La culture d’ortie

Monsieur le Ministre,

Initié il y a 25 ans au Centre des Technologies Agronomiques de Strée, le projet de culture d’ortie débouche aujourd’hui sur une première récolte chez trois agriculteurs Hesbignons. A première vue étonnante, l’ortie s’avère un complément alimentaire idéal pour les animaux et sa culture s’inscrit pleinement dans la volonté de développer notre indépendance protéique. Si aujourd’hui, l’attention des deux sociétés coopératives actives dans ce domaine est concentrée sur l’alimentation des chevaux, de nombreux autres débouchés semblent envisageables, notamment dans l’alimentation humaine.
 

Monsieur le Ministre :

- Il semble que le phénotype original développé à Strée ne soit pas encore enregistré au niveau de la Région. Il serait dommage de voir une multinationale s’emparer du brevet, pouvez-vous m’indiquer si le processus d’enregistrement est enclenché ?
- Envisagez-vous un développement de ce type de culture et, naturellement, d’une filière afin d’assurer des débouchés à nos agriculteurs ?
- Le passage à la culture d’orties demande un délai de deux ans entre la mise en terre et la première récolte, la Région développe-t-elle des aides afin de soutenir les agriculteurs à passer ce cap ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses,

Réponse du Ministre R. COLLIN

Madame la Députée, la Wallonie est compétente pour la certification du matériel de multiplication des espèces végétales d'importance agricole ou horticole dont la commercialisation est réglementée au niveau européen. L'enregistrement des variétés dans un catalogue particulier est un préalable à cette certification.
 

Outre le fait que l'ortie ne fait pas partie des espèces réglementées, la certification vise avant tout la
protection de l'utilisateur de la variété et n'assure en aucun cas une protection du droit de l'obtenteur. S'il
s'agit de faire valoir un droit d'obtention pour se protéger de la commercialisation d'une variété par des
tiers, la compétence est fédérale. L'administration wallonne a, le 27 février 2015, mis en contact le centre
des technologies agronomiques de Strée avec le service compétent du SPF Économie.
 

La diversification de nos productions agricole est une constante priorité. Si la culture de l'ortie se confirme
comme facteur de diversification rentable pour une partie significative de nos producteurs, toute initiative
pour la promotion sera étudiée avec attention.
 

Il n'existe, dans l'état actuel des choses, pas d'aide spécifique à la culture de l'ortie. Le délai initial de deux ans pour la mise en production devrait être couvert par les résultats d'exploitation. La culture de l'ortie à des fins alimentaires est cependant éligible à l'aide octroyée pour la production biologique, bien entendu à condition d'être sous contrôle officiel et de respecter le cahier des charges.
 

Réplique de la Députée I. MOINNET

Je remercie M. le Ministre pour tous ces éléments d'information. Je pense effectivement que la culture de l'ortie peut être une belle alternative pour les agriculteurs en Hesbaye, région possédant des terres fertiles et riches en déchets organiques.