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Le malaise exprimé par le réseau d’alphabétisation « Lire et Ecrire »

19 mai 2015 | Question orale de M. VANDORPE au Ministre TILLIEUX - Réponse disponible

Madame la Ministre,

Les responsables de « Lire et écrire Wallonie » ont tenu une conférence de presse pour faire part d’un malaise grandissant. Créé en 1983, à l’initiative de la FGTB et de la CSC, cette ASBL constitue un véritable réseau qui compte huit régionales en Wallonie. Je crois que nous pouvons saluer de manière unanime le remarquable travail réalisé par ses formateurs pour l’alphabétisation des adultes. Il a été rappelé que 10 à 15 % des hommes et des femmes sont concernés par l’illéttrisme dans notre Région et à Bruxelles. Faut-il dire que ces personnes sont particulièrement exposés au sous-emploi et à l’exclusion sociale. Il est bien légitime de prêter une oreille attentive à cet appel de détresse et de tenter d’y apporter la meilleure réponse possible.

L’ASBL se plaint d’un nombre croissant de contrôles, de demandes d’attestations, émanant tant de l’Onem que du Forem ou des CPAS. Cela créé une surcharge administrative de moins en moins supportable. Surtout, ces formateurs dévoués, dont le travail implique un lien de confiance et de solidarité avec leurs apprenants, se sentent impliqués malgré eux dans un processus de stigmatisation et de culpabilisation de leur public fragilisé.

Il faut plutôt parler de publics au pluriel. Il y a quelques années, ces formations étaient surtout fréquentées par des personnes sans revenus propres, par exemple des femmes au foyer peu ou pas scolarisés, de personnes étrangères et réfugiés politiques. Depuis, on y voit de plus en plus de demandeurs d’emploi ou de bénéficiaires du revenu d’intégration, qui y sont envoyés par les services de l’emploi ou le CPAS. Souvent, c’est la seule menace de perdre leur allocation qui amène ces gens à fréquenter les cours d’alphabétisation. Cela ne fait que compliquer la tâche des formateurs, on l’imagine bien !

Dans ce contexte, le réseau a atteint son niveau de saturation, et plus d’un millier de places feraient défaut pour répondre à la demande.

Madame la Ministre,

- Quelle est votre perception de ces différents problèmes ?
- Est-ce selon vous à bon droit que tous ces formateurs, dont on connait la fibre sociale, se plaignent de devoir jouer aux gendarmes et aux surveillants ? Est-il possible de leur épagner ce désagrément ou, à tout le moins, de l’alléger ?
- Notre majorité s’est promis de mettre le paquet sur la formation pour lutter contre le chômage et l’exclusion. Le manque de places est donc préoccupant. Des moyens existent-ils pour le combler ?
- La « mixité » des publics évoquée ci-dessus n’est-elle pas un problème ? Ne faudrait-il pas distinguer, dans leur organisation-même, les formations relevant de l’action sociale et de l’intégration, et celles qui relèvent des politiques de l’emploi ?
 

Je vous remercie.

 

Réponse de la Ministre E. TILLIEUX

 

Madame la Députée, il convient avant tout de nuancer le tableau décrit par le réseau « Lire et Écrire ». Les régionales de « Lire et Écrire » sont, certes, amenées, comme d'autres associations actives dans l'insertion, à fournir aux services publics qui les subsidient des informations sur les bénéficiaires qu'elles accompagnent. Je pense aux attestations sur les présences et absences, les justificatifs d'absence, les motifs d'arrêt du parcours, ou des simples contacts avec l'assistant social du CPAS ou le conseiller référent du FOREm.
 

Ces échanges d'informations sur la situation et les démarches de l'apprenant vis-à-vis d'institutions comme
le FOREm ou le CPAS, elles aussi chargées d'accompagner la personne, ne visent toutefois pas nécessairement des objectifs de contrôle et de sanction, mais surtout de suivi et d'accompagnement de la
personne dans son parcours. Ne versons donc pas dans un climat de suspicion permanente qui serait de nature à entraver la coopération des divers acteurs chargés de l'accompagnement d'un même public.
 

Pour autant, le contrôle exercé sur les apprenants et les risques de sanctions ne sont pas absents de la réalité des centres de formation, comme Lire et Écrire. Certains documents administratifs complétés par l'association ont pour vocation d'aider le service public à assurer ses obligations en lien avec le contrôle de la disponibilité de l'allocataire.
 

De manière générale, il est évident aussi que ces dernières années ont vu s'accroître la pression sur les
allocataires sociaux. Le contrôle de la disponibilité des chômeurs étant transféré aux Régions, le FOREm sera amené, une fois que toutes les dispositions auront été prises, à exercer la mission au sein de nos services à gestion séparée en articulation complète avec toute la politique d'accompagnement individualisé des demandeurs d'emploi.
 

Les modalités de contrôle que le comité de gestion du FOREm est chargé de me proposer seront fondées
sur des principes de transparence, de loyauté, d'équité, d'humanité et d'efficience. Une nouvelle approche du contrôle sera développée. En cohérence avec l'accompagnement proposé aux demandeurs d'emploi et
surtout de manière adaptée à son profil et aux caractéristiques du marché du travail.
 

En ce qui concerne le manque de places en formation, au-delà des chiffres de Lire et  Écrire qui font état de listes d'attente importantes pour certaines de leurs régionales, à ce jour, il faut dire qu'il n'existe aucune analyse qui permet de l'objectiver.
 

À ce stade, les seules données agrégées dont nous disposons sont celles relatives à l'offre de formation.
C'est-à-dire un cadastre de l'offre de formation édité par le FOREm, fondé sur les données introduites par les opérateurs de formation dans une plateforme que vous connaissez peut-être, FORMAPass.
 

Ce seront précisément les missions des Bassins de vie Enseignement, Emploi, Formation, en collaboration
avec le Service d'analyse du marché de l'emploi du FOREm que d'analyser, de répertorier et de cartographier la demande et les besoins de formation sur chaque territoire. Nous pourrons ainsi disposer, une fois que ce travail pourra être réalisé au niveau des bassins, de données objectivées sur la consommation et les réels
besoins de formation pour mieux orienter l'offre et si nécessaire, la renforcer en cas de besoin.

 

Réplique de la Députée M. VANDORPE

 

Je vous remercie pour vos réponses. J'entends votre point de vue et votre perception de la situation qui, encore une fois, pragmatique et objective. Néanmoins, pour avoir été étudiante en français, langue étrangère, eu l'occasion de faire un stage « Lire et Écrire » à Tournai, je me rends compte, en discutant avec les gens que l'on a cette difficulté de mixité de publics cibles. Je pense qu'il faudra aussi avoir une réflexion par rapport à cela, peut-être en partenariat avec l'ASBL, pour qu'elle propose finalement des formations peut-être plus différentes, car on a aussi la difficulté de trouver les formateurs. Il y a un peu une perte de motivation. Quand les élèves ne sont pas motivés en face de soi, il est difficile pour un formateur ou un enseignant, de garder cette motivation aussi. Je pense qu'il y a un travail à faire de ce côté-là.
 

 

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