L’état d’avancement du projet de la Cité des Métiers de Liège

Monsieur le Ministre,

Permettez-moi de revenir aux nouvelles au sujet de la Cité des Métiers de Liège. Certains échos qui me parviennent ne sont pas rassurants.

Je vous avais interrogé sur ce dossier dès octobre 2017. En tant que mandataire liégeoise, il me semblait que ce projet annoncé depuis plusieurs années tardait à se concrétiser. Vous nous aviez alors fait part d’un rapport de l’Inspection sociale, qui pointait une série de manquements assez alarmants, relatifs à la gestion administrative, à la gestion financière, à la gestion du projet d’implantation dans un bâtiment technique réaffecté de l’ULg.
On faisait également état de grandes difficultés relationnelles entre la direction de l’ASBL et les partenaires associés au projet – ce qui est fâcheux puisqu’une Cité des Métiers doit se fonder sur un large et solide partenariat entre opérateurs publics, économiques, pédagogiques, académiques, etc…

Questionné en mars 2018 par Philippe Henry, vous aviez manifesté un regain d’optimisme. Un avis juridique de l’administration avait, disiez-vous, permis de clarifier la situation. Vous aviez confirmé à l’Université l’intérêt de la Région par rapport au bâtiment envisagé. Vous sembliez confiant quant à la possibilité de relancer un projet sur de nouvelles bases, avant la fin de 2018.

- Comment les choses ont-elles évolué ? Qu’en est-il de l’ASBL qui avait été constituée pour porter le projet ? Il me revient qu’un rapport aurait été demandé à Michel Foret ? Qu’en est-il ? Quels sont les montants investis à ce jour, pour quels résultats ?
- Un nouveau projet a-t-il été lancé ? Avec quels partenaires ?
- Le projet d’aménagement du bâtiment dit de la Centrale thermique est-il bien maintenu ?
- Depuis le rapport de l’Inspection rendu fin 2017, votre administration suit-elle ce dossier avec une attention particulière?

Je vous remercie.

Réponse du Ministre JEHOLET 

Madame la Députée, comme vous dites, il y a des dossiers plus difficiles que d’autres, ou plus simples que d’autres. Cela dépend. Néanmoins, c’est en tout cas l’occasion de refaire le point sur ce dossier de la Cité des métiers à Liège : dossier important.

Concernant la situation de l’ASBL initialement constituée pour porter le projet de création d’une Cité des métiers à Liège, le processus est très compliqué, mais le processus de liquidation se poursuit.

Le 31 janvier 2019, l’assemblée générale de l’ASBL a décidé de se mettre en dissolution judiciaire. L’Administration wallonne continue de suivre de près l’évolution de la clôture des subventions accordées à l’association. La Région, pour elle-même et pour l’Europe, dans le cadre du projet Fonds social européen (FSE) qui était prévu, font valoir leur droit envers cette structure qui va donc va donc disparaître, mais il fallait maintenir les droits et de la Région et le fait que le Fonds social européen (FSE) intervienne ne facilitait pas les choses, et on voulait garder aussi ce bon contact avec le Fonds social européen (FSE). Cela, c’est un élément.

Deuxième élément, c’est que ma volonté est toujours de favoriser la renaissance d’un projet de Cité des métiers à Liège après l’échec total du projet historique et les choses ont bien évolué.

Une mission d’information a effectivement été confiée à Michel Foret, ancien ministre, ancien gouverneur de la Province de Liège, expert au sein de mon cabinet, en vue de dresser un état des lieux des acteurs économiques liégeois, de leurs missions et de leurs interactions en matière d’emploi et de formation. Plus de 60 contacts ont été pris : dans le milieu de l’emploi, dans le milieu de la formation, dans le milieu de l’enseignement aussi. Il a vu ma collègue de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il y a vraiment cette phase de contact, de discussion, de concertation, pour que ce projet soit le plus fédérateur possible sur le plan liégeois.

La finalité de ce travail visait à identifier les opportunités de développement du projet. Plusieurs partenaires ont été approchés en vue d’étudier le meilleur moyen de répondre aux enjeux cruciaux de l’emploi et de la formation, à l’ère du numérique. C’est clair que cela concerne beaucoup de partenaires, mais les partenaires principaux restent le FOREm et l’université de Liège (ULg) mais avec, à côté, tous les partenaires dont je viens de parler.

Les conclusions de toutes ces rencontres et de cette mission d’information sont positives et permettent d’envisager la concrétisation d’une Cité des métiers à Liège.

Je continue de mettre tout en œuvre afin d’aboutir dans les prochaines semaines, en tout cas avant les échéances, - je pense qu’après tout le travail effectué, on est dans une phase de concrétisation et de mise sur pied du nouvel outil et de la nouvelle Cité des métiers - à un modèle pertinent et fédérateur, comme je l’ai dit, qui garantira le succès de la future Cité des métiers de Liège.

Tous les contacts utiles dans la poursuite de cet objectif sont pris, sont en cours. L’objectif est bien que ce projet s’établisse, à terme, dans le bâtiment de la centrale thermoélectrique situé sur le site du Val Benoît. Le projet d’aménagement du bâtiment reste maintenu. 

Réplique de la Députée SIMONET

Je remercie M. le Ministre pour sa réponse et j’imagine combien les choses peuvent être sensibles. L’ASBL est en liquidation. Il y a des fonds, si possible, à récupérer, les acteurs à remotiver. Il y a déjà de l’argent dépensé. Vous avez été discret sur les montants en cours.

J’imagine que l’on a perdu le label Cité des métiers, qui est à redemander chaque année et que, donc, il faudra le réintroduire et que si c’est sur de nouvelles bases, on pourra sans doute le ravoir.

Réponse du Ministre JEHOLET

Simplement pour information, tous les contacts sont pris pour le label Cité des métiers, pour pouvoir garder ce label. Outre le label, il y a évidemment le réseautage aussi avec les autres Cités des métiers. Les contacts sont pris aussi. C’était une des missions de l’informateur.

Réplique de la Députée SIMONET 

Je ne sais pas dans quelle mesure des montants, qui ont été engagés, pourront quand même être utiles. Il faut former le vœu que ce sera le cas et que les partenaires ne seront pas échaudés. Il y a des partenaires qui sont très volontaires, nous le savons, et qui seront prêts à relancer ce projet de qualité.

Je ne peux que vous encourager à finaliser ce dossier et à essayer de le remettre sur une bonne voie pour qu’il puisse se concrétiser au bénéfice des employeurs, des jeunes, des étudiants et des travailleurs de la Région liégeoise et de la Région wallonne.