Le nouveau rôle que le Gouvernement wallon souhaite voir jouer par les CPAS dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion
26 septembre 2014 | Question écrite de F. DESQUESNES au Ministre PREVOT - Réponse disponible
Monsieur le Ministre,
Le Gouvernement wallon a pour ambition de renforcer la cohésion sociale dans notre Région. Il s’est engagé à ce que les plus démunis puissent bénéficier d’un accompagnement leur permettant de sortir de la précarité et de se réinsérer.
Pour assurer la cohésion sociale, le nouveau Gouvernement encouragera, dit-il dans sa Déclaration de Politique Régionale, « la mise en réseau et le partenariat entre les communes, les associations et l’ensemble des services impliqués dans des actions communales et supra-communales de cohésion sociale afin de travailler mieux, de manière plus efficiente, en mutualisant les moyens dédicacés au même objectif et en partageant les bonnes pratiques de chacun. »
Le Gouvernement souhaite donc renforcer les synergies et partenariats entre cpas, ainsi qu’entre cpas et associations, afin de favoriser l’uniformisation des pratiques dans le cadre de la prise en charge des publics fragilisés. Il veut aussi développer les politiques de réseau ambulatoire et soutenir les services de médiation de dettes de première ligne, en mettant en place des partenariats et échanges de pratiques dans cette matière entre et avec les cpas. Il veut encore encourager les collaborations entre les cpas, les grandes surfaces et le secteur associatif en matière d’invendus alimentaires.
Tout le monde sait que les cpas rencontrent déjà, à l’heure actuelle, beaucoup des difficultés à pouvoir répondre à l’ensemble des missions qui sont les leurs, au regard de leurs moyens disponibles. Et les charges des CPAS ont peu de chance de diminuer dans les prochaines années… En effet, les personnes qui risquent de se faire exclure du chômage en 2015 devront se retourner une nouvelle fois vers eux.
Les cpas sont donc en droit de se demander si un financement sera lié aux nouvelles mesures/missions listées ci-dessus. Par ailleurs, Monsieur le Ministre a-t-il déjà une idée et vision du rôle que les cpas devront jouer à cet égard ? Est-ce que ce sera à eux d’impulser ces nouvelles orientations et manière de fonctionner sur le terrain? Seront-ils simplement des acteurs - parmi d’autres - de ce changement, ou attend-t-on d’eux qu’ils en soient les initiateurs et les meneurs ? Quelles réponses concrètes le Gouvernement wallon envisage-t-il de donner pour que ces nouvelles mesures citées dans la DPR puissent être effectivement mises en œuvre par les acteurs de terrain ?
Je vous remercie d’avance pour vos réponses
Réponse du Ministre M. PREVOT le 20/10/2014
Je rejoins entièrement l’objectif inscrit dans la DPR par le Gouvernement wallon de favoriser les synergies et renforcer les partenariats entre CPAS. Je continue d’ailleurs à soutenir les pôles DUS (dispositifs d’urgence sociale) existants. Il s’agit de groupements de CPAS contigus qui mettent en place une structure d’intervention permanente, permettant de répondre avec rapidité aux besoins des personnes en situation de détresse. Les CPAS concernés établissent une convention définissant les modalités de leur collaboration. Toute personne en situation d’urgence peut y faire appel 24/24h et bénéficie d’un suivi.
Les nouvelles mesures que l'honorable membre cite et qui figurent dans la DPR (politique de réseau ambulatoire, soutien renforcé des services de médiation de dettes de première ligne, thématique des invendus) constituent des propositions concrètes issues du terrain et du constat qu’il est nécessaire de mutualiser dans une optique d’optimalisation des moyens.
La question de leur mise en œuvre et de leur financement est importante, mais il va de soi que l’objectif ne consiste aucunement à imposer de nouvelles missions et charges aux CPAS. Il est d’ailleurs question de « favoriser » et non d’imposer.
Des évaluations des différentes pratiques existantes sont en cours. Elles permettront de relever les bonnes pratiques exprimées par les acteurs du terrain et d’envisager des améliorations notamment par une mutualisation des moyens. Des appels à projets dans ce sens pourront être initiés avec des moyens financiers à la clé.
Enfin, je conclurai en assurant que je suis ouvert à toutes les propositions qui permettront une meilleure transversalité dans la prise en charge de la précarité et de l’exclusion.