Le drive fermier

Monsieur le Ministre,

La DPR met un accent particulier sur le développement des circuits courts. Un élément essentiel de cette politique est de permettre de rétablir un contact entre le producteur et le consommateur.
A ce titre, une expérience intéressante a vu le jour en France : le drive fermier. Le principe est assez simple : le consommateur passe sa commande sur le site internet du drive fermier, où la liste des produits disponibles est mise à jour chaque semaine, et il lui suffit ensuite de venir chercher ses achats dans un point de retrait sans même sortir de son véhicule.
L’initiative rencontre un beau succès en France avec quelque 110 drives fermiers en activité. Afin d’assurer une démarche qualité, un cahier des charges national est d’application. Naturellement le système est win-win tant pour le consommateur, qui retrouve ce contact direct avec le producteur, que pour ce dernier, qui se réapproprie sa production et lui permet de vendre à un prix compétitif pour le client et plus rémunérateur pour lui-même.

Monsieur le Ministre :

- Des initiatives de ce type existent elles déjà en Wallonie ?
- Si un agriculteur ou un groupe d’agriculteurs désiraient développer ce type de projet, quelle(s) aide(s) la Région peut-elle lui apporter ? Les investissements à réaliser sont-ils éligibles aux aides cofinancées? A quelle hauteur?
- Ne conviendrait-il pas dès lors, à l’instar de l’exemple français, de réfléchir à un cahier des charges pour aider les producteurs souhaitant développer ce type de projet ? Quelles associations pourraient être partenaires du développement d'une telle initiative?
 

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.

Réponse du Ministre R. COLLIN

Monsieur le Député, en France, ce sont principalement les Chambres d'agriculture qui ont développé le modèle du Drive fermier dans le cadre du concept « Bienvenue à la ferme ». Le modèle du Drive est similaire à celui largement développé en France par la grande distribution. Par la suite, des initiatives privées ont repris l'idée et le nombre de drives fermiers s'est ainsi développé.
 

En Wallonie, je n'ai pas connaissance qu'un point d'enlèvement à la ferme aurait pris la même appellation,
mais plusieurs coopératives ou producteurs procèdent d'une manière relativement similaire, bien que l'objectif ne soit pas de limiter le contact au point de laisser le client dans sa voiture ...
 

C'est le cas notamment des scrl « Paysans-artisans », « AgricoVert », « La Grelinette » ou « Point ferme »,
mais aussi de la « Ferme de la Waide », qui ont mis en place un site internet de commande avec une livraison soit sur différents sites, soit à la ferme. Le contact avec l'agriculteur est ici aussi atteint.
 

Divers types de soutien existent, en fonction de l'origine de l'initiative.
 

Certaines de ces démarches ont été initiées dans le cadre de projets LEADER, mais plusieurs d'entre elles se sont développées uniquement sur une base privée, ce qui est vraiment un bon signe pour la pérennité des initiatives.
 

Récemment, « AgricoVert » a bénéficié d'une aide à l'investissement en tant que hall relais pour la transformation de la production de ses coopérateursagriculteurs.
 

Certains investissements peuvent être soutenus via les aides aux investissements dans le secteur agricole.
 

Pour encadrer ces démarches, le guichet unique DiversiFerm est disponible pour apporter ses conseils aussi bien dans le domaine économique que technologique ou hygiénique.
 

Enfin, « Accueil Champêtre en Wallonie » bénéficie d'une subvention en vue d'encadrer les producteurs dans
leurs démarches marketing, en ce compris pour les actions de ventes à la ferme.
 

Il est bien entendu que quelle que soit la formule qui est proposée, nous devons trouver des moyens adéquats pour en permettre la promotion et aussi pour être à côté de celles et ceux qui en sont les concepteurs et les initiateurs pour que les aides à l'investissement puissent leur être apportés soit dans le cadre des appels à projets qui seront publiés, soit dans le cadre des aides du deuxième pilier.
 

Réplique du Député F. DESQUESNES

Merci, Monsieur le Ministre, pour votre réponse. Je pense qu'avec le soutie et les initiatives que vous avez rappelés au niveau de la Wallonie, le secteur et le développement d'offres de circuits courts vont croissant chez nous.
 

Maintenant, il y a peut-être un risque avec la multiplication et la diversité de ce qui existe que le consommateur s'y perde ou que, dans un certain nombre de cas, les producteurs agricoles ne soient plus au centre de la démarche. Je pense qu'il serait peut-être intéressant d'ouvrir une réflexion avec les acteurs du secteur – vous en avez cité quelques-uns – pour donner à cette croissance et à cette approche diversifiée quelques lignes de conduite pour que le consommateur s'y retrouve et que les producteurs agricoles, eux aussi s'y retrouvent vu le foisonnement d'idées, d'initiatives et de projets. Il faut s'en réjouir mais à un moment donné, il faudra donner un cadre ou en tout cas quelques lignes directrices.