Les zones « zéro pesticides » dans les parcs naturels

Monsieur le Ministre,

L’agriculture bio est un choix. Elle concerne actuellement les seuls agriculteurs qui font le choix de cultiver bio et les consommateurs qui font le choix de consommer des produits bios. Pourtant, si il est possible de bénéficier de produits plus sains et sans pesticide, tout le monde devrait pouvoir en profiter.

Dans cette perspective, qui me semble cohérente avec la Déclaration de politique régionale, il serait intéressant de définir des zones où le « zéro pesticides » serait à l’essai . Par « zéro pesticides », j’entends le « zéro pesticides » pour tous : particuliers, pouvoirs publics et bien entendu, pour les agriculteurs. Ces zones d’essai pourraient également servir de laboratoire de recherches pour les universités avec lesquelles nous serions partenaires et faire progresser nos connaissances concernant les possibilités qu’offre un territoire qui n’utilise plus de pesticides en termes de rendements agricole et économique.

Monsieur le Ministre,

Que pensez-vous de l’idée de définir des zones pilotes où le « zéro pesticides » serait testé ? Etes vous prêt à vous engager dans cette voie et à dégager les budgets nécessaires ?
Que pensez-vous d’un appel à intérêt allant dans ce sens ? Je pense notamment à un appel à intéret à l’intention des parcs naturels qui rassemblent plusieurs communes autour d’une mission commune de gestion durable du territoire ?

Cette idée a-t-telle déjà été évoquée lors de concertations avec le CRAW ?
Ce type de projet existe-t-il déjà en Europe ?

Je vous remercie

Réponse du Ministre R. COLLIN 

Monsieur le Député, avant tout, il semble nécessaire de repréciser certaines choses : il ne faut pas assimiler l'agriculture biologique à une pratique « zéro pesticide ». L'agriculture biologique a également recours aux produits phytopharmaceutiques, mais uniquement à ceux agréés en bio.

En ce qui concerne d'éventuelles zones de test et, notamment dans des parcs naturels, il n'y a pas encore de réflexion à ce propos, selon la Fédération des parcs naturels de Wallonie. Cependant, ces territoires pourraient servir de zones pilotes pour la mise en place d'une agriculture durable, d'autant qu'une de leurs missions décrétales est, je cite : « de participer à l'élaboration de nouveaux modes de gestion de l'espace rural ».

Pour votre information, un projet « Biovallée », dans la vallée de la Drôme, est en cours au sein d'un parc naturel français, visant à atteindre 50 % d'agriculteurs et de surfaces dédiées à l'agriculture biologique en 2020.

Dans ce cas précis, on ne peut pas parler de zones « zéro pesticides ».

Ceci me permet de faire le lien avec l'une de vos autres et précédentes questions concernant les projets
d'agroécologie dans les parcs naturels. Ce type de démarche est clairement, comme l'agriculture biologique, une voie de transition vers une diminution du recours aux produits phytosanitaires.

En Wallonie, ce type d'évolution est encouragé par la conditionnalité, mais aussi par des mesures volontaires
comme les mesures agroenvironnementales.
Néanmoins, les situations culturales climatiques et traditionnelles sont différentes d'un parc à l'autre et il convient de les respecter.

Comme ministre de l'Agriculture, de la Nature et de la Ruralité, je serais ravi de voir un tel projet se développer dans le cadre du programme d'action de l'un ou de l'autre parc.

Réponse du Ministre J. ARENS

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse. J'insiste effectivement sur le fait que les agriculteurs ne sont finalement conseillés que par les vendeurs de produits phytopharmaceutiques, ce qui est catastrophique.

Je peux déjà vous annoncer que d'ici peu vous aurez un projet de biovallées en Région wallonne.

Je vous remercie pour votre réponse.

Monsieur le Président, je transforme mes questions 6, 9 et 34 en questions écrites, parce que je suis heureux.