La création de pistes cyclables le long des voies ferrées

Monsieur le Ministre,

Un récent reportage télévisé a fait écho à l’utilisation par de nombreux cyclistes d’une voie destinée à accueillir le RER et sur laquelle le chantier est à l’arrêt afin de rallier la capitale. Les utilisateurs faisaient part de l’opportunité que cette infrastructure comportait en termes de sécurité et de confort pour les usagers cyclistes et plaidaient pour une généralisation de ce type d’installations le long des voies ferrées à l’instar de ce qui se fait déjà en Flandre depuis quelques années.

Le gestionnaire du site, Infrabel, a cependant rapidement rappelé l’interdiction d’utiliser le domaine ferroviaire en avançant des raisons de sécurité, dont notamment la proximité des voies. Il n’en demeure pas moins que l’idée mérite d’être étudiée.

Vous avez présenté, l’année dernière, un ambitieux plan RAVeL doté de 32 millions d’euros afin de réaliser les 300 km de RAVeL manquants. Si la voie est donc balisée jusque 2019, il convient dès à présent de se pencher sur les développements futurs de ce réseau unanimement apprécié. Une de ces pistes pourrait être l’aménagement de pistes cyclables le long des voies de chemins de fer, du moins dans les zones où le relief le permet. Dans certaines régions densément peuplées, je pense, notamment au Brabant wallon, ce type d’aménagement pourrait permettre de faciliter la multimodalité.

Monsieur le Ministre :

- Des contacts ont-ils déjà été pris avec Infrabel ?
- Disposez-vous déjà d’études sur ce type de pistes cyclables ? Des études de tracés ont-ils été réalisés ?
- Pourrait-on dès à présent préserver les terrains nécessaires à l’établissement de ces pistes ?

Je vous remercie,

Réponse du Ministre M. PREVOT 

Madame la Députée, le reportage de la RTBF auquel vous faites référence est en fait relatif à un usage détourné des plateformes réalisées par Infrabel dans le cadre du projet RER en Brabant wallon et dont la concrétisation se fait attendre, entre autres à cause de son sous-financement par le Fédéral. Il faut être clair, ma priorité est de voir
rapidement ces emprises ferroviaires équipées de rails pour le RER et non de pistes cyclables. L'inclusion de
celles-ci dans ce projet ferroviaire ne ferait que retarder encore ce dossier qui n'a que trop duré.

De ce fait, je comprends parfaitement la réaction d'Infrabel qui, à juste titre, rappelle que les futures voies de chemin de fer sur lesquelles circulent des trains ne sont pas propices à une cohabitation avec des piétons et des cyclistes. La multimodalité ne peut prendre le pas sur la sécurité.

Ces éléments ne m'incitent pas à modifier la politique que je mène en matière du RAVeL, à savoir poursuivre à un rythme soutenu le développement de ce réseau basé sur les chemins de halage des voies d'eau et les anciennes lignes de chemin de fer désaffectées, et non le long de lignes de chemin de fer en service.

En conclusion, je reste ouvert à toute proposition de multimodalité, mais en restant attentif à la sécurité et au
risque d'excuse que certains pourraient utiliser – si l'on se réfère à l'exemple du RER en Brabant wallon – pour ne pas avancer sur l'objectif que nous avons tous en Wallonie de voir la mise à quatre voies se concrétiser au plus vite.

Réplique de la Députée C. LEAL LOPEZ

Merci, Monsieur le Ministre, pour votre réponse. Je suis en effet consciente que ce dossier est délicat et qu'il convient de veiller à assurer avant tout la sécurité des usagers. Néanmoins, il me semble que, par rapport à l'enjeu essentiel de la mobilité, notamment autour de Bruxelles, il convient de rester attentif à toute opportunité. En tout cas, je vous encourage à demeurer attentif à cette piste, même si ce n'est pas votre priorité. Je peux comprendre que peut-être ces chantiers pourraient ralentir le RER, mais dans d'autres endroits au niveau du maillage autour de Bruxelles, cela pourrait être intéressant.