La sensibilisation à la diversification agricole

 
Monsieur le Ministre,

Le monde agricole est secoué depuis plusieurs années par une succession de crises qui nous imposent de repenser notre modèle agricole et trouver de nouveaux débauchés pour nos producteurs. La diversification des activités agricoles s’inscrit aujourd’hui comme le meilleur moyen de valoriser les exploitations à caractère familial, en leur permettant de maintenir un revenu suffisant et de mettre en évidence le savoir-faire de nos exploitants. La Wallonie encourage et promeut depuis plusieurs années la diversification des activités agricoles.
L’ensemble des acteurs conviennent que pour mener à bien un projet de diversification, il convient de prendre le temps de le murir et que ce processus peut prendre un certain temps, d’où l’intérêt de sensibiliser nos jeunes agriculteurs à ce sujet. Très souvent, ceux-ci sont bien naturellement préoccupés durant les premières années par la reprise de l’exploitation et ne viennent à se préoccuper de la diversification qu’après plusieurs années, il peut alors s’avérer que certaines opportunités ont été manquées.

Monsieur le Ministre :

- La sensibilisation à la diversification et à ses enjeux est actuellement absente des programmes officielles tant dans les filières d’enseignement agricoles ou des formules données par les organisations agricoles. Des séminaires ou ateliers sont donnés de manière épisodique, ne conviendrait-il pas de revoir les programmes afin d’intégrer une sensibilisation à la diversification agricole ?

- Les acteurs du secteur de la diversification déplorent de ne pas disposer de données permettant de démontrer l’intérêt de celle-ci auprès des agriculteurs. D’aucuns plaident même pour la mise en place d’un « observatoire économique de la diversification ». Pourriez-vous donner une suite à cette idée ?

Je vous remercier pour vos réponses,

Réponse du Ministre R. COLLIN le 24/11/2016

La diversification est devenue fréquente et se développe sous des formes très variées : choix d’une nouvelle spéculation, transformation à la ferme avec ou sans vente en circuit court, agritourisme, production d’énergie, etc.

En tant que Ministre de l’Agriculture, je soutiens financièrement l’organisation de divers modules de cours de perfectionnement liés à la diversification agricole.

Dans le cadre de la convention-cadre avec Diversifem, le Pôle fromager de l’école provinciale d’agronomie de Ciney organise, par exemple, des formations liées à la transformation du lait à la ferme.

Je ne suis cependant pas compétent en ce qui concerne le contenu des cours dans les filières de l’enseignement agricole, qui dépendent de la Fédération Wallonie Bruxelles, mais celle-ci travaille en collaboration étroite avec les personnes en charge de la formation professionnelle agricole.

Dans ce cadre, les appels à projets relatifs aux activités de formation professionnelle agricole veilleront, comme par le passé, à intégrer la dimension de la diversification agricole. Celle-ci doit, en effet, permettre de rencontrer l’une des priorités d’action identifiées dans le Programme wallon de développement rural (PwDR), assurant ainsi une rentabilité optimale des exploitations et un revenu complémentaire aux agriculteurs.

Par ailleurs, je soutiens également l’organisation de manifestations ponctuelles qui s’inscrivent dans une logique de mise en réseau et de formation continue.

Les différentes formes de diversification et leur développement partiel sur les exploitations rendent la collecte des données économiques complexes. II est difficile de tirer des informations homogènes par spéculation, à partir de données naturellement très hétérogènes. Cependant, le pôle économique de DiversiFerm dispose d’une expertise en la matière, basée sur de nombreuses années d’accompagnement des producteurs et apporte l’encadrement nécessaire à ceux qui font le choix de la diversification. Je rencontre à ce sujet, mardi, l’ASBL Accueil Champêtre en Wallonie pour échanger autour de l’idée de la création d’un observatoire économique de la diversification.