La vente des chênes remarquables issus des forêts wallonnes
05 décembre 2017 | Question écrite de J. ARENS au Ministre COLLIN - Réponse disponible
Monsieur le Ministre,
Dans certains pays comme la France, les ventes publiques de bois issus des forêts publiques sont organisées par L’ONF par lots séparés de produits : le bois d’œuvre de chêne, de hêtre et de résineux, le bois d’industrie, le bois énergie.
Cette façon de faire permet de valoriser au maximum le patrimoine forestier remarquable (je pense en particulier aux chênes séculaires) et permet également aux communes propriétaires d’engranger de meilleures recettes.
Qu’en est-il en Région wallonne ?
Je remercie Monsieur le Ministre pour ses réponses.
Réponse du Ministre R. COLLIN le 03/01/2018
Dans les forêts bénéficiant du régime forestier, les ventes de bois sont publiques (ouvertes à tous les acheteurs présentant les cautions et garanties requises et n’étant pas en retard d’exploitation ou de paiement) et se font par adjudication, en principe au plus offrant.
De manière générale, il s’agit de ventes de bois sur pied, sans adaptation particulière pour les bois de haute qualité, si ce n’est leur regroupement dans l’un ou l’autre lot spécifique. Ce type de vente se fait généralement en bloc, à un prix forfaitaire par lot, dont l’acheteur doit avoir pris connaissance du contenu. Les informations relatives à chaque lot (nombres de tiges par essence et par classe de circonférence, voire défauts apparents, volumes présumés) figurent dans le catalogue de ventes réalisé par le Département de la Nature et des Forêts (DNF). Les bois vendus en bloc le sont sans garantie de volume ni de qualité.
En conséquence, le prix des bois sur pied varie en fonction de :
la dimension et la qualité (estimée par l’acheteur) du bois qui déterminent le type d’usage auquel celui-ci peut servir et donc la valeur ajoutée qui résultera de sa transformation ;
les conditions d’exploitation (topographie, réseau de voirie forestière) et les contraintes du cahier des charges de la vente qui influencent les coûts d’exploitation ;
les conditions de paiement (paiement étalé ou en une fois, garantie bancaire) ;
l’importance du lot qui permettra de faire des économies d’échelle, notamment sur les coûts d’exploitation et de transport ;
l’homogénéité du lot : un lot hétérogène sera moins bien valorisé, car certaines catégories de bois intéresseront moins les marchands spécialisés dans tel ou tel type de bois ou de débouchés ;
le marché du bois : évolution de la demande en produits ligneux et de l’offre en bois sur pied, de moins en moins à l’échelle régionale et de plus en plus à l’échelle internationale.
La vente de bois façonné aux frais du vendeur, c’est-à-dire des arbres abattus et mis en bord de routes, peut être intéressante pour une meilleure valorisation du bois suite à la plus grande homogénéité des lots et à la réduction des incertitudes quant à la qualité du bois ainsi qu’aux coûts d’exploitation. Elle reste toutefois exceptionnelle en Wallonie alors qu’elle est bien plus fréquente en Allemagne ou dans l’est de la France.
Une autre façon de mettre en évidence la présence de bois de haute qualité consiste à vendre certains d’entre eux exposés sur un parc à grumes. Ces lots, de volume limité et composés de bois de qualité directement identifiable, permettent la mise en concurrence d’acheteurs spécialisés susceptibles d’en offrir le prix maximum. La commune de Wellin est en train de mettre une première expérience sur pied. Celle-ci pourra nous éclairer sur l’opportunité d’introduire ce système en Wallonie.
