L’évaluation du Plan Maya

Monsieur Le Ministre,

Lancé en 2011, le Plan Maya a pour objectif de sauvegarder les populations d’abeilles et d’insectes butineurs en Wallonie.
Ce plan a mobilisé les communes, plus de 200 ont été labellisées « Maya », les provinces et enfin les particuliers, au travers du projet « Jardin Maya ». Quel bilan peut-on tirer de cette initiative ?
Quelle évaluation quantitative et qualitative peut-on en faire ?
Combien de communes ont adhéré au Plan maya avec quel impact ?
Envisagez-vous de nouvelles initiatives notamment à l’attention du grand public afin de relancer la dynamique de ce programme ? Les subsides à la plantation prévus pour une période de trois ans seront-ils renouvelés ? Si oui, selon quel timing ?

Dans le cadre du volet recherche de ce plan, votre prédécesseur avait initié une étude visant à comprendre, par le biais d’une approche expérimentale, les mortalités inexpliquées et inquiétantes de l’abeille en Wallonie. Cette étude avait débouché sur un rapport scientifique fin 2013. Votre prédécesseur avait indiqué sa volonté de poursuivre et d’approfondir cette étude. Pouvez-vous faire le point sur cet aspect ?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.

Réponse du Ministre R. COLLIN

Monsieur le Député, concernant la dernière partie de votre question, il est évident que les recherches doivent se poursuivre.
 

On est dans une problématique essentielle non seulement d'un point de vue environnemental, mais aussi pour le bien-être public. Vous connaissez le rôle important que joue le CARI en termes d'information par
rapport non seulement aux professionnels, mais aussi aux amateurs.
 

En écho à la question de M. Collignon, on constate qu'il y a de plus en plus de personnes intéressées et l'on voit, quelles que soient les générations, de plus en plus de gens qui, bien que venant d'un contexte tout à fait étranger à l'apiculture, commencent à s'y intéresser et à vouloir y développer une activité également. Cela concerne toutes les générations, mais cela concerne aussi toutes les personnes, quel que soit leur intérêt professionnel.
 

On connaît tous des personnes qui, soudainement, à 40 ou 50 ans, ou même à 15 ans, ont trouvé un intérêt pour l'apiculture.
 

En ce qui concerne les statistiques, depuis 2011, 203 communes et trois provinces ont adhéré au plan Maya. Parmi ces 203 communes, 82 avait également un Plan communal de développement de la nature actif, ce qui leur a permis d'être éligibles, pendant trois ans, à un subside supplémentaire, appelé PCDN Maya.
 

Les communes se sont engagées principalement à enrichir leur territoire en plantations mellifères, à
sensibiliser la population à la préservation des insectes butineurs et à mettre en oeuvre un plan de gestion
différenciée.
 

À ce titre, le plan Maya vise à fournir un appui aux communes face aux enjeux du Plan wallon de réduction
des pesticides. C'est un autre élément important qu'il faut prendre en considération.
 

Les subsides à la plantation, initialement prévus pour trois ans, ont déjà été prolongés pour une quatrième année d'engagement et le seront, de même, pour une cinquième année. Dès 2015, la gamme des plantations couverte par ces subsides sera également élargie.
 

Un nouvel appel pour les communes n'ayant pas encore adhéré à la charte Maya sera lancé en 2015. Un
bilan quantitatif précis, incluant les données pour l'année 2014, est en cours d'élaboration par l'administration. Il faut soutenir les communes qui le nécessitent. Il y a des communes où le dynamisme associatif est un peu en reste par rapport aux possibilités qu'ouvre le plan Maya, et, par contre, on a des entités, des collectivités qui, véritablement, méritent d'être mises en valeur pour l'originalité et le volume de
démarches développées.
 

Concernant les particuliers, il est toujours possible de s'engager à travers la charte « Jardin Maya ». Nous
étudions l'opportunité de renouveler l'opération de distribution de semences mellifères. Ce sont des démarches qui avaient été couronnées de succès, mais dont je souhaite faire l'évaluation.
 

En dehors du plan Maya, il y a d'autres actions du réseau Wallonie Nature qui permettent d'augmenter les
milieux favorables aux butineurs, comme, par exemple, l'opération Fauchage tardif du bord des routes, qui est aussi un élément complémentaire positif, en l'espèce.
 

Réplique du Député F. DESQUESNES

Le bilan du plan Maya gagnerait certainement à être valorisé pour conserver la dynamique. On a la chance d'avoir une forte mobilisation chez les citoyens, chez les décideurs politiques locaux, ce qui est important. J'ai vu que dans ma commune de Soignies, les abords de routes, les îlots, et cetera sont dorénavant fleuris et aménagés. C'est vraiment un avantage, à la fois pour la nature, mais aussi pour l'amélioration de notre cadre de vie.

Deuxième élément important : je note que les mesures sont pérennisées pour 2015. J'aurais, à cet égard, juste voulu savoir si, en ce qui concerne les actions pour ceux qui veulent commencer un rucher où un premier équipement était prévu, elles sont toujours bien poursuivies.
 

Je lis de par l'acquiescement de M. le Ministre que l'ensemble des mesures sont bien poursuivies.
(Réaction de M. le Ministre Collin)
 

C'est cela : la première ruche, l'équipement d'une première ruche. Je ne manquerai pas de revenir vers vous dans quelques mois pour vous solliciter sur les éléments quantitatifs, c'est-à-dire des éléments chiffrés.