La pénurie croissante de médecins généralistes en Wallonie
16 mai 2017 | Question orale de V. SALVI au Ministre PREVOT - Réponse disponible
Monsieur le Ministre,
Selon une toute nouvelle étude de votre cabinet, publiée dans la presse le 3 mai dernier, 55 communes wallonnes seraient désormais classées en « pénurie sévère de médecins généralistes », alors qu’elles n'étaient semble-t-il que 39 au début de l'année.
Dans ces 55 localités, je précise que la moitié se situe en province de Luxembourg.
Ces 55 communes en pénurie répondent à au moins un des trois critères suivants : soit la commune compte moins de cinq médecins généralistes/10.000 habitants, soit elle héberge moins de neuf médecins généralistes/10.000 habitants mais a une densité de population inférieure à 125 habitants/km2, soit elle a moins de douze praticiens par 10.000 habitants et une densité de population inférieure à 75 habitants/km2.
Par ailleurs, 68 autres communes sont classées en première phase de pénurie, c’est-à-dire qu’elles sont sous la limite des neuf médecins par 10.000 habitants. Au dernier relevé, les généralistes n'étaient donc plus assez nombreux dans 123 communes wallonnes.
Depuis 2016, on sait que la profession de médecin généraliste a fait son apparition sur la liste des métiers dits « en pénurie » par l'Office wallon de la formation et de l'emploi…
A l'échelle fédérale, il n’y aurait pas de pénurie nationale. A l’échelle régionale non plus, selon les données 2012 du SPF Santé. Mais c’est bien à l’échelle locale, communale donc, que le phénomène serait constaté, et que cette pénurie serait très sérieuse.
Les critères administratifs très précis qui définissent ce que sont les communes « en pénurie » doivent permettre certaines interventions des pouvoirs publics pour y pallier.
Monsieur le Ministre, pouvez-vous avant toute chose confirmer les chiffres avancés plus avant ? Comment expliquez-vous cette nouvelle aggravation du phénomène en Wallonie ? La proportion de communes touchées par la pénurie de généralistes va-t-elle augmenter dans les années qui viennent ? Si ces nouveaux constats sont effectivement avérés, pouvez-vous me dire quels enseignements vous avez décidé d’en tirer, et si vous réfléchissez, en concertation avec les acteurs concernés, à des aides/mesures encore renforcées pour y faire face et pour maintenir une médecine de proximité efficace ? Comment convaincre un maximum de jeunes médecins de s'installer comme généralistes dans les zones les moins desservies ? Faudra-t-il le leur imposer ?
Je vous remercie
Réponses et répliques voir lien ci-dessous :
nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2016_2017/CRAC/crac180.pdf