et en particulier celle des fédérations patronales.

En effet, la question de l’autonomie de gestion d’entreprises situées en Wallonie, mais filiales de groupes internationaux, ne se limite pas à la nationalité de l’entreprise. De plus, elle ne peut pas être analysée uniquement sur la base des informations financières qu’on retrouve dans les comptes officiels de l’entreprise déposés à la BNB. Les pouvoirs publics ont donc besoin de la pleine collaboration des fédérations patronales pour mieux évaluer les risques liés à leurs entreprises.

J’aimerais rappeler qu’alors que l’économie a été longtemps structurée en branches distinctes d’activités, la séparation entre secteurs est de moins en moins pertinente. La politique industrielle doit donc être menée au-delà du seul secteur industriel et au sein de chaînes de valeurs mondialisées de biens et services. Il est nécessaire de favoriser les liens entre tous les acteurs économiques plutôt que trop segmenter notre tissu économique, en opposant l’industrie aux services et les grandes aux petites entreprises, à l’image de la dynamique lancée au travers des Plans Marshall et des pôles de compétitivité en Wallonie.

La question de la diversification des entreprises est effectivement d’une grande pertinence. C’est d’autant plus le cas dans un contexte de concurrence de plus en plus mondialisée. Il est, du reste, vrai que, généralement, la majorité des entreprises dépendent essentiellement d’un grand groupe autour duquel elle gravite. C’était déjà le cas lors de la fermeture de Renault en 1997 chez nos voisins flamands de Vilvoorde.

Pour ce qui est du cas précis des fournisseurs de Caterpillar, tout est fait en termes financiers et logistiques pour leur permettre de maintenir leur activité. Pour rappel, une liste des sous-traitants de 1re et 2e ligne les plus impactés a été finalisée, ils ont tous été contactés et invités à remplir un questionnaire informatif. Sur cette base, des rendez-vous personnels se tiennent depuis maintenant deux semaines afin de cibler avec chaque société qui en fait la demande les meilleurs moyens d’accompagner un retournement.

Malheureusement, pour ce qui est d’un volet davantage préventif, nous ne disposons pas pour l’instant des données à propos des clients de chacune des entreprises wallonnes afin de mesurer leur diversification et, par voie de conséquence, le risque auquel elles sont exposées. Cela est dommageable puisqu’il est, de fait, bien meilleur de prévenir que de guérir.

En ce sens, on ne peut que louer l’activité de ces deux anciens employés de Caterpillar précisément, partis suite à la restructuration de 2013, qui ont mis en place une plateforme informatique permettant aux indépendants de trouver plus facilement des clients. Nous avons pu constater que leur action a du succès et se développe.

Du fait de la prééminence sans cesse croissante des services dans nos économies, ce genre de démarche est probablement le meilleur moyen de procéder. En ce qui concerne mes services, il nous faudra réfléchir à un moyen d’implanter ce genre de procédure, que cela se fasse au niveau de la collecte des sources authentiques ou bien du guichet unique que nous sommes en train de constituer.

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