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Le prix du lait

30 janvier 2017 | Question orale de Fr. DESQUESNES au Ministre COLLIN - Réponse disponible

Monsieur le Ministre,


Ce 23 janvier, les producteurs laitiers ont, une nouvelle fois, manifestés à Bruxelles afin de faire part de leurs inquiétudes suite aux informations selon lesquelles la Commission européenne pourrait profiter de la timide remontée des prix du lait pour remettre sur le marché une partie de ses stocks.
Cette petite remontée s’explique en grande partie par le respect par les producteurs de leurs engagements de réduction volontaire de leurs livraisons en contrepartie d’une aide de 0,14 €/l de lait non livré.

Monsieur le Ministre :


- Vous indiquiez que le Commissaire Hogan s’engageait « à travailler avec la plus grande prudence » par rapport aux stocks de produits laitiers. Cet engagement signifie-t-il qu’une remise sur le marché des stocks de la Commission est actuellement reportée ?
- Pouvez-vous nous indiquer quel est le niveau de stockage atteint ?
- Comment ces stocks sont-ils gérés ?
- La mesure de limitation volontaire du prix du lait va-t-elle être reconduite et installée dans la durée ?
- Confirmez-vous le succès de cette mesure au niveau wallon ?
- Pouvez-vous nous indiquer l’évolution des quantités produites en Wallonie ?
- La position de la Commission européenne évolue-t-elle dans ce dossier ?

D’avance je vous remercie pour vos réponses,
 

 Réponse du Ministre COLLIN

Tout d'abord, en ce qui concerne la gestion des stocks de poudre de lait, la Commission souhaite en remettre 22 000 tonnes sur le marché, soit 6 % du total stocké. Vous savez qu'il y a, pour l'instant, en stock 353 000 tonnes.

Pour ma part, je m'étais opposé, en novembre dernier, à cette remise sur le marché, estimant la reprise bien trop fragile et le risque de casser à nouveau le marché trop élevé. La Flandre n'a, malheureusement, pas suivi cette position, et donc la Belgique s'est abstenue au niveau européen.

À signaler qu'à l'exception de 40 tonnes lors de la première adjudication, toutes les offres présentées lors
des deux appels ont été repoussées, les prix offerts étant trop bas. Toujours en vue de soulager le marché laitier,la Commission envisagerait de proposer un règlement permettant de destiner les stocks publics aux personnes les plus démunies de l'Union. Bien sûr, je vais rester extrêmement vigilant concernant cette problématique des stocks, dont l'écoulement pourrait, effectivement, comme M. Stoffels l'a rappelé, provoquer de graves bouleversements encore dans les prix du lait.

Concernant l'aide exceptionnelle aux producteurs laitiers et à l'élevage, le budget wallon de 8 millions d'euros a été réparti en complémentant l'aide européenne à la réduction de la production, en appliquant une
majoration du soutien couplé, ainsi que d'une aide à l'herbe.

Concernant la première période prévue pour la réduction de production laitière, elle vient de s'achever, vous le savez, et il est donc trop tôt pour en évaluer l'impact précis.

Par ailleurs, il est évident que la lutte contre la volatilité des prix requiert des mesures structurelles. J'ai insisté encore, lors du Conseil des ministres de ce 23 janvier, sur le fait que les mesures prises dans le cadre du paquet Anticrise de septembre 2016 devaient faire l'objet d'un suivi rigoureux et d'une évaluation. Comme plusieurs d'entre vous l'ont dit, une régulation doit, enfin, être envisagée.

La chose,  n'est pas facile politiquement. Elle ne l'est même pas politiquement en Belgique. Je prends l'exemple de la mesure que j'avais proposée à la fin de l'été 2016, où je prônais que la Belgique propose à l'Union européenne une réduction obligatoire de 3 % au niveau de chaque État membre pendant une période limitée, et même cela, la Flandre n'en a pas voulu. La Belgique n'a donc pu exprimer la position qui était la mienne.

Du côté de certains pays, les choses restent extrêmement rigides. Je pense au Danemark, à
l'Angleterre – elle devrait être un peu moins présente dans ce débat, je pense – à la Suède, aux Pays-Bas, qui
connaissent pourtant de grosses difficultés. Un pays comme l'Allemagne, je pense, commence à avoir une manière plus nuancée de voir les choses, tout en restant très attaché au principe de liberté du marché. On sent, toutefois, qu'il y a une forte pression de la part du secteur et peut-être est-ce un pays qui pourrait jouer un rôle déterminant par rapport à des mesures plus structurelles ? On a, en effet, besoin de mesures structurelles.
La Commission propose que l'extension du paquet Lait après 2020 soit décidée. Je pense qu'effectivement, il est nécessaire de laisser du temps au temps pour s'organiser, en créant notamment des organisations de producteurs.

En Wallonie, en 2016, diverses mesures ont été lancées ou renforcées pour la valorisation du lait wallon. Citons le pôle fromager de Ciney, dont les missions d'encadrement, d'assistance technique et de formation ont permis de répondre à plusieurs dizaines de producteurs à ce jour. Dans la filière biologique, un nombre élevé de producteurs laitiers sont entrés en conversion en 2016. Alors qu'aujourd'hui la demande en produits laitiers bio en Wallonie est loin d'être couverte, le risque d'une surproduction n'est pas à exclure, à terme, pour ce produit.

Dès lors, avec Biowallonie, diverses pistes se sont développées en vue d'en anticiper les conséquences
négatives, notamment via la mise en place de groupements de producteurs en vue d'accroître leur pouvoir de négociation. Je voulais aussi citer la prolongation, jusqu’à fin 2017, de l'aide au profit des éleveurs et des sociétés coopératives de transformation, de commercialisation en vue de la valorisation de produits issus de l'élevage, aide par ailleurs portée à 2 000 euros par coopérateur. Il est de nombreux endroits en Wallonie où, grâce à ce type de mécanisme, des démarches collectives sont en train de se mettre en place. En faire le bilan aujourd'hui ne serait pas sérieux, parce que l'on est encore trop tôt dans l'application.

J'ai également approuvé le projet de consolidation de la plateforme « Le clic local », un outil qui vise à encourager et faciliter l'achat de produits locaux par les institutions et pouvoirs publics. D’une manière concrète,
il s’agit de soutenir l'économie locale, de réduire son empreinte écologique, mais aussi d'élargir la visibilité des produits wallons. Un potentiel non négligeable existe à ce niveau et il convient de le développer davantage grâce à des incitants ciblés.

Enfin, un nouveau programme européen d'aide à destination des écoles est prévu à partir de l'année scolaire 2017-2018, permettant la distribution de lait, de produits laitiers, de fruits et légumes aux écoliers.

Réplique du Député DESQUESNES :

Monsieur le Ministre, merci pour les éléments de réponse que vous nous avez
fournis. Je rappellerais que la déstructuration des outils de  régulation du marché, c'est une décision qui a été prise en 2003 par le Conseil agricole européen, sur proposition du commissaire à l'Agriculture de l'époque
et que tout ce qui reste aujourd'hui comme outils, ce sont des pis-aller avec des effets. On le voit ici avec le stockage, si cela a pu un peu, à un moment donné, juguler la baisse des prix, on se retrouve avec des milliers de tonnes sur les bras que l’on ne parvient pas à revendre. Si l’on refait baisser les prix de nouveau, cela aura une influence sur les marchés. Si on les envoie sur d'autres marchés internationaux ou pour les plus démunis, on peut s’interroger : avec quelle efficacité ?

On peut, en effet, se poser la question de savoir comment on va utiliser de la poudre de lait écrémé ou des stocks de beurre à destination des plus démunis. Je pense qu'il y a de vraies questions sur les nonsolutions, en termes structurels et d’efficacité, que sont, aujourd'hui, les outils de stockage. On ne peut que se réjouir du lancement de l'initiative de la prime à 2 000 euros qui permet de construire des solutions – je pense – locales et sur le terrain, en faisant en sorte que les producteurs travaillent ensemble pour construire des projets qui vont leur permettre de reconquérir la maîtrise de tout ce qui est en aval. Tout ce que l’on a entendu sur la valorisation du prix du lait, le prix rémunérateur, ne peut se concrétiser qu’à condition que les producteurs aient davantage la main sur les outils de valorisation de leurs produits. C'est la seule possibilité, me semble-t-il, pour reconquérir un prix juste et rémunérateur pour les producteurs de lait.

Enfin, sur les chiffres concernant la production laitière wallonne, je ne manquerai pas de revenir vers
vous via une question écrite dans quelques semaines, histoire de laisser le temps à différents services de collationner les données.

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