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La situation politique en République d’Haïti

17 décembre 2014│ Question écrite de V. SALVI au Ministre-Président MAGNETTE - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


Le 12 janvier prochain sera le cinquième anniversaire du séisme en Haïti qui fut 200.000 morts à l’époque. L’occasion de faire le bilan de l’aide wallonne, au regard de la situation politique tendue dans laquelle se trouve actuellement la République. En effet, récemment, la presse relatait cette situation compliquée dont Haïti doit faire face. La popularité du président Martelly, au pouvoir depuis mai 2011, est aujourd’hui en chute. De nombreuses manifestations se sont tenues à Port-au-Prince ces dernières semaines et les élections locales et législatives n’ont pas été organisées par le président. De plus, la démission du Premier Ministre a entraîné un vide du pouvoir législatif. De nombreux haïtiens s’inquiètent donc que le président Martelly gouverne par décrets, ce qui poserait des difficultés, notamment en ce qui concerne le domaine très sensible de l’exploitation minière.
 

 

Revenir sur cette actualité en Haïti est aussi l’occasion de faire le point et de vous demander un bilan de l’aide qui fut octroyée par la Région wallonne au pays depuis 2010. Je tiens à rappeler que toute cette coopération bilatérale s’est organisée dans le cadre de l’accord de coopération signé en 1997 entre les Gouvernements wallon, de la Communauté française et de la République d’Haïti.


Ainsi, face aux catastrophes (séisme en 2010, ouragans de 2012, choléra) dont la République d’Haïti fut la victime, le Gouvernement wallon avait dégagé des sommes importantes pour soutenir le pays. Un programme de coopération pour la période 2009-2012 fut prolongé suite aux difficultés de gestion rencontrées après le séisme. Cette coopération portait sur la culture, l’éducation et la formation professionnelle.
 

 

Parallèlement au programme bilatéral, d’autres mécanismes permettant de soutenir les projets de coopération décentralisée avaient été lancés et ce, via des ONG, des organisations wallonnes représentatives des travailleurs ou agriculteurs, des mutualités et des hautes écoles.


Monsieur le Ministre, pouvez-vous donc, cinq années après, nous faire le bilan de l’aide qui fut octroyée à la République d’Haïti pour se reconstruire ? Où en sont aujourd’hui les différents dossiers qui ont été soutenus par la Wallonie, concomitamment avec la Fédération Wallonie-Bruxelles ? Comment ont-ils concrètement été accueillis et développés sur le terrain ? Le travail des ONG belges, wallonnes, et des organisations wallonnes représentatives, est-il toujours en cours ?
Enfin, Monsieur le Ministre, avez-vous toujours des contacts avec les autorités haïtiennes ? Qu’en est-il de la situation sur place ?
 

Je vous remercie, Monsieur le Ministre-Président.

 

Réponse du Ministre-Président P. MAGNETTE le 13/01/2015

Depuis 2010, l’aide de la Wallonie en faveur de la République d’Haïti s’est concrétisée au travers des programmes et actions suivants :
- l’aide humanitaire ;
- l’aide aux partenaires de la coopération bilatérale ;
- le programme de travail bilatéral pour la période 2009-2012, issu de la troisième commission mixte permanente instituée par l’accord-cadre de coopération signé le 30 septembre 1997 entre les gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la République d’Haïti ;
- le programme de coopération bilatérale indirecte ;
- la Journée de la Francophonie ;
- et l’Initiative Wallonie-Belgique pour Haïti de l’AWEx.

* Aide Humanitaire

En 2010, des moyens budgétaires spécifiques (1,2 million d’euros) ont été accordés par les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la reconstruction du pays et pour l’aide humanitaire d’urgence :
- 100 000 euros ont été consacrés à l’aide d’urgence via le comité B-Fast (intervention à 75 % dans les frais du transport aérien organisé par le Ministère de la Défense) ;
- 800 000 euros en faveur des programmes présentés par des ONG actives sur le terrain (400 000 euros pour l’Unicef, 200 000 euros pour Médecins du Monde Belgique et 200 000 euros pour la Croix-Rouge de Belgique) ;
- 300 000 euros ont été réservés au soutien des partenaires haïtiens de la coopération bilatérale.

 

* Aide aux partenaires de la coopération bilatérale

Parallèlement aux actions prévues dans le cadre de la coopération bilatérale (cf. infra), Wallonie Bruxelles International a mené différentes actions, parmi lesquelles :
- un soutien apporté à l’Institut du Patrimoine wallon (IPW) dans le cadre d’un programme de formation d’artisans à la réhabilitation des maisons traditionnelles haïtiennes, maisons dites « Gingerbread », mené avec la Fondation Connaissances et Liberté (FOKAL) de Port-au-Prince ;
- et des formations en santé sexuelle et reproductive, organisées par Médecins du Monde Belgique et s’articulant aux aides accordées à Haïti dans le cadre du programme d’aide humanitaire. Ces actions ont permis de renforcer les compétences des candidats spécialistes et de l’équipe des formateurs en gynécologie obstétrique, ainsi que du personnel de deux hôpitaux, l’un à Port-au-Prince et l’autre à Petit-Goâve.

 

* Troisième commission mixte permanente

Un programme de travail pour la période 2009-2012 a été adopté lors de la troisième réunion de la Commission mixte permanente qui s’est tenue à Port-au-Prince en juin 2009. Consécutivement au séisme de janvier 2010 et en accord avec les autorités haïtiennes, la validité de ce programme de travail a été prolongée jusqu’à la tenue d’une prochaine Commission mixte, qui devrait avoir lieu en avril prochain. La plupart des projets issus du programme adopté en 2009 ont pu se réaliser, soit suivant les dispositions prévues initialement soit en intégrant des modifications adaptées aux nouveaux besoins et priorités des partenaires haïtiens.

Les projets menés par l’Université de Liège et l’Université d’État d’Haïti ont pu se réaliser et atteindre les objectifs fixés dans le programme de travail. Il s’agit d’un projet de création d’une ferme-école pour la formation et la production de la spiruline en Haïti et d’un projet de développement d’une expertise dans le domaine de la fermentation des produits locaux.

Wallonie-Bruxelles International a d’ores et déjà pris des contacts utiles avec les autorités haïtiennes dans le cadre de la préparation de la quatrième réunion de Commission mixte, qui devrait donc se tenir dans le courant du mois d’avril. L’évaluation du programme précédent et les souhaits exprimés par les autorités haïtiennes ont permis d’identifier deux secteurs prioritaires pour le programme de travail qui couvrira la période 2015-2017. Il s’agit du secteur de la formation professionnelle et du secteur culturel.

Par ailleurs, un soutien est également apporté à la réalisation de projets menés par l’Association pour la Promotion de l’Éducation et de la Formation à l’Étranger (APEFE) :
- un projet qui vise à améliorer le système de formation professionnelle et l’insertion socioprofessionnelle de jeunes haïtiens, via le renforcement de 12 centres de formation professionnelle, ainsi que le dispositif de placement des finissants en entreprise et l’accompagnement à la création d’entreprises. Ce programme a officiellement débuté le 1er janvier 2013. Dans ce cadre, l’aide apportée par la Wallonie porte plus spécifiquement sur l’accès à la formation pour les jeunes défavorisés par le développement d’un système de bourses d’études et l’instauration d’un système d’orientation professionnelle et de placement en entreprises (stage/emploi);
- un projet qui vise à renforcer un programme de formation mobile destiné à former des jeunes dans les zones les plus reculées par l’achat d’un camion équipé pour des formations dans le domaine du cosmétique et de l’électromécanique. Ce programme sera mis en œuvre en 2015.

 

* Coopération bilatérale indirecte

En matière de coopération bilatérale indirecte, le soutien de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sur les cinq dernières années, se monte à un total cumulé de 906 915 euros, répartis sur 15 projets. Ces projets ont été portés ‑ et cinq d’entre eux le sont encore ‑ par 14 ONG et une ville. Pour l’essentiel, ils visaient : la protection ainsi que l’insertion scolaire et professionnelle des enfants et adolescents ; l’assainissement des eaux ; les soins de santé primaires ; la sécurité alimentaire ou encore l’économie paysanne solidaire.

 

* Francophonie

Depuis 2010, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles apportent un soutien exceptionnel à la réhabilitation du secteur de l’éducation dans le cadre de la Journée internationale de la Francophonie qui se tient, chaque année, le 20 mars. Concrètement, chaque année, WBI organise l’expédition de matériel promotionnel à destination des enfants et adolescents d’une centaine de pays. À la suite du séisme, WBI a décidé de consacrer exclusivement à la jeunesse haïtienne, la moitié du budget de cette action, pour les années 2010 et 2011 et, depuis 2012, le tiers des moyens affectés. À ce jour, globalement, ce sont ainsi 66 000 euros de matériel scolaire et d’ouvrages de littérature et de bande dessinée qui ont été consacrés à l’équipement de plusieurs centaines d’écoliers haïtiens.

 

* Initiative Wallonie-Belgique pour Haïti

En 2010, l’AWEx ‑ rapidement rejointe par la Sofinex ‑ a signé un accord avec l’Interamerican Investment Corporation, une division de la Banque interaméricaine de Développement. Cette « Initiative Wallonie-Belgique pour Haïti » est un projet d’assistance technique intégré dans le programme FINPYME ExportPlus qui aide les PME haïtiennes à produire plus et mieux et à accéder aux marchés d’exportation. En 2013, il a été décidé d’élargir l’aide wallonne aux petites et moyennes entreprises du Bélize et du Panama. À ce jour, le programme FINPYME ExportPlus a touché près 227 PME haïtiennes, représentant 393 employés.

À noter également que, dans le cadre du Fast Stard Financing, l’Agence wallonne de l’Air et du Climat a soutenu un projet d’installation de stations de production d’eau potable dans le département de l’Artibonite et un projet de gestion des déchets ménagers à Port de Paix.

Concernant la situation politique, l’honorable membre n’est pas sans savoir que le Président Michel Martelly a nommé, ce 25 décembre, un nouveau Premier Ministre, Monsieur Evans Paul. Ce dernier ‑ maire de Port-au-Prince sous la présidence d’Aristide et ancien candidat à la présidence ‑ plaide en faveur de la formation d’un gouvernement de consensus.

Par ailleurs, le mandat des parlementaires a été prolongé suite à un accord tripartite signé par les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Le mandat des députés s’étendrait, d’après l’accord, jusqu’au 24 avril 2015, tandis que les sénateurs resteront investis jusqu’au 9 septembre 2015.

Suivant l’accord du 29 décembre, le parlement perdurera après le 12 janvier 2015, les amendements à la loi électorale seront enfin votés par le Sénat et un nouveau Conseil électoral permanent sera mis en place afin d’organiser les élections. Cet accord prévoit également d’organiser les élections législatives et des collectivités territoriales dans un délai de 120 jours suivants le 12 janvier 2015. Ceci implique donc qu’avant cette date, les parlementaires adoptent la loi électorale amendée et ratifient la déclaration de politique générale du nouveau gouvernement.

Il convient de noter que l’aile radicale de l’opposition continue de réclamer le départ du président. Toutefois, les manifestations ont fortement diminué tant en fréquence qu’en intensité. La signature de l’accord tripartite explique cette évolution, certains voyant en lui une possibilité de sortie de crise. L’opposition semble actuellement divisée, beaucoup de chefs de parti et d’autres acteurs s’étant démarqués des opposants farouches qui font du départ du président une affaire personnelle. Il conviendra donc de rester attentif à l’évolution de la situation.
 

 


 

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