Aller au contenu. | Aller à la navigation

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    François DESQUESNES

     

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    André ANTOINE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Christophe BASTIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    René COLLIN

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Benoît DISPA

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Anne-Catherine GOFFINET

     

  •  
    Bienvenue sur notre site  !

     

    Alda GREOLI

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Julien MATAGNE

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Marie-Martine SCHYNS

  •  
    Bienvenue sur notre site !

     

    Mathilde VANDORPE

Vous êtes ici : Accueil Notre action au PW Questions écrites Les mesures de prévention du radicalisme relevant des politiques de l’emploi et de la formation

Les mesures de prévention du radicalisme relevant des politiques de l’emploi et de la formation

26 avril 2016│Question écrite de B.DREZE à la Ministre TILLIEUX - Réponse disponible

Madame la Ministre,

 

Dans le contexte que nous savons, nous avons approuvé dans le budget 2016 des moyens complémentaires destinés à contribuer, dans le cadre de nos compétences régionales, à la lutte contre le radicalisme. Les actions annoncées ont trait à l’Action sociale, à la Politique des grandes villes, aux Plans de cohésion sociale, à l’Emploi et la formation.

D’après les ordres du jour portés à notre connaissance, le gouvernement aurait récemment adopté la note visant à mettre en œuvre le volet « emploi et formation » de cette mobilisation contre le radicalisme, volet auquel devraient être consacrés des crédits récurrents de 2 millions EUR. Ma question, assez ouverte, vous invite à nous détailler ces mesures.

- De manière très générale, quelle en est la philosophie ? La radicalisation n’est pas nécessairement le fait de personnes sous-qualifiées ou éloignées de l’emploi. On en détecte hélas des foyers dans le monde du travail. Quelle est donc, globalement l’approche de lalutte contre le radicalisme par le biais des politques de l’emploi et de la formation ?
- Quelles sont précisément les mesures envisagées et les moyens qui leur seront consacrés ?
- Sur quels publics ces mesures seront-elles ciblées ? Faudra-t-il tenir compte des confessions religieuses ou d’appartenance à telle ou telle communauté culturelle ?
- A quels partenaires, quels opérateurs, confiera-t-on les missions ?
- Le programme prévoit-il des moyens destinés à former les opérateurs qui seront appelés à intervenir dans ce programme d’actions ?
- Le programme implique-t-il des coopérations avec d’autres niveaux de pouvoir (fédéral, FWB , pouvoirs locaux ?)

Je vous remercie pour vos réponses.

 

Réponse de la Ministre E. TILLIEUX le 19/05/2016

 

Lors de sa séance du 14 avril dernier, le Gouvernement a validé un rapport de suivi des mesures prises depuis le début de l’année 2015 en matière de prévention du radicalisme. J’ai porté à l’ordre du jour du Gouvernement, lors de cette même séance, les mesures que je propose, au départ de mes compétences, pour contribuer à lutter contre ce phénomène.

Le radicalisme islamiste est une réalité complexe et multifactorielle. Les niveaux d’analyse peuvent concerner tant l’individu, que son environnement et la société. Les facteurs explicatifs mobilisent tantôt des approches psychologiques, voire psychiatriques, tantôt socio-économiques, politiques, religieuses, …

Tous les profils socio-économiques semblent touchés : chômeurs, travailleurs, universitaires, pauvres ou aisés. Les facteurs socio-économiques, le fait d’être chômeur, sans qualification ou discriminé sur le marché de l’emploi, ne sont donc pas pertinents pour expliquer les trajectoires individuelles.

Par contre, les discours radicaux utilisent (et attisent) le sentiment d’injustice, d’humiliation, la victimisation des musulmans tant sur le plan des relations internationales que dans leur intégration dans les sociétés occidentales. Les accusations, qu’elles soient légitimes ou non, d’islamophobie, de discrimination et d’exclusion constituent de véritables ferments du radicalisme.

Or, effectivement, l’insertion sur le marché de l’emploi reste difficile pour les populations issues de l’immigration, en particulier pour les populations musulmanes, originaires de Turquie et du Maghreb, qui présentent un taux de chômage respectivement de 23,0 % et 25,5 % alors qu’il est de 5,9 % pour les populations d’origine belge.

C’est pourquoi j’ai proposé une première mesure pour promouvoir l’emploi des personnes étrangères et d’origine étrangère au départ des instances bassins Emploi – Formation - Enseignement. Chacune des instances wallonnes se verra doter d’un agent spécifiquement en charge de la matière. Il aura pour missions, notamment, sur la base d’un travail de réseau :
- d’organiser un plan de sensibilisation des entreprises à la diversification de leurs ressources humaines, d’accompagnement et de conseil dans la gestion de cette diversité, notamment dans la gestion des signes et pratiques convictionnelles sur le lieu de travail ;
- d’initier une dynamique axée sur des mesures concrètes et concertées avec les partenaires sociaux et le Centre interfédéral pour l’égalité des chances (UNIA) visant à lutter contre les discriminations à l’embauche ;
- de susciter et de promouvoir, par un travail de réseau, des projets innovants en matière d’insertion sur le marché de l’emploi des publics issus de l’immigration.

Par ailleurs, cette thématique fera l’objet d’une expertise interuniversitaire afin d’animer, de superviser et de coordonner le travail porté par l’ensemble des Instances Bassins.

Un budget de 865.000 euros est prévu pour ce premier axe.

Les recherches sur le radicalisme montrent également que les prisons constituent un terreau potentiel de radicalisation, comme internet et les réseaux sociaux par exemple.
De nombreux acteurs sont présents dans le milieu carcéral, relevant de différents niveaux de pouvoirs, pour assurer des missions de formation, d’éducation permanente, d’aide psychosociale, de formation, des activités culturelles et artistiques, de santé et de santé mentale et des activités préparant la sortie de prison.

Ces actions visent à prévenir la récidive, à éviter l’aggravation des problématiques de violence, d’exclusion sociale et de radicalisation qu’entraine de manière générale le passage en prison, à encourager la réinsertion et à donner finalement un sens à la détention.

Or l’offre de services est insuffisante par rapport aux besoins.

Au départ de mes compétences, j’ai donc proposé au Gouvernement de renforcer les programmes d’aide à la réinsertion, de formation et d’orientation socioprofessionnelle, avec un budget supplémentaire de 1,085 million euros.

Cette mesure s’inscrit dans une approche préventive, en offrant aux personnes l’opportunité de se former pendant leur détention, de préparer leur projet professionnel, ainsi que leur sortie de prison et de se reconstruire, ce qui constitue l’un des meilleurs moyens d’éviter la récidive et un endoctrinement potentiel.

Cette mesure complète et renforce d’autres initiatives prises en matière de prévention du radicalisme en prison comme la formation des aumôniers musulmans ou les ateliers de citoyenneté, relevant des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Concrètement, il s’agit d’amplifier l’offre de services au départ d’opérateurs relevant de l’emploi et de la formation (les CISP) qui sont déjà actifs ou qui disposent d’une expérience d’intervention en milieu carcéral et/ou auprès de publics incarcérés, en liberté conditionnelle, en détention limitée, sous bracelet électronique ou en défense sociale.

Une réunion s’est tenue en mon Cabinet, le 28 avril dernier, avec les opérateurs concernés, l’Interfédération et l’administration afin d’organiser la mise en œuvre de la mesure. Les modalités de mise en œuvre seront précisées sur la base de ces échanges et des points d’attention pointés par les opérateurs.

Des contacts sont également en cours entre mon Cabinet et la Fédération Wallonie-Bruxelles pour un partenariat avec l’Administration générale des Maisons de Justice.

Enfin, la troisième et dernière mesure avait déjà été initiée en 2015 : chaque secteur subsidié par la Région wallonne et potentiellement concerné par le phénomène de radicalisation était chargé, en mobilisant les dispositifs et moyens existants de l’organisation de journées de sensibilisation au phénomène du radicalisme à destination des professionnels de première ligne.

Grâce à un budget additionnel de 50.000 euros et un partenariat avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, cette mesure sera amplifiée. Des formations seront organisées au niveau local s’adressant aux divers secteurs de l’insertion, de la santé ou des pouvoirs locaux de la Région wallonne, ou encore aux secteurs éducatif, culturel ou sportif de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Actions sur le document