Les accidents impliquant des enfants sur le chemin de l’école

Monsieur le Ministre,

Selon des chiffres de l’IBSR publiés dans le magazine Via Secura n°95, entre 2010 et 2012, 7048 enfants âgés de 3 à 11 ans ont été impliqués dans un accident corporel en Belgique. 40% d’entre eux l’ont été lors de leur trajet vers l’école.

Entre 2010 et 2012 toujours, ce sont pas moins de 15 enfants qui sont décédés tragiquement en se rendant ou en quittant leur école, soit 40% des enfants décédés en Belgique dans un accident de la route pour cette période.

Ce qui peut surprendre, c’est que seulement 5% de ces enfants impliqués dans un accident corporel sur le trajet de l’école l’ont été dans une zone 30, aux abords immédiats de l’établissement scolaire. Selon l’IBSR, l’environnement immédiat des écoles est donc relativement sécurisé. Le réel danger se situe au-delà de la zone 30. En effet, 77% des enfants ont été victimes de l’accident alors qu’ils se trouvaient dans une zone comprise entre la zone 30 et 300 mètres autour des écoles. (L’âge moyen des enfants impliqués dans ces accidents sur le trajet de l’école est de 7 ans et demi.)

Il est évident que la mise en place de zones 30 aux abords des écoles il y a 10 ans a eu un effet bénéfique sur la sécurité routière. Cependant, les accidents sont encore trop nombreux.

Comment protéger ces usagers de la route particulièrement vulnérables ? L’IBSR propose notamment d’étendre les zones 30 à certains endroits particulièrement problématiques ou encore de mettre en place un système d’affichage spécifique prévenant de la présence d’enfants aux heures les plus critiques, dans un périmètre de 300 mètres autour des établissements.

L’IBSR propose également un renforcement des contrôles dans le même périmètre, ainsi que la pose de ralentisseurs ou de feux.

Monsieur le ministre, étiez-vous au courant de cette problématique ? Que pensez-vous des mesures proposées par l’IBSR pour la Wallonie ? Pensez-vous qu’elles sont réalisables sur le terrain ? D’autres pistes de réflexion sont-elles en cours ?

Merci pour votre réponse.

Réponse du Ministre M. PREVOT le 04/11/2016

Comme je l'ai déjà exprimé antérieurement, je ne souhaite pas m’engager dans un élargissement généralisé des abords d'écoles limités à 30 km/h. En effet, avant tout, il faut que la limite de vitesse soit crédible pour être respectée.

Un guide précis et efficace sur la méthodologie d’aménagement des abords d'écoles a été publié en 2011 par mon administration, la Direction générale des Routes. Il donne des lignes directrices pour la sécurisation des abords des écoles et permet d’assurer une cohérence dans les aménagements quel que soit le réseau (régional ou communal).

Ce guide souligne déjà l’importance de ne pas aménager uniquement les abords immédiats de l’école et le fait qu’il faut une réflexion globale sur l’ensemble du chemin de l’école. Ce qui passe par la création de trottoirs, la gestion des traversées piétonnes, l’aménagement de cheminements cyclables sécurisés, le positionnement des arrêts de bus, etc.

Il ne faut pas cacher qu’un problème aux abords des écoles, surtout en maternelle et primaire, est le comportement de certains parents. Il faut conscientiser les parents, principalement dans la gestion du stationnement. Le guide aborde également ce sujet du stationnement.

L’aménagement de zones de stationnement et de dépose-minute, aux abords de l’école peuvent y aider. Ceci diminuerait le fait qu'un enfant accidenté sur 2 l’a été en tant que passager d’un véhicule.

Afin de renforcer la crédibilité des zones 30 en rapport avec les horaires scolaires, soulignons l’installation progressive de panneaux "zones 30 variables" déjà en cours en Wallonie. Pour rappel, au moyen de panneaux à message variable, la limitation n’est effective, dans les zones équipées, que les jours scolaires de 7 à 19 h. Afin de vérifier l’efficacité de ces nouvelles installations, des mesures de vitesse ont été réalisées aux abords de certaines écoles et seront répétées après aménagements par une comparaison "avant-après". Ces mesures permettront également d’évaluer l’utilité de placer un radar répressif ou non dans certaines zones.

Ajoutons que la région a équipé tous les passages piétons en abord d'écoles de barrières jaunes et rouges et d'un éclairage spécifique également jaune et rouge afin de créer une image d'abords d'école par l'utilisation de couleurs vives et de souligner la zone spécialement fréquentée par des enfants et limitée à 30 km/h.