Le dépistage du cancer du col de l’utérus à domicile

Monsieur le Ministre,

Le cancer du col de l'utérus n'est peut-être pas un des cancers gynécologiques les plus fréquents en Belgique (643 nouveaux cas par an), mais il est responsable de près de 190 décès par an, et il reste, en Europe, la cause principale de décès dus au cancer chez les femmes de moins de 35 ans. On considère que près de 90 % de ces décès pourraient être évités grâce à un dépistage régulier. Or, en Belgique, 40% des femmes ne participeraient pas régulièrement à un programme de dépistage du cancer du col de l’utérus !

Pour augmenter la couverture, différentes options : campagne d’information, courrier postal ciblé aux femmes concernées, et - pourquoi pas - envoi d’un kit de dépistage afin que ces dernières effectuent elles-mêmes, à domicile, le prélèvement à envoyer au laboratoire.

L’Institut scientifique de santé publique évalue actuellement la pertinence de ces kits d’auto-prélèvement à domicile. Pour déterminer la meilleure option à prendre pour toucher ce public insuffisamment sensibilisé parmi les femmes de 25 à 64 ans, il a réalisé une méta-analyse, publiée dans l’European Journal of cancer. Seize études sur le sujet, réalisées en Europe et aux Etats-Unis, ont ainsi été prises en compte.

De cette analyse, il ressort que la stratégie de l’auto-prélèvement augmente le taux de participation au dépistage par rapport à l’approche du courrier postal incitant à consulter…

Sur base d’études réalisées sur leur territoire respectif, le Danemark et les Pays-Bas ont déjà pris la décision d’appliquer cette approche.

En Belgique, l’ISP recommande de faire des études pilotes préalablement à toute généralisation de l’envoi de kits d’auto-prélèvements à domicile, afin de voir si une telle stratégie pourrait être efficace chez nous.

La Flandre aurait d’ores et déjà décidé de lancer à la fin de cette année un projet test d’envoi de matériel. Monsieur le Ministre peut-il dès à présent me dire ce qu’il pense de l’opportunité d’envoyer de tels tests de dépistage à domicile, et ce qu’il en sera en Wallonie ? Envisage-t-il de mettre en place un tel test de ce côté-ci de la frontière linguistique ? Dans l’affirmative, peut-il me dire à quelle échéance, et où ? Enfin, quel serait le budget à prévoir pour cela, et, par la suite, pour une éventuelle généralisation de la mesure à l’ensemble de la Wallonie ?

Je vous remercie pour vos réponses

Réponses et répliques voir lien ci-dessous : 

nautilus.parlement-wallon.be/Archives/2015_2016/CRIC/cric5.pdf