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La gestion des personnes sans domicile fixe à Mons

07 juin 2016 | Question orale de M. VANDORPE au Ministre PREVOT - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,

 

Depuis août 2014, la Ville de Mons s’attaque à la problématique des comportements dérangeants liée à la recrudescence du nombre de SDF dans le centre-ville. Le phénomène persiste mais surtout se développe.

Si des refuges sont mis en place, nombreux sont ceux qui refusent encore de s’y rendre ou d’être pris en charge par le service de prévention de Mons.

Face à ce constat, la ville planche sur une nouvelle offre à destination de ces personnes. Elle se cherche un lieu pour mettre en place un type de logement alternatif. Il s’agit ici de trouver un espace accessible, sécurisé, équipé afin que ces personnes démunies puissent y séjourner.

Le président de CPAS de Mons confirme qu’il s’agirait d’un espace où les sans abris pourraient planter des tentes. Il ne s’agirait donc pas d’une construction particulière mais simplement d’un lieu d’accueil aménagé avec des sanitaires, une gestion des déchets, et une surveillance.

Cette mesure vise à endiguer le phénomène de squat sur la voie publique comme par exemple les squats des vitrines de commerces, des sas des banques, des entrées de sites touristiques, des parcs et autres parkings qui font régulièrement l’objet d’une visite policière.

Monsieur le Ministre, même si ce projet à pour but la diminution d’un phénomène qui amène certaines nuisances, n’y a-t-il pas un risque de ghettoïsation dans le fait de rassembler toutes ces personnes précarisées au même endroit ? Laisser la possibilité à ces gens de « camper » là où la ville les y autorise ne risque-t-il pas de créer d’autres problèmes de sécurité et d’hygiène ? Ne faudrait-il pas un travail plus profond avec ces personnes plutôt que de les cacher loin du centre ville, ce qui relève plus d’une mesure « esthétique » plutôt que d’un vrai travail de fond pour combattre le phénomène de marginalisation des sans abris ?

Je vous remercie pour vos réponses.

 

Réponse du Ministre M. PREVOT 

 

Madame la Députée, après avoir interrogé la coordinatrice du relais social de Mons, je note que le projet ne vise pas à éloigner les squattes des vitrines de commerces ou des parcs mais plutôt à proposer une alternative à ceux qui refusent toute structure pour les accompagner.

Le terrain est proche du centre-ville, ce qui permet à ses occupants de s'y rendre facilement.

Ce projet a été lancé suite à l'occupation d'un parking couvert par des personnes sans abri dans des conditions déplorables. Cette situation occasionne de nombreuses nuisances : sentiment d'insécurité, hygiène, déchets, et cetera.

Ces personnes sont suivies par les éducateurs de rue du Plan de cohésion sociale, ainsi que les infirmières du
Relais Santé. Cet accompagnement qui devrait les amener à fréquenter les espaces d'hébergement et
d'accompagnement prévus à leur attention ne les intéresse pas.

La future fermeture du parking va à nouveau les contraindre à occuper un autre espace. Il conviendrait de leur suggérer un lieu, une alternative qui tienne compte de leurs caractéristiques : étant les plus éloignés de l'insertion sociale, ils ont des difficultés à accepter les contraintes. Certains endettés ne veulent plus d'adresse, beaucoup se méfient des structures d'aide, souhaitent la liberté à tout prix et, globalement, refusent l'humiliation, selon eux, d'être pris en charge.

Le projet est mené en réseau par le Plan de cohésion sociale, ville y compris, Bourgmestre et Collège, le Relais social, l'ASBL Solidarité SDF, composée de bénévoles, de SDF et d'anciens SDF, et l'Escale, composée de travailleurs de rue et accueil de jour. La situation est gérée par le comité de pilotage du projet de manière hebdomadaire et le Plan de cohésion sociale se concerte régulièrement avec les autorités communales.

En lieu et place d'un ghetto, il s'agit surtout de transformer cette expérience en un projet où les occupants s'autogéreraient dans un premier temps, accompagnés par des personnes ayant déjà vécu la rue.

Aujourd'hui, certains ont déjà investi une partie du terrain et un ancien SDF va y planter sa tente en vue
d'accueillir les nouveaux arrivants. Cette personne travaille aussi avec le service de réduction des risques Synapse. Ils pensent déjà à une yourte communautaire et vont déléguer un des leurs au comité de pilotage du projet. Ils vont essayer de ramener un maximum de personnes ayant élu domicile au parking et les laisser s'installer à leur guise.

L'appel d'air de personnes extérieures et de ceux qui fréquentent les structures existantes a été réfléchi.

À votre question relative au problème d'hygiène, il est prévu que des toilettes sèches et des lieux de déchets seront construits par les occupants et la Régie de Quartier dans les prochains jours. Des tentes leur seront
données par la Croix Rouge, ou ils apporteront la leur.
Un point d'eau est prévu.

L'occupation du terrain doit rester un accès à très bas seuil d'exigences. L'accès est donc conditionné à un
minimum d'aspects :
– gestion des déchets ;
– utilisation d'une toilette sèche ;
– accepter le passage régulier des travailleurs de rue et des infirmières du Relais Santé.

Quand tout a été essayé avec des personnes qui ont tout refusé, il reste à respecter leur « non » et à tenter des réponses expérimentales, réfléchies et concertées, parce que ces personnes ne peuvent être laissées s'ancrer dans des situations déplorables. Ainsi, se basant sur plusieurs expériences européennes, le Relais social et le PCS ont proposé à la ville de les soutenir dans ce projet en accordant un terrain, et c'est ce qu'elle a fait.

On peut donc considérer ce projet comme une étape avant les structures existantes – certains y viendront d'ailleurs pendant la période hivernale – ou les prémisses d'un habitat autogéré. J'y vois plutôt un projet
pilote intéressant, créateur d'innovation sociale même si, il y aussi une série d'effets collatéraux plus délicats, sensibles ou pervers qu'il faudra essayer de circonscrire au maximum.
 

Réplique de la Députée M. VANDORPE

 

Je vous remercie vraiment pour ces différentes précisions. Je pense, en effet, que les différents services de Mons travaillent en belle collaboration pour essayer de trouver une solution. Vos mots ont été assez justes, notamment dans la fin de votre intervention quand, voilà, on essaye d'avoir une autogestion, quand ils ne veulent plus rien du tout, on essaye quand même encore de les aider.

En effet, je pense que vu de cette manière-là, avec toutes les précisions que vous venez de donner, cela ne peut être qu'une bonne expérience, en espérant que cela garde, finalement, plus d'aspects positifs que les dégâts
collatéraux que cela peut engendrer. Je vous remercie.
 

 

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