La prévention du suicide en Wallonie

Monsieur le Ministre,

Le 5 février dernier avait lieu la journée francophone de prévention du suicide. A cette occasion une matinée d’étude à Namur était consacrée au thème suivant : « Le réseau autour d’une personne suicidaire : quelle réalité en Wallonie ? »

Le suicide est au niveau mondial la 2ème cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans.
Cette constatation pose question et m’interpelle en tant que mandataire politique.

Dans ses rapports sur la problématique, l’OMS plaide pour un soutien communautaire dans la mise en place de mesures de prévention. Elle vise particulièrement des actions et des stratégies coordonnées globales des différents niveaux de pouvoir.

Pouvez-vous, Monsieur le Ministre, nous informer sur les projets en cours, leur développement ainsi que les observations et les résultats obtenus à ce jour ?

Je vous remercie, Monsieur le Ministre

Réponse du Ministre M. PREVOT le 19/04/2016

Avant de répondre aux questions, je me permets de rappeler que les politiques liées à la prévention du suicide s’exerçaient, jusqu’à la dernière Réforme de l’État, essentiellement au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles (la période transitoire s’est terminée fin 2015).

La Wallonie, en cette matière, n’avait cependant pas attendu la sixième réforme de l’État pour se mobiliser. En effet, la Wallonie a depuis longtemps développé une politique de santé mentale, globale et intégrée, qui vise à couvrir tout le territoire et à pouvoir atteindre toutes les personnes qui en auraient besoin. Plus concrètement, la Région soutient depuis 2009 l’ASBL « Un pass dans l’impasse » qui a été reconnue, en 2013, comme « Centre de Référence en Santé Mentale Spécifique Suicide ».

Tout d’abord, cette ASBL offre un lieu d’écoute aux personnes directement ou indirectement confrontées à la problématique du suicide, quel que soit leur âge (enfant, adolescent et adulte). Elle fait de même pour les professionnels via la promotion de formations, l’organisation de réunions de concertation, la diffusion de données spécialisées, etc.

L’objectif est que les personnes puissent exprimer leurs souffrances, trouver des ressources adéquates et prendre du recul afin de désamorcer l’état de crise dans lequel elles se trouvent. L’association sert aussi de relais afin d’orienter les personnes en difficultés vers des services appropriés à leurs besoins (centres hospitaliers, services de santé mentale, centres psycho-médico-sociaux, services d’assistance aux victimes,…). Ensuite, elle met en place des groupes de parole pour les personnes confrontées au suicide et ayant perdu un être cher. Enfin, l’observation des pratiques du secteur permet à cette ASBL de proposer des recommandations, initier des recherches scientifiques et récolter les informations spécifiques à la thématique du suicide.

Concernant les personnes âgées, des programmes de prévention et des formations sont assurés par des professionnels de diverses structures telles que :
- la Cellule de Prévention du Suicide de la Province de Liège,
- le Centre de Prévention du Suicide de Bruxelles,
- l'ASBL « Espace Séniors », via le projet « Troubadours »,
- l’ASBL « Senoah »,
- l’ASBL « Le bien vieillir »,
- les Services de Santé Mentale (SSM) spécifiques pour personnes âgées, ainsi que les Clubs thérapeutiques agréés.

Sachant également que l’Observatoire wallon de la santé est occupé à actualiser les données disponibles en rapport avec le suicide et publiera ces informations dans une publication plus générale sur la santé mentale et le suicide au cours de l’année 2016.

Comme l'honorable membre, j’ai conscience que la lutte contre le suicide est essentielle dans notre région.

Il est encore trop tôt pour mesurer les effets des actions qui ont été mises en place. Un bilan des mesures menées dans ce domaine et des manques éventuels sera établi en concertation avec les acteurs majeurs du secteur. Je déciderai ensuite des mesures les plus opportunes afin de lutter efficacement, dans les années à venir, contre le suicide en Région wallonne.